Lorsque de jeunes étudiants en droit, en sciences économiques ou issus de Sciences Po, ayant réussi le concours du commissariat de l’air, débarquent – du car ou du train - en septembre sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, sous un doux soleil provençal accompagné d’un merveilleux concert de cigales, ils ne savent pas encore qu’ils pénètrent dans « un monde différent, à la logique particulière » comme l’a écrit l’une des élèves en 1983.
Ces étudiants (et étudiantes à partir de 1977) ont un profil un peu différent des Poussins de l’école de l’air, plus âgés en général (surtout les titulaires d’un DEA, aujourd’hui master 2), mariés parfois, ayant souvent pris du champ vis-à-vis de toute activité sportive et, d’une manière générale, de toute activité en groupe, à l’exception peut-être d’arrosages de succès universitaires.
Dans une promotion, les réactions aux intenses activités militaro-sportives des premiers jours à Salon sont donc très variées, selon les personnalités, les attentes ou parfois les déceptions de chacun(e). Les textes suivants décrivent ces premiers jours à différentes époques.
Promotion 1953 (1ère promo de recrutement direct)
« Quelques heures plus tard, nous pûmes constater que c'était effectivement dur. Encore revêtus de la tenue bourgeoise, nous parcourions la place d'armes en ordre serré et en cadence. La marche était une allure prohibée. Tout déplacement se faisait au pas de gymnastique et en groupe ; cela nous occasionnait des ampoules aux pieds. L'individu isolé était, par définition, coupable.