mardi 30 mai 2023

Une conférence qui fit date

Nous avons retrouvé dans les archives de la DCCA*  le texte d’une conférence donnée en 1994 (1) par le commissaire Jean L. (ECA 69) sur le thème de « l'abstraction conceptuelle dans le domaine de la réalité virtuelle »,  toujours d’actualité 30 ans plus tard notamment dans le champ budgétaire. Depuis lors, de nombreuses techniques évoquées dans cette conférence ont été mises en œuvre, montrant ainsi que le commissariat de l’air était, dans ce domaine également, très en avance.

A cette occasion, le conférencier offrait à une nombreuse assistance la possibilité exceptionnelle d’approcher des notions à forte valeur ajoutée que l'Homme moderne, déjà à l’époque, se devait de maîtriser s'il voulait demeurer actif, réactif et, cela va sans dire, interactif. Les lecteurs(trices) de notre époque post-moderne apprécieront la virtuosité de cette réflexion avant-gardiste, bien antérieure à la démarche qualité ou autres normes ISO.

« La situation présente étant pire que celle que nous avons connue mais bien meilleure que celle qui nous attend à l'horizon qui est le nôtre,  il est apparu nécessaire, en l'état actuel des choses, de procéder à une analyse systématique et argumentée destinée, dans un premier temps, à formaliser l'existant pour aboutir, à l'issue d'une démarche d'ajustement volontariste, à l'expression concrète d'un plan stratégique dont il conviendra d'examiner les incidences économico- sociales afin de fixer les contours de la synergie à élaborer. 

Compte tenu, d'une part, du champ d'action à géométrie variable qui constitue le cadre réglementaire de cette étude et, d'autre part, de l'échéance infra-annuelle imposée pour la quantification des cibles majeures, il paraît utile d'avertir l'auditoire du caractère marginaliste de l'analyse entreprise, eu égard aux différents éléments constitutifs des facteurs incriminés. 

Parmi les facteurs dimensionnants qui ont retenu notre attention, il importe d'en mettre certains en exergue pour la résonance pluraliste qu'ils induisent dans le domaine qui nous intéresse, tant il est vrai qu'un facteur résonne toujours trois fois. 

On mentionnera donc le facteur "travail", le facteur "capital" et, enfin, le facteur "cheval" considéré comme indicateur spécifique destiné à mesurer la productivité d'une force. 

A ce propos, il est important de préciser que cette unité de mesure ne doit pas être confondue avec le "cheval vapeur" qui, lui, mesure la force du piston actionné à l'intérieur d'une pyramide de grades. 

Bien entendu, les différents facteurs ne doivent être examinés qu'à iso-budget, sachant que la précision à rechercher en la matière ne peut être supérieure à la louche, unité de mesure communément retenue dans le domaine budgétaire par opposition au dé à coudre utilisé de préférence en comptabilité. 

Pour ce faire, on a jugé indispensable de passer par une phase de sensibilisation destinée à explorer les diverses voies d'amélioration possibles et à déterminer, par une série d'actions momentanées s'inscrivant toutes dans la durée, le processus de décision rationnelle conduisant à l'expression d'objectifs de progrès. 

La faisabilité de cette démarche n'a pu aboutir que sur la base d'un partenariat constant permettant de contractualiser les différents types d'engagement et d'assurer, à partir des potentialités de rapprochement ainsi mises en évidence et des modalités d'approbation retenues, la cohérence fonctionnelle et technique de l'ensemble. 

Cette méthode de responsabilisation fondée sur les principes de déconcentration des modules de pilotage a permis d'aboutir à une spécification rationalisée des besoins puis de conceptualiser les pôles d'excellence appelés à constituer, autour d'un noyau dur, l'ossature du nouveau format. 

Ainsi donc, au-delà des divergences qui s'étaient manifestées à propos du positionnement sur des actions ciblées, il a été possible d'inscrire l'impact des changements dans un processus de maîtrise maximaliste et de procéder à la validation des différents indicateurs retenus, qui constituent, de ce fait, autant de clignotants permettant, à l'avenir, de mesurer de façon optimale la performance productive.

Bien évidemment, toute cette étude n'a pu s'effectuer sans un examen approfondi des profils de compétences et de l'impact transverse qui en est résulté en termes de modalités de travail et de niveau de responsabilité. 

S'appuyant sur un système de communication motivant ainsi que sur des vecteurs de notoriété judicieusement choisis, un certain nombre de séminaires de validation stratégique ont donc été organisés qui ont permis de préciser la nature des volets d'accompagnement du changement qu'il convenait de promouvoir afin de faciliter l'accessibilité aux diverses composantes des mécanismes ainsi systématisés. 

En conclusion, on peut dire que la vision synthétique qui ressort de l'ensemble des restitutions finales est de type pluri-annuel corrigé par une déclinaison annuelle, ce qui conforte ainsi l'idée que la notion d'efficience doit être incorporée dès le début dans le champ du projet alors que celle d'efficacité n'intervient qu'au terme ultime du processus d'adaptation. 

On en déduira donc, très logiquement, qu'il importe d'accorder toujours plus de ressort à la fonction d'amortissement si l'on veut aboutir à l'adéquation idéale entre les moyens et les services produits, au sens habituel de la productivité globale toutefois, comme chacun l'aura bien compris. »

*BLCA n°38 de novembre 1994

(1) Devant les auditeurs du CHEBRAN (Centre des Hautes Etudes sur les Barbarismes Ratiocinations Anglicismes et Néologismes), aujourd’hui disparu, remplacé par le GOAT (Groupe d’observation des alternatives théoriques).