mardi 9 mars 2021

Élève commissaire « aviatrice » à Salon

Dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme, voici le portrait d’Émilie, élève commissaire de la promotion 2020 « Croix de Lorraine ». 

« Quel est votre parcours académique et professionnel ?  

Je suis juriste de formation : j’ai effectué une licence et un Master 1 de droit des affaires à l’université Paris II Panthéon-Assas, dans le cadre duquel j’ai travaillé pendant six mois à la direction juridique de Saint-Gobain. Après plusieurs expériences professionnelles dans le privé, et notamment dans des grands cabinets d’avocats d’affaires, j’ai ressenti le besoin d’être utile à plus grande échelle, au service des personnes et de l’intérêt général. J’ai donc choisi le Master 2 « Systèmes de justice et droit du procès » à la Sorbonne (Paris I Panthéon-Sorbonne), dans la perspective de préparer les concours de la fonction publique.

Qu’est-ce qui vous a poussé à passer le concours de commissaire des armées ?

Le concours d’entrée à l’école des commissaires des armées offrait à mes yeux une grande richesse par rapport aux autres grands concours administratifs : à côté du cursus académique, nous bénéficions de périodes de formation militaire sur le terrain. Nous sommes ainsi formés à la prise de commandement, au tir, au combat, au franchissement… Comme dans les autres grandes écoles militaires, la vie de la promotion prend une place importante : très tôt dans la scolarité, chaque élève exerce des responsabilités et prend part à la gestion des projets de l’association. J’ai trouvé à l’ECA les spécificités que j’étais venue chercher : dépassement de soi, identité de promotion, esprit de cohésion.

Pourquoi avoir choisi le commissariat des armées ?

Au-delà de la scolarité, plusieurs aspects de la carrière de commissaire des armées ont été décisifs : la proximité du terrain, la transversalité, la dimension managériale, et enfin, ayant vécu longtemps à l’étranger, la dimension internationale. En effet, les commissaires peuvent exercer les fonctions de « legal advisor » (LEGAD) sur les théâtres d’opérations extérieures.

Quel est le contenu de votre formation depuis août dernier, date de votre incorporation ? 

Le 17 août dernier, nous sommes arrivés à Salon de Provence pour deux semaines d’incorporation. Au programme : apprentissage de la rusticité et des rudiments de la vie militaire, formalités administratives, activités de cohésion dans le but de former « notre » promotion. Puis, chaque élève est parti dans son école de "milieu" pour effectuer sa formation militaire. Pour ma part, en tant que commissaire d’ancrage « air », j’ai été intégrée pendant trois mois à la promotion 2020 de l’école de l’air, avec qui j’ai eu la chance de vivre les grandes traditions de l’armée de l’air. Le 16 novembre dernier, la promotion s’est de nouveau réunie à Salon pour commencer la formation commune d’administrateur, qui durera un an : cours d’achats-finances, comptabilité, géopolitique… En janvier, nous avons également vécu notre première période de terrain à l’ECA, après nos formations militaires respectives à l’école de l’air, Navale, et Saint-Cyr.

Quels sont les aspects de la formation qui vous ont marqués depuis le début de votre formation à Salon de Provence ?

Les souvenirs qui m’ont marquée sont ceux des situations difficiles, qui forcent à se dépasser et soudent une promotion. À Ancelle par exemple, où nous avons dû monter un bivouac opérationnel en pleine montagne. Mais aussi les premières cérémonies en présence de nos proches, qui sont des moments très forts.

Quel conseil donneriez-vous aux futurs élèves commissaires ?

Pendant l’école, on ne voit pas le temps passer : on est tout le temps très occupés. Pour vivre pleinement votre scolarité, ne la subissez pas : impliquez-vous dans des projets qui vous passionnent, profitez de la vie de promotion… Vous ne le regretterez pas !

C’est aujourd’hui la journée internationale des droits de la femme, comment vivez-vous votre statut de femme officier ?

 Au quotidien, je ne me lève pas le matin en pensant à mon statut de femme dans les armées. Ce qui me préoccupe d’abord ce sont les valeurs qui nous rassemblent en tant qu’élèves officiers : le respect, la fraternité, l’exemplarité. De l’extérieur, l’uniforme ne nous renvoie pas à notre statut d’homme ou de femme, mais à celui de militaire. Néanmoins, dans l'exercice du commandement, je suis persuadée que le regard d’une femme sur ses équipes et sa sensibilité singulière aux situations apporte une force supplémentaire au rôle de chef. Il est par ailleurs essentiel que le commandement soit représentatif de la diversité des armées, composées à la fois d’hommes et de femmes. »

Sources et Droits  : ECA