Le commissaire général Rame (1924-2021) a eu l’occasion durant sa longue carrière (sous-officier, officier administratif puis commissaire de l’air*), d’abord en tant qu’administré puis en tant que responsable de services (à divers échelons), de réfléchir aux conditions requises pour une « bonne administration », à la fois dans ses volets exécution et surveillance.
Voici l’un de ses textes, retrouvé dans les archives que sa famille a déposées auprès de l’AMICAA. Et toujours d’actualité.
« Le commissaire de l'air est avant tout un administrateur.
Il a besoin de s’inspirer du vieux principe de l’ancien corps des intendants : administrer, c’est prévoir et pourvoir.
Pour prévoir, il faut savoir, et donc connaitre :
- les décisions du commandement ;
- les besoins de toute nature des formations ;
- les ressources existantes ou susceptibles d’être obtenues ;
- les possibilités d’adaptation des ressources aux besoins ;
- les règlements et leur application réelle de façon que chacun ait ce à quoi il a droit.
À cette fin, il dispose d’un personnel administratif et comptable, soit dans les bureaux, soit dans les formations.En aucun cas, le commissaire de l'air ne doit se laisser absorber par les opérations comptables qui, préparées par son personnel, n’ont qu’un but : le mettre à même de répondre aux besoins exprimés.
Le commissaire doit avoir un plan et agir méthodiquement. S’il a recours à des mesures urgentes c’est que, le plus souvent, il n’a pas su prévoir à temps.
Il doit administrer conformément aux règlements. D’une façon générale, ceux-ci sont établis sur des bases solides, suite à un examen approfondi des besoins des unités et des individus, conforté par une expérience « institutionnelle » remontant à des temps plus anciens. Mais l’application de ces règlements est parfois défectueuse parce qu’ils sont suivis à la lettre et non dans leur esprit.Avant tout, pour les règlements comme pour toutes les questions à traiter, il faut savoir dégager les grandes lignes, réfléchir et agir.
Dans presque tous les cas, les erreurs commises résultant d’ignorances, il suffit de rappeler le règlement. Ces faits doivent être constamment présents à l’esprit du commissaire de l'air lorsqu’il rédige, par exemple, les feuilles d’observations.
Le commissaire doit être un guide, un conseiller administratif. On ne doit jamais faire appel à lui en vain. »
*biographie diffusée le 3 décembre 2021 (inscrire « rame » dans le moteur de recherche) ; lire aussi une série d’articles sur ses expériences professionnelles (novembre 2019 à avril 2020)