mardi 10 janvier 2023

Les commissaires aspirants dans le commissariat de l'air

1983-1984

L’Intendance de l’air puis le commissariat de l’air ont toujours recruté, sous des dénominations et statuts divers (fonctionnaires du cadre auxiliaire, commissaires de réserve de l’air,…), des officiers de réserve pour renforcer les effectifs dans le service puis également, à compter des années 70, auprès des commissaires de base.  

Importants pendant la seconde guerre mondiale puis durant la guerre d’Algérie, ces recrutements reviennent ensuite à un niveau plus réduit, ceci jusqu’à la suspension du service militaire en 1996.  La loi n° 99-894 du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense fonde alors le recrutement des réservistes – et donc celui des commissaires de réserve - sur le volontariat (1). Cette loi ouvre aussi la possibilité pour les commissaires de réserve ayant souscrit un engagement spécial dans la réserve (ESR) de participer aux OPEX et aux actions civilo-militaires (2).

Jusqu’à la suspension du service national, les recrutements annuels ont permis d’alimenter tous les niveaux d’emploi (central, régional et local). Concernant la direction centrale, l’objectif était de renforcer les effectifs des sous-directions et d'utiliser au mieux les compétences disponibles en matière de gestion, d'informatique puis, plus tard, de restauration. 

1986-1987, avec les cadres de l'ECA

Les postulants débutaient généralement par une préparation militaire supérieure (P.M.S.) durant un été précédant leur appel sous les drapeaux, leur permettant, une fois appelés, d’intégrer le peloton E.O.R. Un bon commissaire devant être avant tout un bon militaire, leur destin se jouait au cœur des forêts d'Evreux, à force de marches de nuit, de sorties combat, de parcours du combattant et de travaux d'intérêt collectif. Ceux ayant réussi les diverses épreuves de cette formation militaire choisissaient alors leur spécialité en amphi garnison, pour certains le Commissariat de l'air (indice 40 000).

Une nouvelle vie commençait, débutant par une semaine de stage à l'école du commissariat de l'air à Salon-de-Provence, dénommée cycle d’instruction spécialisée des commissaires de l’air de réserve (CISCAR)(3). A l’issue de cette période d’information intensive sur l’administration de l’Armée de l’air mais aussi sur le fonctionnement de l’ECA, ils rejoignaient les postes qui leur étaient attribués.

1987-1995

Trois commissaires de réserve recrutés en 1986 décrivent leur expérience au sein de la D.C.C.A. 

« Novembre 1985, Evreux, c’est l'amphi garnison: ce n'est pas sans une certaine émotion que j'inscris mon nom en regard d'un sigle inconnu DCCA SDMI. Une seule certitude, je vais à Paris faire de l'informatique et il faut bien l'avouer, pour un ingénieur informaticien, c'est ce que l'on pourrait appeler mettre son temps à profit. Je suis comblé. 

Le premier mois de mon affectation voit surtout une période d'adaptation et de prise de contact. Petit à petit, je me familiarise avec les systèmes informatiques et j'en profite pour apprendre un nouveau langage de gestion de fichiers (dBase III pour les spécialistes). Puis, tout naturellement je suis associé au projet de rénovation de l'automatisation de la solde spéciale sous la direction du commissaire lieutenant-colonel Bernard Roy. Pour la première fois de ma carrière, je vais participer à la naissance et à l'élaboration d'un projet informatique dans son intégralité. Pendant un mois, notre équipe s'appliquera à étudier la faisabilité du projet: choix du matériel, du langage, des structures des fichiers, des objectifs, et des problèmes d'intégration sur une base aérienne. 

Ainsi très tôt, j'appréhende la complexité de la mise en œuvre d'une application. En effet, cette phase initiale la plus importante, mais aussi la plus enthousiasmante, me fait entrevoir l'impact d'un choix ou d'une décision, scellant l'ossature initiale du projet. La deuxième phase d'analyse fonctionnelle et d'écriture des programmes actuellement en cours constitue la plus grosse partie du travail. Elle demande un souci constant de précision et de qualité suivi d'une volonté de coopération entre les différents services concernés. »

Commissaire aspirant Guy Hourdin                                                                                                        Diplôme : Ingénieur système. Vocation à être : Informaticien 

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« A l’amphi garnison : « 65ème place, E.O.R. Germain, profilé Commissaire ». Il restait une deuxième et dernière place à pourvoir à la D.C.C.A. C'est inespéré. 

A Paris, l'affectation se précise : sous-direction Finances - objet: les « budgets organiques ». Mais qu'entend-on par budgets organiques?

Replaçons-les, tout d'abord, dans leur contexte : le système global de prévision et de gestion. Le sous-système des budgets organiques décrit l'emploi final par les forces et organismes du département de la défense des ressources qui leur sont allouées soit directement soit par l'intermédiaire des services pour leur permettre de fonctionner et d'assurer leur maintien et leur mise en condition. 

Ces budgets organiques ont une double finalité : la prévision et la constatation. Compte tenu de la nouveauté du système, de nombreuses vérifications préalables sont nécessaires pour s'assurer que les données sont bien saisies de la même manière par toutes les unités et que la transmission et la remontée des informations ne subissent pas d'interférence.». 

Commissaire aspirant Bernard Germain                                                                                          Diplômé de l'E.A.D. (Ecole d'administration et de direction des affaires).Vocation: Marketing-communication 

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« Un commissaire de réserve de l'air peut également être affecté à la sous-direction Administration générale (division restauration). Mon temps se partage entre trois tâches différentes : 

1 - analyses comptables et organisationnelles dans le cadre du changement de plan comptable et de l'informatisation des services restauration hôtellerie (SRH) des bases aériennes ; 

Mon objectif est de poursuivre en collaboration avec le chef du bureau restauration, le travail de mon prédécesseur, actuel commissaire sous-lieutenant de réserve. Il a, suite au changement du plan comptable commissariat en 1982, largement participé à l'adaptation de sa structure au plan des SRH (de la définition des comptes à leur numérotation). Les régions participent aux modifications par leurs propositions.[...]

2 - analyses ponctuelles du ressort de la direction centrale; 

Prenons un exemple: chaque direction régionale communique à la division restauration ses états comptables (bilans, comptes d'exploitation annulés par type d'organisme). Il est intéressant d'étudier l'évolution des grandes masses (charges, produits, dettes, créances ... ) et leurs structures pour chaque RA. Ces études sont ou pourront être informatisées sur le logiciel Multiplan. 

3 - maintenance du système informatique et aide aux utilisateurs de la sous-direction.

Cette tâche est liée à l'installation au cours de l'année d'un micro-ordinateur du type SIL'Z 16 de Leanord.  J'ai dû assurer une formation de base pour l'utilisation du programme Multiplan (tableur), développé ou aidé le développement et l'utilisation d'applications. 

Commissaire aspirant Charles du Verdier                                                                                           Diplômé de l'EDHEC Vocation : financier en banque ou en entreprise 

Source : BLCA 22 - janvier 1987

(1) Mises à part les règles applicables aux militaires quittant les armées

(2) Quelques exemples: le CRC2 Bernard Bangratz en OPEX, et les CRC1 Jacques Aben et CRC2 Philippe Lemelletier en ACM ; le CRC2 Alain Prothais en intérim du CSP de la base de Creil

(3) Cycle créé le 1er octobre 1958 et relevant de la DRCA 4ème RA. En réalité, le fonctionnement incombait en totalité à l'école du commissariat de l’air. Pour cette raison, à la création, le directeur de l’école, le commissaire Graffard, avait demandé à la DCCA - et reçu - un cadre en renfort, le commissaire Burdin (alors capitaine) pour mettre sur pied ce cycle à Aix-en-Provence, où l’ECA accueillait déjà les élèves commissaires de 2ème année (élèves de 2ème année et CISCAR étant rapatriés à Salon-de-Provence en 1972).