samedi 13 mai 2023

1945-1948 : Echos de la 2ème Région aérienne

Le « dialogue de gestion » en 1945 

Autonome par principe, la région aérienne est néanmoins sous une tutelle régulière, pressante et parfois sévère de l'administration centrale. 

1er décembre 1945 : Le ministre des armées (état-major général 1er bureau) écrit au commandant de la 2ème Région aérienne: "Par message ci-dessus référé, je vous ai rappelé l'obligation de rendre compte de toutes créations ou dissolutions d'unités opérées dans le cadre de l'organisation de votre région. Cependant, il semble que ces prescriptions n'ont pas été comprises dans tout leur sens ... 

Signé par ordre du Ministre: GCA Martial Valin, Chef d'état-major général air. 

13 août 1946 : Le ministre des armées (section financière) écrit aux généraux commandants de région aérienne: 

"J'ai l'honneur d'attirer votre attention sur la nécessité qui s'impose, plus spécialement encore dans les circonstances actuelles, d'établir avec soin et précision les demandes mensuelles de fonds ... J'attache du prix à être personnellement au courant, mois par mois ... de la consommation des crédits ...

 Je vous prie de bien vouloir veiller d'une part, à ce que les situations mensuelles des ordonnancements soient rigoureusement fournies dans les délais fixés ... Il est absolument inadmissible que ces relevés de dépense ... etc."

1946 : une année difficile pour l'intendance de l’air. 

Le rythme et les délais imposés aux nombreuses opérations de création et de dissolution donnent le tournis aux services de la Direction de l'intendance de l’air. 

En juillet 1946, le commissaire ordonnateur de l'air de 1ère classe Rouganiou, Directeur de l'intendance de l’air de la 2ème RA, rend compte à son commandant de région de l'état d'avancement des travaux des organes liquidateurs en ces termes: 

« Les opérations de liquidations s'avèrent comme devant être beaucoup plus longues qu'on ne l'avait escompté tout d'abord. Cela provient essentiellement de ce que les organes liquidateurs ne disposent que d'un personnel peu qualifié et peu au courant des questions administratives. » 

Quelque peu amer, il ajoute en conclusion: 

«Il est à constater, en outre, que certains organes liquidateurs ont montré peu d'ardeur dans l'accomplissement de leur tâche et ont même quelques fois montré une indifférence coupable» ... 

1948 : Pas de prescription : les bons comptes font les bons amis. 

Chacun le sait, le français est d'une nature généralement méfiante et parfois ombrageuse vis-à-vis de son administration. Même s'il arrive qu'une amnésie sélective puisse bizarrement le frapper lorsqu'il en est le débiteur, il doit cependant reconnaître l'infaillible mémoire et la redoutable ténacité dont cette administration sait user et ... abuser. 


Ainsi en juin 1948, l'intendance militaire (terre) de Versailles demande, au commandant la 2ème RA, d'authentifier la réalité de la facture présentée par le patron de l'hôtel de Paris à Marines (Seine et Oise) et relative à des repas servis les 7 et 8 juin 1940 à des ressortissants du camp d'aviation de Marines ... 

(in « 1933-2007 : 2ème RA/RANE/Nord - 74 années de soutien » )