Commissaire général (2S) Jean-Louis Barbaroux (ECA 56)
« J’exhume mon carnet de vol et recense (à mon grand étonnement !) pas moins de 32 types différents d’avions et d’hélicoptères sur lesquels j’ai volé au cours de mes 32 ans de carrière : 1 par année, en quelque sorte … : un total de 927 heures de vol. Je ne compte pas celles qui auraient échappé au carnet de vol : planeurs ou autres coucous dont le Jodel D117 sur lequel j’ai appris à piloter.
De la vieille Julie (ou Toucan, ou JU 52) au DC 8, en passant évidemment par le Dak, le Nord 2501 (la grise! ), le Broussard, l’Alouette II et même le Bréguet Deux Ponts, le T33 et bien sûr le Fouga. Je vous fais grâce des autres, mais j’aurai une mention spéciale pour le Mirage F1B et le KC 135F sur lesquels mes éminentes fonctions de Conseiller Commissariat auprès des généraux commandants les Forces aériennes stratégiques(FAS) et le commandement Air des forces de défense aérienne (CAFDA) m’ont permis de profiter d’un vol sur les avions parmi les plus pointus du moment.
Mais de loin mon avion préféré, c’est le B26 Invader, robuste chasseur bombardier né au cours de la 2e guerre mondiale , bimoteur de 10T à vide, 450KM/H, autonomie 2250KM , un avion noir (en connaissez- vous beaucoup ?(2)) puissamment armé : bombes, roquettes, bidons spéciaux (napalm) et … huit mitrailleuses de I2/7, dont deux en tourelle, ce qui lui permettait de tirer aussi vers l’arrière, lors de sa reprise après un piqué.
C’est sur cet avion que j’ai effectué pendant la guerre d’Algérie au sein du Groupe de Bombardement 2/91 Guyenne plus de 120 heures de vol, dont 64 heures de « vol de guerre ».
Ma mission à bord n’était pas indispensable : elle consistait à partager avec le pilote, le navigateur et le mécanicien/mitrailleur, les épreuves du vol et de la mission (bombardement, attaque au sol, protection du « barrage ») mais parfois aussi à jouer le rôle d’observateur, posté dans le nez vitré des versions « leader » et « reco », en première ligne pour la recherche des cibles : fellaga isolé ou katiba hâtivement camouflée.
Ainsi intégré dans les équipages, je n’ai pas eu de peine à faire accepter dans le groupe cette espèce encore peu connue de « jeune commissaire », tout en me constituant des souvenirs impérissables de mon premier poste dans l’Armée de l’Air. »
Lire l’article complet : « 1958 : officiers des détails au GB 2/91 Guyenne » (juillet 2012)
Michel Villiers (ECA 56)
« En Algérie, bien que « non volant », vous avez effectué des missions de guerre à bord de B-26 Invader et vous avez reçu la Croix de la valeur militaire - Escadre aérienne. A quel titre faisiez-vous ces missions de guerre ?
Par pur volontariat et dans l’esprit de participer pleinement à la vie du groupe et aux missions de maintien de l’ordre de l’époque. Mes fonctions étaient celles d’observateur, occupant la bulle à l’avant du bombardier B-26. Les missions étaient très diverses : bombardements, mitraillages, tirs de roquettes ...A l’issue de mon affectation, j’ai été surpris, mais très flatté, de recevoir la Croix de la Valeur Militaire, pour les 60 missions de guerre effectuées au sein du Groupe. Pour un commissaire de l’air, appelé normalement à des tâches moins guerrières, c’était, pour le moins, assez peu banal..! »
Lire l’article complet : « Un commissaire de l'air à Air France » (mai 2018)
(1) Voir l’excellent lexique établi par la 11è escadre de chasse : https://www.pilote-chasse-11ec.com/lexique-dargot-aeronautique-militaire
(2) Oui mon général : le P-61 Black Widow, le SR-71, le F-117, le B-1, le B-2,,… (NDLR 😉)