mercredi 24 mai 2023

SCA : Le soutien de l'homme sur les théâtres d’opération en 2023

De nombreux commissaires de l’air se sont spécialisé dans les matériels (au sens large : habillement, ameublement, matériels de campagne), en poste à la direction centrale, au service central d’approvisionnement (SFCA, SETAMCA, SELOCA) ou à la tête d’un établissement, soit comme experts techniques soit en charge des marchés. Sur les bases aériennes, les commissaires de base ont tous côtoyé cet important volet du soutien au travers du MVC/SMC. 

L'article suivant sur l’actualité du soutien de l'homme sur les théâtres d’opération en 2023 en intéressera donc plus d’un !

« Répondre à la nécessité d'un soutien de proximité, tel est l’objectif de l'adaptation des matériels de projection que conduit le CIEC*. « Nous avons comme projet de développer de nouveaux matériels plus mobiles et qui permettent d'avoir un déploiement plus rapide. Par exemple, pour la cuisine de campagne, le but est de permettre son déploiement dès l'arrivée des forces sur un théâtre, évitant ainsi la consommation de rations pendant les premiers jours. » nous explique le CRG2 Neumann directeur du CIEC. 

Le projet a été lancé il y a un peu plus d'un an et un prototype devrait voir le jour en 2023. Il sera testé en 2024 et, en fonction des résultats, un marché pourrait être notifié afin de viser la rénovation de la totalité du parc actuel aux alentours de 2027-2028.

Autre matériel indispensable sur un théâtre d'opération et qui devrait connaître des évolutions prochaines: les tentes. Le retour de la guerre sur le flanc Est de l'Europe nécessite une adaptation des matériels de vie en campagne aux conditions climatiques froides. Une adaptation des tentes est ainsi en cours, afin d’y inclure une « surcouche ».

Tente stationnement 54 M2 (Enveloppe thermique étudiée pour le confort du combattant : chambre individuelle, isolation renforcée 8 places, 10 minutes de montage /4 personnes)

Colisage compact (4 tentes / conteneur 20 pieds)

Dernier domaine dans lequel  le soutien s'adapte et évolue, mais pas des moindres: l'alimentation en opération. 

Face aux conditions spécifiques des milieux dans lesquels sont déployées les forces armées, et afin de répondre le plus justement possible à leurs besoins, les rations opérationnelles ont vocation à évoluer. 

Outre la ration de combat classique, plus communément appelée RCIR (ration de combat individuelle réchauffable), d'autres types de rations de combat sont actuellement disponibles. Parmi elles, la ration individuelle lyophilisée (RIL), qui couvre les besoins d'un homme pendant un jour avec des plats principaux, des entrées et des desserts à réhydrater. Son intérêt ? Réduire le poids du paquetage grâce à son poids plume de seulement  1kg tout en gardant les mêmes caractéristiques nutritionnelles que la RCIR. 

Ce type de ration est particulièrement utile sur les théâtres d'opération où l'eau est disponible en abondance, potable ou « potabilisable » (comprimés de purification fournis), comme par exemple en zone de montagne, en zone polaire ou en zone tropicale. 

Outre leur usage récurrent par les unités de la 27ème brigade d'infanterie de montagne, et par les forces œuvrant dans le cadre de l'opération Harpie en Guyane, les rations lyophilisées ont notamment été utilisées dans le cadre de l'exercice Brilliant Jump-Cold Response en Norvège début 2022, et, plus récemment, pour la mission Lynx en Estonie. 

Comme le souligne la CTD Blandine, adjointe au chef de la division « soutien de l'homme» au CIEC : « l'amélioration continue des rations fait partie intégrante des missions du CIEC. Les derniers produits ajoutés aux rations lyophilisées (entrées et desserts à réhydrater) sont le fruit d'un travail de recherche et développement mené avec des fournisseurs du domaine ». La modernisation de l'ELoCA d'Angers, qui interviendra au printemps 2023, permettra l'augmentation de la capacité de production de ce type de rations. 

Le SCA travaille également sur le développement d'un nouveau concept de restauration en opérations: la ration collective. « Nous partons du principe que l'intérêt premier du militaire est la variété. La sécurité alimentaire est certes essentielle, mais la variété alimentaire et la convivialité le sont tout autant, voire même davantage, pour le moral de nos forces », nous précise le CRG2 Neumann. 

L'originalité de cette ration de groupe est de présenter pour chaque repas des menus collectifs à double choix de plat principal, plats pour lesquels la viande est séparée de son accompagnement (avec également la possibilité pour un soldat de pouvoir choisir son accompagnement parmi les deux recettes différentes proposées). Chaque menu contient l'équivalent d'un repas complet pour un soldat: entrée, plat cuisiné, dessert et une boisson chaude. 

Au-delà de la variété permise par la ration collective, celle-ci offre aux militaires une autonomie complète. « Dans ces rations, il y a de quoi nourrir un groupe de 32 militaires pour une journée, soit trois repas, mais également tout le matériel nécessaire pour réchauffer les plats. Les forces armées sont ainsi indépendantes et en parfaite autonomie, et ne dépendent pas du matériel déployé ». 

Les composants sont en effet consommables en l'état, sans préparation hormis le réchauffage du plat et des boissons chaudes (potages en brique, thé et café en sachet). Une évolution précieuse pour les forces mais également pour le SCA qui, grâce à ce type de rations, économise sur le déploiement et la maintenance du matériel de vie en campagne. Autre particularité de cette ration : elle peut être utilisée sur différents théâtres d'opérations nationaux et internationaux et donc être soumise à des conditions climatiques variables (température, hygrométrie, etc.) sans que cela n'altère ses composants puisque ces derniers sont conditionnés dans des emballages étanches. Les rations collectives sont aujourd'hui en phase d'expérimentation: elles ont été déployées pour la première fois lors d'exercices en métropole, mais aussi au profit des forces déployées en Roumanie. 

Un premier retour d'expérience a permis de mettre en avant la satisfaction des forces armées, essentielle pour la poursuite du développement de ce type de rations. Compte tenu du poids logistique, il est important de définir les missions pour lesquelles le concept de la ration collective sera pertinent. 


Si les types de rations évoluent et s'adaptent aux milieux et conditions dans lesquels sont déployées les forces armées, les menus, eux, suivent les évolutions des préférences des consommateurs. 2023 sera ainsi l'année de l'introduction de deux menus végétariens dans les RCIR. L'objectif recherché? Augmenter la variété et tenir compte des exigences des militaires, qui ne sont ni plus ni moins que les clients du CIEC. La demande évolue, donc l'offre aussi! »

*Centre interarmées du soutien équipement Commissariat

Source : texte SCA et photos SCA-EMA ;  revue Soutenir n°25 avril-juin 2023 (extrait)