vendredi 7 août 2020

Un commissaire historien

Michel Caussin (ECA 74) est bien connu pour être un passionné d’histoire et nous livre souvent le fruit de ses recherches. Nous l’en remercions vivement

1- une bonne synthèse sur les commissaires des guerres.

Dictionnaire de l'Ancien Régime- sous la direction de Laurent Bély (PUF)

"Dès le XVème siècle, il existait des commis ou commissaires aux montres désignés par les maréchaux de France pour faire les revues des compagnies de gens de guerre. Ils avaient à charge d’établir les rôles du personnel présent lors de la « montre » et, compte tenu des absents pour maladie, congé ou détachement, d’ordonnancer les états de paiement des appointements et soldes. Les commissaires des guerres ont toujours été soupçonnés de s’entendre avec les capitaines pour gonfler les effectifs au moyen des passe-volants et de se partager le bénéfice aux dépens du Trésor.

Très vite, des expédients budgétaires ont hypertrophié cette institution. Dès 1567, cinquante offices de commissaires furent créés. Les contrôleurs qui leur étaient adjoints revendiquèrent en vain pendant deux siècles des fonctions qui n'avaient servi que de prétextes à la mise en vente de leurs offices. Les commissaires eux-mêmes étaient subordonnés aux intendants d'armée puis, jusqu’en 1776, aux inspecteurs des différentes armes. Ils devaient en principe arrêter toutes les dépenses militaires, depuis la solde des officiers d’artillerie jusqu’au montant des indemnités dues par l'armée aux populations civiles. On le chargeait aussi de contrôler le poids et la qualité des rations de pain, de veiller à ce que le munitionnaire ait en réserve une quantité suffisante de céréales, de vérifier le bon état des équipements, des casernements et des fortifications. Plus tard, ils eurent à inspecter les hôpitaux militaires. Leur corps s'est hiérarchisé. Le nombre des commissaires ordinaires, itinérants à l'origine, fut porté à 180 en 1691 et réduit à 140 en septembre 1694. Leur office coûtait 40 000 livres. Il y avait au-dessus d'eux, outre 16 commissaires affectés à la Maison du Roi, des commissaires provinciaux répartis dans le royaume : ils furent 24 en 1594, 69 en 1635 et 30 en  vertu de 1’édit de mars 1704, qui payèrent 100 000 livres chacun. Ils recevaient le serment de tous les officiers promus ou mutés dans leur circonscription et, en l'absence de l’intendant, concluaient les marchés de fournitures militaires. Leur ambition était de suivre les armées, pendant la guerre, en qualité de commissaires ordonnateurs. 

Les commissaires des  guerres ont été mis peu à peu sur un pied militaire. Vêtus d'un habit uniforme gris de fer depuis le 27 mars 1746, ils furent dépossédés de leur office le 20 août 1767 et pourvus d'un brevet de retenue, ce qui donnait au ministre la liberté de les choisir et de les révoquer. On les astreignit alors à servir préalablement dans les troupes puis, le 19 septembre 1776, à faire un stage dans les bureaux de la Guerre. Ils avaient désormais le grade de capitaine et pouvaient s'élever jusqu'à celui de colonel, qui fut attribué en 1788 aux vingt-trois commissaires ordonnateurs. Au lieu d’être anoblis par la possession d’un office pendant vingt ans, ils bénéficièrent des dispositions de l'édit de 1750 sur la noblesse militaire et furent habilités à entrer à l'ancienneté dans l'ordre de Saint-Louis. Un édit de décembre 1783 acheva d'uniformiser leur corps en supprimant les diverses charges pour en créer 180 au prix de 70 000 livres."

Jean Chagniot 

Historien français, né le 9 août 1933 à Bois-Colombe (Hauts-de-Seine) et décédé  à Paris le 21 avril 2019.

Revue administrative 1957: Cre Gal R Stiot: Le Commissariat des guerres: Son organisation - Son évolution - Ses attributions

2-Les uniformes de l'armée de l'air à la veille de la seconde guerre mondiale (planche tirée du livre : « L’armée française 1939-1940 » par Albert Depréaux ; planches de P.-A. Leroux- janvier 1942)

 

« ARMÉE DE L'AIR -ORGANISATION GÉNÉRALE 

L'Armée de l'Air comprend 5 Régions aériennes (dont 1 algérienne), 2 corps aériens et 8 subdivisions. 

ÉCOLES. 

École nationale supérieure d'Aéronautique. 

École spéciale de travaux aéronautiques. 

Écoles de l'Armée de l'Air. (École de Salon-de-Provence, École de Versailles-Villacoublay, École d'Istres, École de Rochefort)

UNIFORMES. 

L'Armée de l'Air est divisée en personnel navigant et personnel non navigant. 

Officiers. Quatre tenues : tenue de soirée, grande tenue, tenue de ville, tenue de travail et de campagne :

Tenue de soirée : Habit bleu foncé, parements ronds brodés or. Insigne brodé or du côté droit de l'habit (1). 

Pattes d'épaules or brodées bleu. Gilet blanc. Pantalon bleu, bande brodée même ton. Cape bleu foncé. Casquette bleu foncé à broderies or (officiers généraux) ; insignes, numéros et galons de grade or (officiers). 

Grande tenue : Veston, gilet et pantalon bleu foncé, torsades or sur les épaules, brides d'épaulettes, insigne, galons et boutons or (broderie spéciale sur les manches pour officiers généraux). Poignard à garde blanche, dragonne or pour officiers généraux, bleu et or pour officiers. Manteau bleu, casquette. 

Tenue de ville : Semblable, mais sans torsades d'épaules. 

Tenue de travail et de campagne: Même tenue, avec culotte et bottes ou jambières. Casquette sans galons sur le turban, écusson sur le devant portant indication des grades. 

En tenue de vol, veston, culotte ou combinaison de cuir brun. Casque cuir brun. 

Pour les colonies, le spencer blanc remplace l'habit. Tenues blanches, pattes d'épaule bleues avec indication de grade. Casquette blanche ou casque blanc, attribut or. 


Adjudants-chefs et adjudants. Même tenue, sauf la tenue de soirée, remplacée par la grande tenue, mais sans torsades d'épaules. Poignard à garde et dragonne bleues. 

Sous-officiers. Casquette avec fausse jugulaire or, en grande tenue, galon or en haut du bandeau. Galons de grade or en chevron pour les sous-officiers, en laine orange pour caporaux et première classe. 

Troupe. Tenue de sortie: Vareuse avec ceinture et pantalon gris bleu. Écussons de collet gris bleu, numéro et attributs orange, or pour les sous-officiers. Manteau gris bleu. Casquette gris bleu, bandeau bordé orange, attributs et numéro orange. En été, couvre-casquette blanc. 

Tenue de travail et de campagne: Veston de cuir, mêmes écussons de collet que ceux de la vareuse, chemise bleue, culotte gris bleu, bandes molletières id. Béret bleu, portant galons de grade et attribut de spécialité bronzé (troupe), or sous-officiers. Capote gris bleu. Casque bleu foncé avec attribut Spécial. 

(1) Le personnel non navigant ne porte pas l'insigne. De plus, les parements, écussons de collet, pattes d'épaule, écussons de casquette sont en velours distinctif. violet pour les officiers mécaniciens ; brun pour les services administratifs. »