Livret des
articles diffusés en 2023 sur le site internet
de l’AMICAA, format papier Pour ceux qui préfèrent conserver une trace « papier » des articles diffusés sur internet, assurément pérenne, même s’il survenait un jour une grande panne d’internet… version numérique à compter du 16 mars 2024 |
19€ (avec port) puis 5€ |
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Anciens livrets 2013 à 2022 5€ quel que soit le nombre commandé format numérique Pour
ceux qui préfèrent conserver une trace « numérique » des articles
diffusés sur internet, en espérant que les formats numériques n’évolueront
pas trop… |
5 € |
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Historique
de l’ANCA 80 pages, format
numérique, 2019 Une véritable histoire du commissariat de l’air en condensé. Le témoignage de la politique volontariste menée par le commissariat de l’air, avec l’aide de l’ANCA, pour promouvoir le rôle des commissaires de réserve. |
10 € |
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Actes du colloque sur « l’administration militaire – l’exemple du Commissariat de l’air » décembre 2018 140 pages, format numérique Une somme qui fait le point sur l’apport du Commissariat de l’air dans l’organisation et le fonctionnement de l’Armée de l’air au siècle dernier et au tournant du 21ème siècle |
10 € |
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Livre du cre général Rame : « L’armée de l’air des années noires - Le
quotidien vécu par un engagé, homme de troupe puis sergent- 1942 – 1945 »
71 pages, format numérique L’histoire d’un jeune sous-officier, engagé au début de la guerre, futur commissaire de l’air après la guerre, avec sa vision de la vie quotidienne dans l’armée de l’air en zone sud |
10 € |
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« Histoire
du Bajardier » par le cre général Bernard Guillemard – 1985 31 pages, format numérique La vision d’un sous-directeur sur la façon dont un ancien directeur central du commissariat de l’air suivait ses dossiers, bien avant que le numérique ne nous tombe sur la tête. Un texte et des dessins concoctés avec humour et respect, et remis à ce directeur au moment de son départ |
5 € |
Photos de la cérémonie de dissolution du Service de l’administration générale et
des finances 8 février 2008 BA 107 Villacoublay Format numérique |
0€** |
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Anniversaire
des 40 ans du Service administratif du Commissariat de l’air Novembre 2006 Vidéo*, format numérique
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0€** |
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Anniversaire
des 50 ans de l’école du Commissariat de l’air- novembre 2003 Vidéo*, format numérique
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0€** |
« Historique de l’établissement central du
commissariat de l’air n° 797 Chamalières 1939-1973 » par le cre général Rame 135 pages, format
numérique |
0€** |
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«
Ce vêtement donnera-t-il satisfaction ? » par le cre général Rame 70 pages, novembre 1966 Une analyse sérieuse - mais teintée d’humour - par un commissaire spécialisé dans les questions d’habillement, qui réjouira tous ceux et celles qui ont œuvré dans ce domaine. |
0€** |
* Pour un usage privé dans un cadre
familial, non diffusion à des tiers, quel que soit le vecteur de diffusion, et
non commercialisation.
** Don de soutien à l’amicale accepté et
vivement encouragé.
https://www.helloasso.com/associations/amicaa/evenements/livre-le-commissariat-de-l-air-1942-2009
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Prix unitaire |
Livre : « Le Commissariat de
l’air 1942-2009 » édition papier 350 pages (prix port compris) |
43 € |
L’amicale des commissaires de
l’air et des commissaires des armées-Air (AMICAA) a édité en avril 2022 "le" livre - très attendu - sur « Le Commissariat de l’air 1942-2009 ».
L’histoire des commissaires de l’air est bien connue des commissaires des armées d’ancrage air - au moins les plus anciens - mais sans doute moins des commissaires des autres ancrages et des personnels civils du SCA. Ce livre est l’occasion de découvrir les circonstances de la naissance de ce corps et du service du commissariat de l’air de l’air, son fonctionnement mouvementé durant la seconde guerre, les péripéties juridiques autour de son statut dans les années 50 ou encore le développement des OPEX liées aux opérations aériennes à la fin du siècle dernier.
Le livre n’est pas un livre
universitaire. Il raconte d’abord une histoire, car il est destiné à un
lectorat varié, bien sûr les anciens commissaires de l’air, de l’Armée de terre
et de la Marine, les commissaires des armées d’aujourd’hui, bien sûr les
officiers et sous-officiers de l’Armée de l’air et de l’espace qui les ont
côtoyés, mais aussi les familles, les passionnés de l’aviation militaire en
général, sans oublier les juristes ou les logisticiens des administrations ou du
privé.
(pour l'achat, se renseigner auprès de : amicaa.air@gmail.com)
La manifestation a permis de répondre à la question de fond posée par les organisateurs : pourquoi et comment s’est imposée la notion d’administration militaire et qu’a-t-elle apporté aux armées (à la fois en droit, finances publiques, marchés publics, …mais aussi en termes de services), à travers le cas concret du commissariat de l’air.
ouverture |
Cre gal Leclercq, Prof. Cattoir-Jonville |
- L’expertise juridique du commissariat de l’air ;
- Les innovations et le « sur-mesure » développés par le commissariat de l’air au profit de l’Armée de l’air.
CRC1 Dupont, Cres gaux Aubry et Costa |
Général Charaix |
A noter qu’une vision du commissariat de l’air - « de l’extérieur » - a été apportée par le général Charaix, ancien commandant des Forces aériennes stratégiques.
CRC1 Marcotte, Cre gal Aubry, Cre col (R) Delarbre |
Cre gal Barbaux, Prof. Aben, Cre gal Leclercq |
CRC1 (R) Bournizien |
Après un rapport de synthèse présenté par M. Pierre-André Lecocq, professeur émérite à l’université de Lille, le colloque a été clôturé par deux autorités du ministère des armées, le commissaire général HC Stéphane Piat, directeur central du service du commissariat des armées (SCA) et le général Gilles Modéré, inspecteur de l’Armée de l’air, représentant le chef d’état-major de l’Armée de l’air.
Cre gal Costa, CGHC Piat, gal Modéré |
Cre gal S. Piat, DCSCA |
gal G. Modéré, IAA |
L’AMICAA remercie particulièrement les services de l’université ainsi que Mme Saison, directrice de l’IPAG, et M. Baude, professeur, et les étudiants du master 2 dirigé par M. Cattoir-Jonville. Elle remercie également le ministère des armées, notamment l'Armée de l'air et le service du commissariat des armées, et les sociétés partenaires qui lui ont apporté leur soutien.
Remerciements aux photographes : Sandra Marlier, Justine Lannoye
LE MOT DES ÉLEVES COMMISSAIRES MILIEU AIR (PROMO 2017 VAUBAN)
Chère AMICAA,
Avec tous les commissaires aviateurs de la promotion Vauban nous souhaitons vous remercier chaleureusement pour la tenue du colloque sur les commissaires de l’Air la semaine dernière à Lille.
Tant sur un plan universitaire qu’humain nous avons pu découvrir nos origines, faire le lien avec nos prédécesseurs, et comprendre un peu d’où nous venions.
Comme certains ont pu l’évoquer avec vous lors du repas, nous avons la sensation que c’est grâce à vous et à votre proactivité envers notre groupe d’ancrage depuis le début de notre scolarité que nous sommes autant attachés à l’Armée de l’Air, et par là même liés entre nous par cet attachement.
Nous sommes à présent tous répartis sur des bases aériennes pour effectuer un stage de plusieurs semaines au sein d’un BISMA, forts de nos connaissances nouvelles sur les commissaires de l’Air.
Vous pouvez compter sur notre présence pour les prochains évènements de l’AMICAA, et sur notre adhésion à l’association.
A très bientôt,
CR3 Roxane GALLIOT, pour les commissaires aviateurs de la promotion VAUBAN de l’ECA
LIBRE PROPOS POST COLLOQUE DE LILLE
Pendant mon voyage de retour à l’issue du colloque organisé à Lille par l’AMICAA, je me suis interrogé sur les temps forts de cette manifestation. Que peut-on en retenir ?
Il y a l’embarras du choix et j’en oublie certainement :
*l’immense travail des membres du bureau de l’association pour mettre sur pied et animer ce colloque ?
*la qualité du contenu des interventions comme tout le monde pourra le constater lors de la publication des actes du colloque ?
*le brillant rapport de synthèse du professeur Lecocq, vieux compagnon de route du commissariat de l’air ?
*les interventions de l’Inspecteur de l’Armée de l’Air (GCA Modéré), du Directeur du SCA (CGHC Piat), de l’ancien commandant des Forces Aériennes Stratégiques (GCA Chareix) qui ont tous mis en exergue l’importance d’une relation de confiance entre le commandement et le soutien. Chacun soulignant la réussite du commissariat de l’air « canal historique » avec son souci permanent d’une administration de proximité innovante ?
Je laisse à chacun le soin de faire son choix.
Pour ma part, je garde en mémoire deux images précises, certes anecdotiques mais riches d’enseignements :
• La remarque de trois étudiants de l’université de Lille avec lesquels nous évoquions le métier de commissaire. Ils m’ont spontanément dit qu’ils avaient ressenti, en nous observant, un évident plaisir de se retrouver, pour tous les commissaires présents à ce colloque qu’ils soient encore en activité ou en retraite. Ils ont également perçu la relative fierté, teintée de nostalgie, que chacun d’entre nous a éprouvée à l’évocation d’une histoire professionnelle riche et intense. C’est effectivement une impression que je partage avec eux tout en estimant, à titre personnel, que les responsables de l’AMICAA, inspirateurs éclairés du colloque, auraient mérité que davantage de commissaires « aviateurs » d’hier et d’aujourd’hui profitent de ce chaleureux moment de convivialité et de mémoire.
• L’activité bienveillante, le dévouement et la bonne humeur permanente des étudiants du Master « Droit et Politiques de Défense et de Sécurité Nationale » qui étaient chargés de l’organisation matérielle du colloque, de l’accueil et du guidage des participants, de la pause-café, du mange-debout, etc…….Ils ont fait preuve de disponibilité, d’empathie et d’efficacité pendant ces deux journées et c’est une réconfortante image à retenir. Qu’ils en soient ici remerciés.
Commissaire général (2S) Michel Vallecalle (ECA70)
Encore merci pour tout ce que vous faites et bravo pour le colloque,bien sous tout rapport.
Commissaire général (2S) Guy Vincent
Vous dire combien j'ai été heureux de participer au colloque des 15 et 16 novembre 2018.
Parce qu'elle a été à l'origine bien pensée et que son organisation fut exempte du moindre défaut, cette rencontre a été, à plusieurs titres, un réel succès.L'exigence de brièveté me fera aujourd'hui ne vanter que la prise de risque initiale que constituait le choix de s'adresser à un public aux multiples profils et dont la fourchette d'âge devait avoisiner les soixante ans.
Bravo pour tout cela et, pour ce qui me concerne, merci de m'avoir permis de passer un très agréable moment dans cette ambiance si simple et conviviale qui sied généralement aux réunions de commissaires.
Mes compliments aux organisateurs et acteurs de cette réussite.
Commissaire général (2S) Hervé de Meux
Sincères félicitations pour l'organisation et le parfait déroulement du colloque de Lille.
Les interventions ont été de haut niveau et se sont projetées vers l'avenir.
Commissaire lcl (R) Jean - Louis Pons
Félicitations à toute l'équipe organisatrice, pour ce colloque qui a été un vrai succès tant dans l’intérêt du sujet que dans l'organisation.
Commissaire général (2S) Jean-Pierre Dupont
De la remise des diplômes et des Mariannes à la dissolution du GEAAA
Ce jeudi 27 juin 2013, la salle des Marbres de la base aérienne de Salon de Provence a résonné du son des pas des élèves de la promotion 2011 de l’Ecole des Commissaires de l’Air et des élèves de la promotion 2012 de l’Ecole de Gestion et d’Administration de l’Armée de l’Air à l’occasion de leur cérémonie de remise des diplômes et des mariannes, présidée par le Général de corps aérien Claude Tafani, directeur des ressources humaines de l’armée de l’air et le Commissaire général hors classe Jean-Marc Coffin, directeur central du service du commissariat des armées.
a droite, cres gaux Barbaux et Bajard |
Parmi les invités, témoins attentifs de cette cérémonie, d’anciens cadres et directeurs de l’Ecole du Commissariat de l’Air, le commissaire général Bajard, président de l'AMICAA, et des membres du bureau ont répondu présents pour rendre hommage à l’histoire et au glorieux parcours de leur école.
C’est ensuite avec enthousiasme qu’ils ont parcouru, en avant-première, les couloirs de la nouvelle Ecole des commissaires des armées (ECA), accompagnés du Commissaire général de 2e classe Emmanuel Legendre, directeur de la future ECA.
Cette journée riche en traditions mais aussi en émotions, s’est conclue par un moment de forte convivialité et d’échanges autour du cocktail de l’amitié.
copyrignt EA/M. Petit |
(années de départ du service actif ou du commissariat)
ARIN Claude (1985)
BRUNIER (de) André (1985)
CAIRE Raymond (1991)
FAURE François (1980)
FELTEN Gilbert (1983; décédé 19 août 2007)
LE BRICQUIR Bernard (1984)
LUCIDA Marc (1978; décédé 22 février 1993)
MONET Roland (1958 démission)
RAME René (1978)
THOMAS Marc (1983)
ZAHOUAL Raphaël (ca années 80- intégration CGA)
Liste des directeurs :
Salon 1953 : « Sept universitaires se muèrent en commissaires compétents, efficaces et opérationnels »
Par le commissaire général (2S) Thomas (in Livret 30ème anniversaire février 1984)
C'est le 13 juillet 1953 que j'ai connu l'existence du Commissariat de l'air.
Quelques heures plus tard, nous pûmes constater que c'était effectivement dur. Encore revêtus de la tenue bourgeoise, nous parcourions la place d'armes en ordre serré et en cadence. La marche était une allure prohibée. Tout déplacement se faisait au pas de gymnastique et en groupe ; cela nous occasionnait des ampoules aux pieds. L'individu isolé était, par définition, coupable.
Ce n’était pas inexact, tant la terminologie de la langue française est susceptible de nuances. Le brillant officier supérieur fut agréablement impressionné par le ton décidé et le vocabulaire urbain de notre officier semaine, qu’il libéra sans sanction. Une fois n’est pas coutume.
L’histoire l’a montré.
La naissance de l’école du commissariat de l’air en 1953
par le commissaire général de brigade aérienne GRAFFARD
Directeur de l’école du commissariat 1953-1959
II désirait vivement voir créer de nouveaux modes de recrutement de commissaires, puisque les recrutements existants (essentiellement au niveau de capitaine par voie de changement de corps après deux années d'études sur concours spécial) fournissaient de moins en moins de candidats du niveau souhaité.
Il avait alors pris modèle sur le recrutement du commissariat de la marine, qui depuis des années fournissait des officiers d'une valeur très homogène.
Ce projet avait déjà rencontré quelques obstacles, mais homme tenace, le Général Caillat n'y avait pas renoncé. Mon arrivée dans le corps des commissaires ordonnateurs de l'air, après huit ans de commissaire de la marine, lui permettait de penser qu'il avait trouvé en moi un candidat possible pour diriger l'école à créer.
Personnellement, j'avais répondu qu'il me fallait d'abord avoir quelque pratique d'une administration assez différente de celle que je connaissais avant de songer à faire de l'enseignement ; là-dessus je fus envoyé faire mes premières armes au commissariat des bases de Versailles.
Pendant près d'un an, je n'entendis plus parler de rien ; il fut même question, entre temps, de me confier le commissariat des bases de Cambrai qui allait être nouvellement créé ; je pensais donc qu'ou bien le projet était enterré ou bien que le choix du titulaire du poste s'était porté sur quelqu'un d'autre.
Ce ne fût qu'après la parution du décret du 28 avril 1953 créant l’école du commissariat de l'air que j'entendis reparler de ma désignation éventuelle comme directeur de la nouvelle école.
Le Général Caillat me demanda alors de faire un aller et retour rapide, à Aix-en-Provence, auprès du Colonel Bilbault, directeur du commissariat de la 4ème région aérienne, qui était chargé de rédiger le projet d'arrêté sur le programme d'instruction de I'école. Nous échangeâmes nos idées, fîmes une courte visite au commandant de l'école de l'air et mon nom figura au ronéo du 6 juin 1953 avec la mention d'affectation suivante : école du commissariat de l'air à Salon-de-Provence, rejoindra le 15 juillet 1953.
Dans les premiers jours de juillet, je vins prendre contact avec l'école de l'air, vis le colonel de Maricourt qui la commandait ; on m'expliqua que les cadres allaient partir en vacances et que les choses sérieuses ne pourraient être mises au point qu'au mois d'août.
Je revins donc dans les premiers jours d'août. On m'affecta un bureau et une petite salle de cours attenante situés au nord ouest du bâtiment des élèves avec vue sur l'esplanade Pelletier d'Oisy.
Il n'existait ni archives, ni documentation ; ne disposant d'aucun personnel, je dus moi-même aller chercher auprès du préposé aux fournitures de bureau du groupement d'instruction un peu de papier blanc et de quoi écrire.
Ce fut une entrée discrète par une petite porte. Je me sentais assez isolé et me demandais si cet isolement tenait à mon appartenance à un corps encore mal connu, même parfois un peu redouté, ou à mon origine personnelle extérieure à l'armée de l'air.
Il me fallut quelques mois pour découvrir la cause de cette froideur initiale.
Que j'ai donc pu avoir de problèmes avec ces deux simples mots « auprès » et « au sein » !
Le décret indiquait, en effet, que I'école du commissariat était installée « auprès » de l'école de l'air et bénéficiait de ses moyens d'instruction ; mais le commandant de l'école n'entendait nullement faire bénéficier de tous les moyens d'instruction de l'école de l'air un îlot presque indépendant de son autorité, c'est pourquoi il exigeait que l'arrêté d'organisation précise bien que 1’école du commissariat fonctionnait non pas auprès mais au sein de l'école de l'air.
Le Générai Caillat se laissa difficilement convaincre, mais quand il se rendit compte que le commandant de l'école de l'air en faisait vraiment une question de principe, il finit par donner son accord au texte que j'avais préparé, mais qui me plaçait toutefois beaucoup plus qu'il ne l'aurait souhaité sous l'autorité du commandant de l'école de l'air.
L'arrêté fixant l'organisation et le fonctionnement internes de l'école ne parut qu'en novembre 1953 et je compris que cet accueil assez froid que j'avais reçu à mon arrivée ne m'était pas particulièrement destiné, mais qu'il tenait beaucoup plus à ce problème d'organisation tardivement réglé.
De fait, à partir de la parution du texte, ma vie à l'école devint beaucoup plus facile.
Les problèmes, certes, me manquaient pas ; les oppositions de mes deux « patrons » me plaçaient souvent dans des situations difficiles ; j'entends encore la voix du général de Maricourt me hélant d'un bout à l'autre du bar du mess des officiers : « Oh, vous, l'officier le plus indiscipliné de cette école, arrivez un peu ici ».
Je n'étais évidemment pas particulièrement indiscipliné, en dehors de mon attachement à ma vieille casquette marine considérée comme non réglementaire, mais il me fallait, surtout dans les débuts, essayer de donner une place un peu différente de celle des poussins à des élèves plus âgés ayant une formation initiale très différente.
Dans les premiers temps, mon titre interne fut plus celui de commandant de la Division d'instruction commissariat (D.I.C.) que celui de directeur de l'école du commissariat de l'air.
En principe, je n'aurais pas eu à faire de cours, puisqu'il était prévu que, tous les cours de première année dans les matières administratives, seraient confiés à la Division d'instruction administrative (D.I.A.) chargée de former les officiers des services administratifs. Le commandant Caire, qui commandait la D.I.A., avait accepté avec beaucoup de gentillesse cet accroissement de charges, toutefois certains des cours enseignés aux élèves administratifs n'étaient pas toujours parfaitement adaptés aux élèves commissaires ; en outre, je me disais que si je n'avais aucun cours à faire, mais seulement à régler le déroulement général de cours enseignés par d'autres, il me serait bien difficile d'établir un contact satisfaisant avec mes élèves.
Toutefois, lorsque mes premiers élèves arrivèrent, je n'avais guère de cours d'avance ; il m'arrivait, bien souvent, de mettre au point, juste avant la séance, le cours que j'allais enseigner quelques instants plus tard et sans savoir toujours bien comment serait constitué exactement le cours suivant.
J'espère que personne ne s'en est trop aperçu ! Par la suite les officiers des services administratifs furent intégrés dans le nouveau corps des officiers des bases, la Division d'instruction administrative fut supprimée ; mais, entre temps, l'école du commissariat s'était développée, des adjoints m'avaient été affectés, un secrétariat avait été constitué et j'avais même hérité la documentation d'une unité dissoute, je pouvais ainsi voir l'avenir avec beaucoup plus de sérénité.
Donc, il fallut également, dès 1953, organiser aussi et démarrer la deuxième année d'études.
Celle-ci se passait à Aix-en-Provence, les élèves étaient externes ; leurs cours se distribuaient pour parties presque égales entre la faculté de droit, l'école des Arts et Métiers (technologies diverses) et la caserne Forbin (matières plus spécifiquement commissariat).
Pour l'enseignement de deuxième année, je me contentai, en 1953, de mettre en place grossièrement, avec les professeurs et instructeurs, le déroulement général des cours et demandai à mes deux lieutenants élèves (qui avaient eux-mêmes à peu près mon âge) de me donner une estimation personnelle sur l'enseignement reçu (y compris sur la qualité des professeurs ou instructeurs).
Ce n'est évidemment pas là un procédé très habituel, mais il rendit d'excellents résultats et, dès l'année 1954, il permit d'apporter des retouches sensibles aux programmes.
Tels furent les débuts d'une école d'où sont sorties déjà 29 promotions de commissaires de l'air*. Je ne parlerai pas tellement des élèves commissaires que je vis arriver; ils étaient tellement semblables à mes camarades de promotion de la marine et à moi-même ! Ils avaient seulement dix ans de moins, mais le moule était exactement le même et les réactions identiques. Je dirai simplement que, sur tous les plans, une fois les premiers problèmes décantés, ces six ans et demi passés comme directeur de l'école du commissariat de l'air sont parmi les plus attachants de ma carrière et sans doute même de ma vie. Mes rapports avec les autres officiers de l'école ont été particulièrement sympathiques et enrichissants sur beaucoup de plans ; des amitiés, qui durent toujours, datent de cette époque ; je sais qu'il en est de même pour ceux qui furent mes élèves avec leurs camarades de promotion. Le grand brassage entre tous les officiers des différents corps de l'armée de l'air souhaité par le Général Caillat s'est trouvé pleinement réalisé et je ne regrette certainement pas la contribution que j'y ai apportée.
* article écrit en 1983, lors du trentième anniversaire de l’école