Retour sur la 99ème édition de la marche de Nimègue
Interview du CR2 Robert Nicol
Pouvez-vous nous présenter la marche de Nimègue ?
La Marche des Quatre Jours - ou Vierdaagse - de Nimègue est un événement annuel international qui se déroule aux Pays-Bas. Les participants parcourent 167 km, soit 30 à 50 km par jour, quatre jours de suite (21 au 24 juillet), en trèfle, autour de cette ville de plus de 160 000 habitants, qui fut le théâtre d’un épisode majeur de la fin de la seconde guerre mondiale : l’opération Market Garden dirigée par le maréchal Montgomery*.
Cette « walk of the world » des Pays-Bas regroupe environ 5 000 militaires (1) et 40 000 civils. Elle est ponctuée d'une semaine de festivités dans la ville, ce qui a pour effet d’attirer plus d'un million de visiteurs.
La particularité, c’est que les militaires sont en treillis et rangers, et les hommes de moins de 50 ans portent un sac lesté de 10kg.
Cette année une équipe de 12 commissaires était présente pour relever ce défi. Elle était composée de commissaires de tous ancrages (8 air), dont 5 élèves de l'ECA et des réservistes …
Comment avez-vous préparé cet événement ?
Je pratique beaucoup de course à pied et de trail ce qui me permet d’avoir une bonne endurance même si, à mon sens, la marche est encore un exercice différent.
En janvier dernier, j’ai participé avec des collègues à la marche Versailles / Mantes la Jolie (54km) et je m’en suis servi comme marche de préparation pour tester le matériel, même si les conditions étaient différentes.
1 mois avant le départ pour les Pays-Bas, nous avons été marcher le midi avec un collègue pour se mettre dans le bain.
A quoi ressemble une journée type ?
Le réveil sonne tôt (entre 3h30 et 5h30) mais on est généralement réveillé par les autres équipes qui partent avant nous. On va directement prendre le petit déjeuner dans la tente qui fait office de cantine et on en profite pour se préparer des sandwiches pour la route.
Ensuite l’équipe se réunit et c’est parti pour une longue journée de marche. La présence des spectateurs au bord de la route nous fait oublier les kilomètres. La journée est marquée par quelques ravitaillements où l’on en profite pour s’hydrater, manger un morceau et s’étirer.
Une fois revenus au camp, on se remet en conditions, si besoin on passe au service médical pour soigner les éventuelles ampoules ou douleurs et ensuite on va dîner.
Les plus sérieux se coucheront vers 19h30, sinon on en profite pour discuter avec les autres nations.
Si vous deviez convaincre des personnes de faire cette marche, que leur diriez-vous ?
Je leur dirais que c’est une formidable aventure, à la fois humaine car on partage tous des moments d’euphorie et des moments de souffrance, mais également sportive car on apprend à utiliser le mental pour aller au bout de cette épreuve.
Quel bilan tirer de cette 99ème édition ?
L’équipe a porté haut les couleurs du SCA lors de ces 4 jours. Elle a fait preuve d’une parfaite cohésion qui nous a permis de décrocher la médaille par équipe (Nota : pour obtenir cette médaille, il faut terminer au minimum à 11).
L’équipe a également fait partie de la délégation française qui a participé à la cérémonie du cimetière militaire de Groesbeek, en commémoration de nos amis Canadiens et Britanniques, 70 ans après la libération des Pays-Bas.
Quelle est l’image marquante que vous retiendrez de cette marche ?
Sans hésitation, je retiendrai la parade. C’est la dernière journée, les délégations arrivent enfin au camp Charlemagne où se termine officiellement la marche. On est fatigué, on a plus de 160km dans les jambes. On libère les sacs de nos lests de 10kg, on se voit remettre nos médailles (2) et ensuite on termine par les 5 derniers kilomètres sur la Via Gladiola. La rue est noire de monde et l’ambiance est tout simplement indescriptible.
Merci pour cet interview et bravo à toute l’équipe.
(1) 230 militaires français dans 14 équipes
(2) Les médailles individuelles ont été remises sur le front des troupes par le commissaire en chef de 1ère classe Benoît Esque (ancrage terre), attaché de défense pour le Benelux.
*voir "Un pont trop loin" de Richard Attenborough