vendredi 8 mars 2024

Le commissaire général Pierre Ducassé : juriste, homme d'action ...et footballeur

 Par le commissaire Lcl (H) Jacques Primault (ECA 75)

J’ai côtoyé à plusieurs reprises le commissaire général Pierre Ducassé et j’ai pu apprécier les différentes facettes  d’une riche personnalité, au fil du temps et dans des contextes très différents. 

Première rencontre en juillet 1976 à Saint Dizier durant le tour de France aérien de l’école de l’air, lorsque les élèves commissaires de la promotion 1975 échangent avec le commissaire de cette base aérienne très opérationnelle, qui n’est autre que le commissaire commandant Ducassé. Affecté depuis deux ans, je perçois dans sa présentation l’homme de caractère, décrivant tout l’intérêt du poste mais sans cacher les difficultés. Il fait partie de ces commissaires entrés avant 1971 et qui n’ont pas été recrutés pour ce type de poste sur le terrain. Mais, face à ces élèves, il joue parfaitement  le jeu et sait nous vendre le challenge.

Je le retrouve en 1980 à la sous-direction Approvisionnement de la DCCA, qu’il rejoint au sortir de l’Ecole Supérieure de Guerre Aérienne, sur le poste d’adjoint au sous-directeur. Le chef de bureau que je suis travaille en direct avec l’adjoint. Je découvre et j’apprécie rapidement un administrateur expérimenté, un homme de synthèse rapide et, cerise sur le gâteau, un redoutable rédacteur. Souvent, quand il lui faut convaincre, la démonstration est parfois mâtinée de roublardise, ses yeux pétillent, comme s’il savoure à l’avance le succès attendu. C’est aussi un homme de contact, affichant une certaine bonhommie, sauf parfois - rarement - quand il juge que les bornes sont dépassées. Car l’on sait bien que lorsque les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites ! Je ne profiterai qu’une seule année de son savoir-faire, car Il est nommé sous-directeur Finances à l’été 1981.

Début 1992, il me contacte alors que je dirige, en tant qu’administrateur civil, le bureau réglementation de la Direction des affaires générales du ministère. Il est alors directeur régional du commissariat de l'air en région aérienne Atlantique mais aussi, depuis peu, président de l’Union fédérale des clubs sportifs et artistiques des armées (UFCSAA). Cette structure associative est une création des années 60 mais éprouve désormais des difficultés à la fois d’organisation et de fonctionnement qui imposent, selon son nouveau président, une importante réforme des statuts. Je retrouve l’homme d’action mais aussi le juriste, qui a bien fixé son objectif et recherche l’accord du ministère de tutelle sur son projet. Quel plaisir de pouvoir l’aider à mon tour, dans une entreprise dont le bien-fondé est évident. Le nouveau statut finalisé conjointement est voté en assemblée générale extraordinaire et consacre la nouvelle Fédération des clubs sportifs et artistiques de la défense (FCSAD).

Hasard de la vie, je rejoins cette fédération en 1996 à son invitation, assistant avec grand plaisir aux joutes habituelles et confraternelles au sein d’un comité directeur d’association, où le « président Ducassé » fait montre à la fois de conviction, d’imagination mais aussi… de roublardise pour arriver à ses fins dans l’intérêt de cette imposante structure fédérale qu’il a contribué à créer. C’est là que je comprends mieux d’où lui viennent ces qualités de chef, de meneur et de stratège ! C’est un sportif et, surtout, un passionné de football. Je retrouve cet esprit de gagne, cette capacité à fixer un objectif au groupe et à gérer les relations humaines. Comme quoi, le football….


Il quitte en 2000 la présidence de la fédération mais j’ai le plaisir de le revoir par la suite car il exerce la fonction de président du conseil de la fédération, où ses avis sont toujours écoutés. En 2012, il est parmi les premiers à rejoindre la nouvelle amicale des commissaires de l’air et commissaires des armées-Air (AMICAA), soutenant pleinement une association qu’il jugeait importante, notamment en raison de ses recherches à caractère mémoriel. Dans ses nombreux articles, j’ai bien retrouvé cet homme de caractère que j’ai eu l’honneur et le plaisir de souvent côtoyer.