jeudi 1 août 2019

1914-1918 Le ravitaillement des effets spécifiques des aviateurs

Un soutien assuré par le service de l’Intendance 

Suite à la création de l’aéronautique militaire par la loi du 29 mars 1912, le soutien - non technique - des premiers aviateurs militaires est assuré par les intendants, les  officiers d’administration et les personnels civils et militaires de l’Intendance de l’armée de terre, puisque l’aéronautique militaire n’est qu’une « arme » de l’armée de terre, parmi d’autres.

L’Intendance traite donc les questions de solde, d’habillement, de subsistances ou de couchage des aviateurs, selon les directives du ministère de la guerre (5ème division). Elle s’inspire d’abord de son expérience tirée du soutien des aérostiers puis, avec la guerre, s’adapte progressivement aux besoins spécifiques et aux contingences opérationnelles de la nouvelle arme.
L’Intendance avait déjà développé quelques effets spécifiques pour les aérostiers, destinés principalement à les protéger du froid, mais  les spécificités propres à l’aviation militaire (habitacles étroits, combats à haute altitude, protection de la tête, risques d’incendie) conduisent rapidement au développement d’équipements mieux adaptés pour les pilotes, observateurs, mitrailleurs, bombardiers et mécaniciens.

Le premier ennemi, le froid
Le froid hivernal et la haute altitude imposent la dotation en manteaux, combinaisons, gants et bottes fourrés au profit des aviateurs. Ils apparaissent peu à peu dans les escadrilles et vont s’améliorer tout au long de la guerre, avec notamment l’adjonction d’un système de chauffage pour les vols haute altitude.
Manteau dit "peau de bique"

 
A la N73, sur Nieuport

Combinaison fourrée (SPA 73)

 
Combinaison fourrée
Pour le vol en haute altitude (bombardement, reconnaissance photo), la dotation peut être complétée par des appareils respiratoires  branchés sur un compresseur.

La protection de la tête
Les casques en cuir, développés par la société parisienne Roold, sont distribués dès 1910 (puis modifiés 1917). Bien que ces casques soient très protecteurs avec leur forme ovoïde,  les aviateurs adorent se faire de petits plaisirs en se procurant dans le commerce civil des serre-têtes ou des casques motocyclistes, dont le port semble toléré.

Le casque est complété par des lunettes (souvent de marque Meyrovitz) protégeant du froid mais aussi des éclats voire des flammes en cas de feu du moteur.


Dans la suite de ces premières créations, le commissariat de l'air développera dans sa filière habillement, à partir des années 50 - et surtout des années 80 - , un savoir-faire  reconnu dans le domaine des effets dits "spécifiques" des pilotes et mécaniciens de l'Armée de l'air, sans oublier la modernisation de la tenue de combat portée par tous les personnels