Le bureau présente ses sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à ses proches
Chacun peut adresser ses condoléances à Madame Martine Brossel,
résidence Le Mansart, 11 rue Raphaël Corby, 78220 Viroflay.
Message d'adieu de ses camarades de promotion
François,
Nous avons eu la chance magnifique de te rencontrer, de te connaître et de t’aimer comme un frère.
Il y a encore quelques jours, la seule pensée d’écrire ces lignes aurait été intolérable mais, aujourd’hui, on ne peut plus se dérober.
Après de brillantes études supérieures menées tambour battant, tu es tenté par une carrière militaire. Tu réussis le concours du Commissariat de l’air du premier coup et tu intègres à 23 ans l’ECA 71, faisant de toi l’un des plus jeunes commissaires de ta promotion.
A Salon-de-Provence, tu as toujours été exemplaire, tu as résisté avec brio à toutes les tortures que l’on infligeait aux poussins de l’École de l'air, avec qui nous étions : bahutages, marches en montagne, parcours Évasion, sauts en parachute…Tu as franchi ces épreuves sans fléchir , au même niveau que tes camarades de l’École de l’air, plus jeunes et mieux aguerris car issus pour la plupart d’écoles militaires.
A l’École du commissariat de l'air, tu étais calme, pondéré et travailleur. Ta «zénitude» faisait l’admiration de Philippe, ton camarade de chambrée avec qui tu avais chassé le lièvre un matin, faute de cervidés, dans la froide brume beauceronne. Tu parlais peu devant ceux que tu connaissais mal mais tu savais te montrer volubile et joyeux envers ceux qui avaient ta confiance.
Au cours de ces deux années passées ensemble, deux événements mémorables ont marqué ta scolarité.
Le premier événement que nous appellerons pudiquement le défilé du 14 juillet 1972, fut le prétexte mûrement organisé à de mémorables libations où tu as tenu ta place, toute ta place et nous y pensons encore aujourd’hui avec tendresse et nostalgie.
Le second événement fut ton mariage en 1973 avec Martine, une charmante personne au sourire renversant qui avait frappé à la porte de ton cœur. On se doutait bien que les flèches de Cupidon avaient atteint leur but car, depuis quelque temps, tu étais passé du stade discret au mode songeur, sinon émerveillé. Ton sourire énigmatique, voire béat, avait même intrigué nos instructeurs lors des cours enthousiasmants de Soldes ou de Pensions militaires.
Après Salon, les affectations se succédèrent avec, de ton point de vue, des bilans positifs pour certaines, plus mitigés pour d’autres.
Après ton stage sur la base d’Orléans, tu rejoignis Aix en 1976 et la Direction régionale du commissariat de la 4ème Région Aérienne où, avec Jacques, tu as pu parfaire ton discernement afin d’éviter toute confusion entre un adjudant-chef compassé et un général discret, sans signes distinctifs il est vrai. Plus sérieusement, tu as su au cours de cette affectation, déployer tes talents au sein de la division Finances où le mandatement et les budgets de fonctionnement n’ont eu, très rapidement, plus de secrets pour toi.
Au-delà de tes satisfactions professionnelles du quotidien, tu avais gardé un excellent souvenir de ton séjour en pays aixois et ses environs : la Sainte-Victoire, les calanques marseillaises, le massif des Écrins, Ancelle avec ta famille et celle d’un autre commissaire de ta promo.
Après Aix-en-Provence, la Direction centrale du commissariat à Paris fut ta nouvelle affectation en 1977. A la 3éme Sous-direction, tes attentes furent déçues et ton séjour à Balard ne fut pas pas un de tes meilleurs souvenirs.
A l’issue d’un séjour aux Antilles (1978-1980) où la famille s’agrandit, tu inauguras à la BA 278 d’Ambérieu les fonctions de Commissaire de base.
En 1983, la B.A 702 d’Avord profita ensuite de tes talents et de ton expérience avant que tu ne rejoignes en 1986 la Direction régionale du commissariat de la 2ème Région aérienne à Villacoublay. Chef de la Division restauration, tu as su mener à bien, avec la confiance bienveillante de ta hiérarchie, quelques dossiers très délicats dans le cadre de la surveillance administrative des bases aériennes.
Affecté ensuite au SACA en 1989 puis à la Direction Centrale de l'Infrastructure de l'Air en 1993 et au Commandement de la Force Aérienne de Projection (CFAP, ex-COTAM) en 1996, le général et son état-major profitant alors de ton savoir-faire et de ta discrétion pour mener à bien des opérations extérieures majeures.
En 2000, la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD) fut ta dernière affectation. Elle t’avait beaucoup marqué et tu nous en parlais souvent, peut-être pour atténuer le poids de ta déception.
En 2001, au terme de ta vie active au sein du Commissariat de l’air, ce dernier devait reconnaître le Commissaire colonel Brossel comme un officier de très grande valeur.
Tu es d’ailleurs titulaire de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite.
Mais derrière la carrière, il y a l’homme : François, très vite nous avons vu en toi un homme droit, loyal, pudique, animé d’une foi profonde et respectueux des traditions.
Ton attachement à ta famille, ton amour porté à Martine - vous deviez fêter ensemble vos 50 ans de mariage l’année prochaine - à tes enfants et petits- enfants étaient le centre de ton univers. Tu as été un chef de famille -ce chevalier des temps modernes- solide, aimant et courageux. Une référence pour les tiens.
Mais ton esprit curieux s’ouvrait aussi à d’autres domaines: ta passion pour les livres anciens, ton intérêt pour l’Italie et sa culture, sans oublier ton attachement à ton charmant village d’Ardes-sur-Couze, lové au sein de l’Auvergne et dont ta maman avait été le Maire.
Enfin, nous savons que tu étais très attaché à ta chère promo, à l’EA 71 bien sûr mais surtout à l’ECA 71, commissaires et épouses associés. Ton affection comptait beaucoup pour elle.
Que ce soit en France ou en Outre-Mer, parfois proches, parfois éloignés, nous avons vu, tous ensemble, nos enfants grandir. Nous avons déroulé nos vies, tant bien que mal mais avec, en marge, cette très grande force : la Fidélité.
Tu es parti, François et notre équilibre chavire. Mais le destin choisit l’homme à son berceau et vient le chercher, le moment venu.
Tu as pris ton envol pour la plus mystérieuse des aventures humaines : l’homme calme, pondéré, pudique, chaleureux, peut-être fragile, s’efface doucement mais ta voix, ton visage, ton sourire et même tes emportements face au désordre ambiant ne s’effaceront pas et resteront en nous, jusqu’à la fin.
Tu étais à ta place, unique, tu étais toi.
Les 13 et 25 mai 2015, le 4 septembre 2022 : Voilà des dates cruelles et des moments injustes…
Tu rejoins Annick et Jean-Michel, nos amis, nos amours et nous allons devoir faire sans toi.
Encore une fois.
On voudrait tant mettre nos mains sur tes épaules, pour te dire, on est là…
Mais, hélas, il n’est pas en notre pouvoir de te donner davantage…
Pardonne-nous.
La promo ECA 71
Le 14 septembre 2022