samedi 9 mars 2024

Le commissaire général Ducassé : un chef d’une grande élégance morale

Par le commissaire général (2S) Michel Barbaux (ECA 72)

Je n’ai pas eu l’honneur ni la chance de servir sous les ordres directs du commissaire général Ducassé et je le regrette. Quand il était directeur central, j’étais chef du bureau planification-finances de la direction du renseignement militaire. Pendant la durée de cette affectation, je ne participais donc pas aux réunions trimestrielles dites « des directeurs ».

En fonction à la division ‘matériels’ de la DCA-FATAC-1ère RA à Metz, c’est sur la base de Saint-Dizier, alors qu’il en était le commissaire, que j’ai fait sa connaissance en 1975. Chaque fois que je m’y rendais, jusqu’à ce qu’il la quitte en été 1977, il me demandait, avant que je prenne congé : « Alors, qu’allez-vous dire à votre directeur ? (général Louet) »

Une particularité : j’ai exercé les mêmes fonctions que lui à trois reprises : adjoint au sous-directeur ‘administration générale’ de la direction centrale, sous-directeur ‘finances’ et directeur régional à Bordeaux. Et dans le même bureau. Sans compter l’affectation comme instructeur’ à l’école du commissariat de l’air. Je lui rappelai ces faits lors d’un déjeuner à Salon, qui fut notre dernière rencontre, en février 2007 à l’occasion du départ en retraite de madame Rebuffel. Ce jour-là, il raconta avec passion, aux convives présents à sa table, son combat contre l’installation d’éoliennes dans le Tarn. 

2002
Quelques années plus tôt, il avait répondu deux fois à mon invitation à Bordeaux, n’hésitant pas, venant de Mazamet, à parcourir 650 kilomètres (aller/retour) : à l’occasion d’un déjeuner sur la Garonne clôturant une réunion des commissaires de base de la région Sud, et une autre fois pour visiter, avec les anciens directeurs à Bordeaux, le centre de production alimentaire dont il fut l’inventeur et le créateur. 

Cres Thomas, Vincent, Ducassé, Barbaux, Duclous

Chaque fois, il arrivait très en avance et venait s’entretenir longuement et amicalement dans le bureau qu’il avait occupé pendant trois ans et demi. C’est lui qui avait fait installer le bureau, très simple et très fonctionnel, dont j’ai ‘hérité’. Et c’est exactement ce même type de meuble qui fut le sien quand il fut directeur central et que ses successeurs ont gardé.

2004 CPAA Bordeaux (3è à droite)

Nous avons eu plus tard l’occasion d’échanger à plusieurs reprises par courriel, en particulier lorsque j’ai été amené à lire sa contribution, très documentée, relative à « La mise en place du budget de fonctionnement dans les années 1970 » au colloque de l’AMICAA à Lille en décembre 2018. 

En tant que fondateur de l’AMICAA, avec Jean Bajard et Jacques Primault, je peux attester que le commissaire général Ducassé en a été un membre de la première heure et qu’il l’a toujours soutenue et encouragée.

Je garde le souvenir d’un chef respecté, bienveillant, calme, chaleureux, d’égale bonne humeur, très humain et d’une grande élégance morale. 

Avec François Aubry (voir son article), nous avions envisagé de lui rendre visite au printemps. Nous aurions dû le faire plus tôt ! 

Mon général, je m’incline respectueusement et amicalement.