Par le commissaire général (2S) Michel Vallecalle (ECA 70)
Au cours de ma très classique carrière de commissaire de l’air, j’ai eu la chance, le privilège et l’honneur de diriger l’Ecole du Commissariat de l’Air de l’été 1996 à l’été 1999. Les commissaires de ma génération et mes anciens élèves savent que je garde de cette fonction le meilleur souvenir et une profonde nostalgie.
Il ne m’appartient pas d’essayer d’évaluer quelle a été ma réelle contribution à la formation des promotions ECA95, ECA96, ECA97, ECA98 (est-ce d’ailleurs quantifiable ?). Mais ce dont je suis certain, c’est que ce passage a beaucoup apporté au commissaire chevronné et au quasi cinquantenaire que j’étais à l’époque.
C’est pourquoi je veux témoigner ici, avant que l’usure du temps ne fasse son œuvre, de ce qu’ont représenté pour moi ces trois années à Salon de Provence.
Pour moi, ce deuxième tour à l’ECA a été l’occasion de belles émotions, d’un coup de fouet intellectuel et physique, enfin, et surtout, d’une expérience humaine unique en son genre.
De fortes émotions sont ressenties lorsqu’un commissaire « aviateur » comme moi se retrouve investi 25 ans plus tard de responsabilités marquantes dans une école où il a fait ses premiers pas. A mon arrivée, cela a été tous les jours « retour vers le futur », chaque lieu, chaque cérémonie, chaque tradition, chacune de mes activités me ramenait de façon immuable à mon vécu de 1970, sans parler de la présence toujours souriante de Michelle Rebuffel (ci-dessus) au secrétariat !!! J’étais en permanence submergé par la prise de conscience du chemin parcouru, du temps qui passe et du souvenir émouvant de mes premiers contacts avec l’Armée de l’Air et son commissariat de l’époque.La remise en question intellectuelle et physique est également une constante du métier de directeur de l’ECA. Expliquer et transmettre les fondamentaux du métier de commissaire de l’air exige du formateur une adaptation intellectuelle particulière dont j’avais un peu perdu l’habitude au cours de mes années de service antérieures. Il faut se remettre en question pour enseigner et faire acquérir les fondamentaux aux élèves (le fameux SMIC de notre camarade Jean-Michel Golfier : Savoir Minimum Indispensable aux Commissaires !). Cela m’a poussé à réfléchir et à repenser à des principes de notre métier qui étaient considérés comme acquis et pour lesquels je ne me posais plus de questions. De même, notre enseignement doit s’inscrire dans le cadre des évolutions du SCA dont on connait le nombre et la variété au fil du temps ! Expliquer, commenter, tracer des perspectives certes mais sans troubler outre mesure des élèves toujours à l’affut de ces changements et toujours prompts à s’en inquiéter (place et avenir du corps dans l’Armée de l’air ? par exemple). Il faut en permanence effectuer un effort d’adaptation vers l’auditoire.
De la même manière, participer, s’il le souhaite, aux activités sportives des élèves exige d’un directeur presque cinquantenaire de retrouver un dynamisme physique qu’il a pu oublier avec les années….En ce qui me concerne, ce ne fut pas, et de loin, la partie la plus compliquée du métier pour les sports collectifs ou les stages de ski (certains élèves de l’époque pourraient en témoigner !) mais il a fallu que je me fasse violence pour les randonnées à vélo ou le canyoning en Corse, bien que ce soient - depuis - d’excellents souvenirs !
Canyoning ski |
Toutefois, la plus belle chose que j’ai retenue de ces trois années, c’est la richesse humaine de mes contacts avec les plus jeunes générations, celles des cadres de l’école et des élèves.
Par essence, les cadres de l’ECA sont plus jeunes que leur directeur. Leurs parcours professionnels sont récents et plus en phase avec les transformations du service. De même, ils ont pratiqué très tôt et en plus grand nombre l’expérience des OPEX. Ils maîtrisent les outils modernes du métier avec plus de facilité que leurs anciens comme moi : informatique, audit, langue anglaise et autres Powerpoint…..Pour ne pas paraître trop « ringard », il m’a fallu progresser dans ces domaines pour au moins donner l’illusion d’un minimum de maîtrise et je me suis peu à peu enrichi à leur contact en bénéficiant de leurs savoirs et de leurs vécus.
ECA 97 et 98 |
visite du cre gal Stum, DCCA |