mercredi 12 octobre 2022

La moutarde me monte au nez ?

Par le commissaire général (2S) Jean-Louis Barbaroux

Parmi toutes les conséquences de « l'opération spéciale » menée par la Russie contre l’Ukraine, il y en a une qui ne vous a pas échappé : la disparition totale des rayons de nos épiceries de … la moutarde ! Pour la bonne raison que cette petite graine, que nous pensions  bêtement venir de Dijon, est produite principalement en Ukraine et en Russie.

Verrons-nous le Commissariat des Armées distribuer cette denrée, devenue rare, aux personnels des armées, via l’Economat ?

Hypothèse pas si étonnante, car il y a des précédents !

Les PPI

Les plus anciens d’entre nous se souviennent parfaitement des distributions des « petits vivres » qui mobilisaient périodiquement nos secrétariats pour répondre aux besoins des « PPI, Parties prenantes individuelles » (terminologie garantie) en denrées parfois rares, en tous cas moins chères, et que l’Intendance était à même de fournir. Très nécessaire dans l’après-guerre où le rationnement perdura jusqu’aux années 50, cette pratique se maintiendra encore une bonne vingtaine d’années : Ah, les avantages acquis !

Non seulement les bureaux de l’Armée de l’Air (il est vrai qu’elle n’était pas encore « et de l’Espace ») étaient ainsi périodiquement transformés en épiceries, mais ils l’étaient aussi en bureaux de tabac.

La ration de tabac

Chaque militaire, du simple soldat au Général, avait droit, chaque mois, à un prix modeste, à sa ration de 16 paquets de cigarettes (ou 8 paquets de tabac) et rares étaient ceux qui y renonçaient : il fallait bien faire vivre les cancérologues !

Il a fallu attendre octobre 1986 pour faire enfin disparaitre cette distribution qui s’était justifiée, jadis, pour les armées en campagne.

Alors, la moutarde ? Un peu de patience, elle commence à réapparaitre dans les rayons.