Par Jean Noël Rey (ECA 72)
Rappel du contexte
La fédération yougoslave (1) était composée de six républiques (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie, Slovénie) et de deux régions autonomes (Voïvodine et Kosovo). L'ensemble était dirigé par deux institutions fédérales, un président (Tito jusqu'en 1981, puis présidence tournante ensuite) et un gouvernement. Lorsque le vent de liberté se mit à souffler à l'Est en 1989, la Slovénie et la Croatie optèrent rapidement pour la démocratie, alors que les autres républiques restèrent en arrière, notamment la Serbie qui resta la plus fidèle à un communisme de plus en plus teinté de nationalisme, sous l'impulsion de son chef Slobodan Milosevic. La guerre de Slovénie éclata suite aux déclarations d’indépendance de la Slovénie et de la Croatie le 25 juin 1991 et dura 10 jours.
Les combats, menés par une armée populaire yougoslave (JNA) constituée majoritairement de militaires d’origine serbe, cessèrent avec la signature le 7 juillet 1991 de l’accord dit de Brijuni (ou de Brioni) entre la Slovénie, la Croatie et la fédération Yougoslave, sous l'égide de la Communauté européenne, 1ère opération de gestion de crise de l'Union européenne avec la création d’une mission d'observation (ECMM : European Community Monitoring Mission).
La politique fédérale yougoslave, désormais menée majoritairement par les serbes, se transforma peu à peu en une politique de création d’une "Grande Serbie". Dans ce cadre, l’indépendance de la Slovénie, avec une petite minorité serbe, ne posait pas de problème, à la différence de la Croatie. Le retrait des forces yougoslaves de Slovénie se termina en octobre 1991 mais les combats reprirent en Croatie de juillet 1991 à janvier 1992, puis gagnèrent la Bosnie-Herzégovine.
« J’intègre l'ECMM de février à juin 1992
J'ai été sollicité début 1992 pour faire partie de l'ECMM, en raison de mes compétences linguistiques, en allemand et en anglais (2).