Rapport
Les résultats obtenus tant à l’écrit qu’à l’oral témoignent globalement du niveau de préparation et donc de motivation des candidats. Les commentaires qui suivent sur l’attente des examinateurs, souvent très détaillés, sont destinés à guider les candidats dans leur préparation.
1. Les épreuves écrites
Conseils communs aux épreuves écrites.
Avant toute chose, il est essentiel de lire l'énoncé attentivement et de ne pas uniquement lire ce que l’on a envie de lire, ce qui aboutit à être hors-sujet. Chaque année plusieurs candidats se trompent sur la définition du sujet. D’une façon générale les candidats ont la mauvaise habitude de traiter de ce qu’ils connaissent en essayant de le connecter au sujet proposé. Souvent il y a un manque de réflexions et de discussions sur la définition du sujet lui-même. On pense ne pas connaître le sujet mais une réflexion et une discussion de ce que veut dire le sujet peut offrir au candidat une piste originale pour faire une dissertation correcte. De plus, on constate chaque année à l’écrit (comme à l’oral) que certains candidats font des impasses sur des pans entiers du programme de révision, ce qui les expose de facto à des notes très basses. Sur la forme, les candidats ne respectent pas souvent les canons d’une introduction en 6 points ; attaque, définition du sujet, intérêt, historique, idées générales de l’argumentation proposée par le candidat dans la suite de la copie, annonce du plan. Une conclusion qui résume les résultats trouvés est indispensable.
Par ailleurs : 1) Il est nécessaire d’écrire lisiblement. Une copie illisible, par définition, ne peut être corrigée. 2) Il est judicieux de faire des paragraphes courts, d'alterner des phrases courtes et longues pour varier le rythme. 3) Il faut citer de manière appropriée l'auteur qui est à l'origine de l'argument que vous présentez si ce dernier n'est pas de vous. N’étalez pas vos connaissances en citant des auteurs que vous n’avez pas lus. Évitez de noyer le correcteur de références et de noms qui se substituent à une argumentation. 4) Un mot a un sens et un seul. Il faut être précis. Sachez ce que ce mot veut dire. Soyez prêt à défendre l'utilisation de ce mot plutôt qu'un autre. 5) Utilisez la forme active. 6) Soyez naturel et concret, évitez d'être trop abstrait. 7) Tableaux et graphiques doivent être complets. Ils doivent être compris sans se référer au corps du texte. 8) Enfin, vous êtes jugé sur la qualité de votre raisonnement et de votre argumentation, non sur la qualité de vos opinions politiques ou religieuses.
1.1 Epreuve de culture générale Participants : 158 Notes attribuées : de 3 à 18,5/20 Moyenne des participants : 9,18/20 Sujet : « Qu’est-ce que la Société ? Cela n’existe pas. Il n’y a que des individus, hommes, femmes et des familles ». Margaret Thatcher, interview à Woman’s Own, 1987. »
Aucun critère de plan ou attente particulière n’était privilégié de la part du correcteur, afin de laisser la plus grande liberté d’expression aux candidats. Cela n’a pas empêché de nombreux candidats de mal évaluer le sujet. Celui-ci est souvent devenu le prétexte à disserter en dehors du sujet autour des notions d’individualisme et de société, sans faire attention à la formulation du sujet et à la source d’où il était issu. De plus, l'absence de réflexion est le prétexte à aligner des fiches, plus en moins en relation avec le sujet. Certains refont même le sujet de l’année passée. De tels placages desservent les copies, surtout quand on y ajoute un vocabulaire approximatif. Certains se contentent d’évidences, de lieux communs et enfoncent les portes ouvertes de la pensée avec un bulldozer, bref se contentent d’une discussion de café du commerce avec des références issues des IEP et utilisées de manière prétentieuse. Il faut aussi faire attention aux références approximatives qui sont contre productives. Heureusement, d’autres livrent une réflexion personnelle avec des références qui peuvent s’avérer classiques ou diverses, ou encore peuvent relever d’une culture personnelle utilisée à bon escient, même si elle peut apparaître a priori incongrue dans une copie de concours. Encore une fois, c’est la réflexion personnelle qui est privilégiée. Mais il faut faire attention à ne paraître volontairement ou involontairement bizarre ou hors de propos ; à ne pas confondre personnalité et excentricité. Le style n’est globalement pas trop mauvais, mais souvent prétentieux et jargonnant. Cela en devient ridicule quand la copie est truffée de fautes d’orthographe. Il ne s’agit pas d’incriminer des fautes légères ou des coquilles dues à la rapidité d’écriture d’une copie de concours. Mais de trop nombreux candidats ne maîtrisent pas les accords simples et la conjugaison est souvent médiocre. Cela suffit pour expliquer des mauvaises notes car de telles fautes quand elles sont nombreuses nuisent gravement à la compréhension de la copie. En dernière instance, c’est l’originalité d’une réflexion tout en nuances et une sincérité argumentée qui sont attendues de l’auteur de la copie.
1.2 Droit public Participants : 94 Notes attribuées : de 2 à 16,5/20 Moyenne des participants : 9,73/20 Sujet : « le statut juridique des militaires » Le sujet était un sujet de droit public faisant appel à ses différentes branches.
Le droit de la fonction publique est une branche du droit administratif, le droit européen (conventionnel) trouve aussi sa place. Le droit positif ne doit pas être oublié. La définition des termes du sujet est fondamentale. La technique de la dissertation juridique doit être parfaitement maîtrisée, cela impose une réelle préparation de la part des candidats. Ainsi avec un sujet en apparence sélectif, les candidats ont globalement fait preuve de méthode et parfois d'une réelle capacité de réflexions, fondées sur de solides connaissances en droit public. L’objet de l’épreuve est de révéler d’une part, la rigueur juridique du candidat et d’autre part, la capacité à exposer de manière organisée et argumentée un point de vue juridique. La qualité de la rédaction doit être à la hauteur de celle attendue pour un concours de cette catégorie. L'orthographe est souvent négligée, ce qui n'est pas acceptable, il en va de même pour la syntaxe. La relecture de la copie s’impose systématiquement.
1.3 Droit privé Participants : 31 Notes attribuées : de 9 à 16/20 . Moyenne des participants : 12,24/20 Sujet : « La faute dans la responsabilité civile ».
Le sujet portait sur le droit des obligations très classique, relevant du programme de 2e année de droit en faculté. Dans l’ensemble, les copies étaient de bonne facture. Sur la forme, la rédaction était plutôt satisfaisante, et la maîtrise de la grammaire et de l’orthographe relativement bonne. Les candidats ont fait un bon effort de structuration de leur dissertation. Aucune copie sans plan apparent n’a été à déplorer. Sur le fond, l’intitulé du sujet invitait d’abord à tenter de définir la notion de « faute » (faute morale et faute juridique), avant de s’interroger sur sa place dans la responsabilité civile. Les meilleures copies ont fait preuve d’un bon effort de réflexion critique, constatant le recul de la faute dans la responsabilité, au profit de régimes de responsabilité objective justifiés par la nécessité de l’indemnisation des victimes ainsi que par la place croissante de l’assurance. Les moins bonnes notes s’expliquent par des développements trop statiques sur le régime de la faute, sans recul réflexif. Certains candidats ont en outre commis l’erreur d’exclure de leur propos la responsabilité contractuelle ou bien encore la responsabilité délictuelle sans faute.
1.4 Sciences économiques Participants : 23 Notes attribuées : 3 à 14/10 . Moyenne des participants :7,52/20 Sujet : « La dynamique de la production en France est-elle affectée par l’augmentation de la taille du secteur public ? »
Le candidat devait traiter sous la forme d'une dissertation la question de savoir si la dynamique de la production en France était affectée par l'augmentation de la taille du secteur public. Une telle question permettait normalement au candidat de mobiliser ses connaissances en histoire des finances publiques, mais aussi ses compétences théoriques en cette matière. Il fallait maîtriser l'exercice de la dissertation, bien définir les termes du sujet lors de l'introduction et proposer une argumentation qui n'oublie ni les possibles effets positifs de la croissance du secteur public sur la production ni ses possibles effets négatifs. De trop nombreuses copies n'ont pas défini les termes du sujet et se sont limitées à proposer une réponse déséquilibrée où aucune référence à l'histoire des finances publiques n'était présente. La grande majorité des copies était aussi sans véritable problématisation ni véritable réflexion sur la question posée. L'absence de conclusion traduit aussi un manque de recul du candidat vis-à-vis de sa discipline de spécialité. Les concepts de base de l'économie publique n'apparaissent pas non plus parfaitement maitrisés. Il faut donc toujours rappeler l'importance des fondamentaux de l'économie (cours de Licence) pour la préparation de ce type d'épreuve. Les bonnes copies ont été rares, mais leur qualité formelle, et leur capacité à traiter les deux dimensions du sujet méritent d'être soulignées. Une bonne copie définit son sujet, fait un rappel historique, propose une problématique équilibrée et un argumentaire cohérent qui se conclut par une réflexion originale et qui réussit à surprendre le lecteur.
1.5 Sciences de gestion Participants : 6 Notes attribuées : 4 à 13. Moyenne des participants : 6,83/20 Sujet : « Les théories en sciences de gestion sont-elles utiles à la pratique des entreprises ? »
Le sujet proposait de disserter sur l’apport des théories en sciences de gestion et leur mise en œuvre dans l’entreprise. Le minimum était de définir les termes du sujet et en particulier la notion de théorie. Aucun candidat ne s’y est astreint, ce qui explique d’autant l’absence de véritable réflexion sur les liens existant entre théories en sciences de gestion et la pratique des entreprises. Sur le peu de copies présentées au concours, les deux tiers de ces dernières n’évoquent quasiment aucune des théories habituellement exposées en cours de « théories des organisations ». Même en l’absence de connaissance concrète de la vie des entreprises, il était possible de rattacher certaines de ces théories à des pratiques évoquées dans différentes disciplines de la gestion : théorie de l’agence et stock-options ou comportement des managers ; théorie de la contingence et structure de l’entreprise ; théorie du financement hiérarchique et mode de financement des entreprises ; théorie des coûts de transaction et coordination des activités ; etc. Par ailleurs, s’il est exact qu’un certain nombre de concepts, d’idées ou de modèles sont parfois évoqués comme étant des « théories » en gestion, cela n’interdisait pas de les citer comme telles, étant entendu à ce niveau, que la dissertation n’exigeait pas une réflexion de nature épistémologique, mais simplement de faire appel à des connaissances acquises dès le premier cycle en économie-gestion. Les candidats auraient ainsi pu évoquer les « théories classiques » des organisations ou celles des « ressources humaines ». Evoquer des auteurs et leur propositions théoriques aussi connus que Fayol, Taylor, Herzberg, Mayo, March et Simon, Weber… permettait de nourrir la dissertation a priori sans trop de difficultés. Malheureusement, une grande partie des candidats s’est contentée de réflexions très générales, si ce n’est horssujet ; éloignées donc de la problématique. En termes de notation, le sujet s’est finalement révélé très discriminant, les candidats ayant ou non les connaissances minimum requises et ayant ou non tenté de structurer leur travail autour de la problématique quand elle a été posée.
1.6 Synthèse de dossier Participants : 151 Notes attribuées : 1 à 12,75/20 Moyenne des participants : 6,96/20
La rédaction d’une note de synthèse impose de respecter une structure « classique ». La majorité des candidats n’a pas intégralement respecté le formalisme attendu. L’introduction est une partie qu’il faut préparer avec soin car elle constitue pour le lecteur la première rencontre avec le rédacteur. Elle doit faire apparaître des sous-parties facilement identifiables par des sauts à la ligne et des retraits. Elle doit comporter un chapeau pertinent et conduire de façon progressive à une problématique compréhensible. L’annonce du plan doit enfin permettre de répondre à la question dégagée dans la problématique. Il apparaît que beaucoup de candidats ne s’astreignent pas à respecter cette méthodologie : rédactions en un seul bloc, absence de certains éléments, annonces de plan sans lien avec la problématique. Le temps passé sur la rédaction de l’introduction n’est pas inutile car celle-ci laisse souvent préjuger la qualité du devoir en aval. Les développements ont généralement été bien annoncés par des titres apparents. La présence de phrases de transition est appréciée. La construction idéale des sous-parties implique l’exposé d’un argument et sa mise en lumière par un ou plusieurs exemples tirés des documents de la note. Dans la plupart des copies, la conclusion est absente. Loin d’être inutile, une conclusion permet au contraire de montrer la compréhension générale du sujet par le candidat. Elle permet également de réaliser une transition habile vers les propositions. Par ailleurs, la lecture des consignes a été imparfaite pour de nombreux candidats qui n’ont pas compris que les propositions personnelles doivent être rédigées en plus de la note de la synthèse et non en tant que sous-partie de celle-ci. Enfin, le libellé du sujet comportait un volume de pages souhaité. Même si celui-ci peut paraître indicatif, la contrainte doit être respectée. Il est dommage de perdre des points en raison d’un non-respect des consignes.
- Sur la forme (qualité de l’écriture, maîtrise de la langue française et style littéraire) : La qualité de l’expression écrite fait partie intégrante de l’épreuve. On attend du candidat, à ce niveau de concours, une très bonne qualité de rédaction. Bien que la forme ne soit pas l’essentiel de l’exercice, elle contribue largement à l’intelligibilité de la copie. Dans un contexte professionnel, un supérieur hiérarchique n’aurait certainement pas pris le temps de lire un grand nombre des notes présentées. Ainsi, pour beaucoup de candidats, une relecture finale aurait certainement permis de corriger des erreurs grossières d’orthographe ou de grammaire. Le style littéraire se doit d’être sobre et précis, en bannissant l’emploi de termes abscons, de phrases interminables ou le style journalistique et les tournures familières du ressort de l’oral. Enfin, de nombreux candidats ont rencontré un problème de gestion de temps qui se retrouve dans la qualité de leur écriture en fin de devoir. L’épreuve doit être réalisée en 4 heures ce qui suppose en amont une discipline de travail et une préparation en conditions réelles afin de ne pas se laisser surprendre le jour J.
- Sur le fond : Très peu de copies sont hors sujet. Les notes produites peuvent être regroupées en deux catégories selon leur mode de présentation : les plans descriptifs (la grande majorité) et les plans dynamiques. Le travail d’analyse fait défaut dans la majorité des devoirs. Les deux écueils relevés sont, d’une part, des présentations de concepts (à défaut d’analyse) sous la forme de catalogues et/ou de paraphrases et d’autre part, des rédactions qui s’approchent plus de la dissertation et négligent de nombreux éléments très concrets de la note. L’objectif d’une note de synthèse est de permettre d’éclairer le destinataire sur des points essentiels présents dans les documents fournis. Ce travail d’analyse doit apparaître clairement avec des arguments synthétiques. La qualité des propositions est globalement décevante. Elles sont pour la plupart creuses et résument des idées déjà présentes dans les documents de la note. La véritable plus-value de cette partie réside dans l’opportunité laissée au candidat de prouver ses capacités de réflexion. Ce dernier doit être force de proposition et démontrer qu’il est capable de prendre de la hauteur sans verser dans le militantisme.
2. Les épreuves orales (Parmi les 68 candidats admissibles, 11 se sont désistés.)
2.1 Entretien avec le jury Participants : 57 Notes attribuées : 2 à 18 Moyenne des participants : 9,68/20
L’entretien avec le jury s’ouvre par un bref exposé de cinq minutes sur un sujet tiré au sort, suivi d’un entretien d’une dizaine de minutes avec l’examinateur chargé de l‘épreuve de culture générale. Pour autant, il ne s’agit pas à proprement parler d’une seconde phase de l’examen de culture générale, mais d’une épreuve qui doit permettre au candidat de mettre en valeur sa capacité à présenter en premier lieu sa réponse à une question touchant à l’actualité sociale, politique et culturelle, puis en second lieu sa capacité à répondre aux questions et aux objections de l’examinateur. La deuxième partie de l’entretien, dans laquelle interviennent tous les membres du jury, est initiée par la présentation personnelle du candidat, par son parcours professionnel et personnel et par la démonstration de sa motivation à concourir pour devenir officier et commissaire des armées. Elle s’attache donc à comprendre l’origine et la sincérité de la motivation du candidat, ses ressorts, les étapes de son parcours et la cohérence d’une démarche qui le conduit à tenter ce concours.
Idéalement le candidat doit : 1) être capable de prendre position par rapport à la question posée et étayer celle-ci par une démonstration argumentée ; 2) être sincère, tant dans le descriptif de son parcours que dans ses motivations pour intégrer le corps des commissaires ; 3) ne pas chercher à flatter ou séduire les examinateurs en essayant de deviner ce qu’ils aimeraient entendre ; 4) en dépit du stress (légitime), rester aussi souriant et dénué d’agressivité que possible.
Le niveau culturel général est assez faible, à quelques brillantes exceptions près, et les connaissances des candidats semblent principalement scolaires, sans apport personnel qui viendrait démontrer une réelle curiosité pour les questions culturelles, au sens large. Lors de l’épreuve orale, la différence entre bons et mauvais candidats ne tient pas seulement à une différence de niveau dans les connaissances et leur présentation. Trop de candidats se tiennent sur la défensive et veulent présenter une façade lisse. Quitte à ne pas révéler leurs véritables goûts… Au-delà du manque de confiance dans le jury, une telle attitude relève du refus d’obstacle et ligote le candidat au lieu de le libérer. Le candidat doit convaincre, donner envie de partager ses lectures, ses goûts. Il ne s’agit pas de faire montre d’une érudition maladroite et mal digérée. Certes, certains sujets ont pu déstabiliser les candidats. Mais il s’agissait le plus souvent de références partagées par des millions de jeunes à travers le monde, sur lesquels il suffit au moins d’apporter un regard personnel. De plus, la discussion doit permettre au candidat d'entraîner le jury sur son terrain, son domaine de prédilection, qui sera dégagé par quelques questions du jury, que le candidat doit envisager comme des manœuvres pour cerner une personnalité à travers un sujet de discussion et non comme un quizz. Le candidat doit notamment se préparer à devoir répondre à un sujet qui ne s’inscrit pas dans son référentiel culturel mais qu’il doit pouvoir inscrire dans un cadre plus vaste ou connexe sur lequel il pourra se sentir plus à l’aise. La curiosité intellectuelle du candidat est systématiquement évaluée. S’il annonce lui-même ses domaines de prédilection, il doit y démontrer une certaine maîtrise du sujet et des références solides. Concernant la motivation : les vidéos réalisées par le Service du Commissariat des Armées (sur Youtube) sont un guide très utile. Le candidat apprend ainsi qu’il doit exposer un projet de vie et présenter son parcours, en montrant qu’il dispose de connaissances génériques sur le milieu militaire, la défense, le commissariat des armées. La cohérence du projet doit être mise en valeur, notamment par la valorisation des stages, des expériences professionnelles, des incursions dans le milieu de la défense (PMD ou PMS le cas échéant, engagement dans la réserve).
2.2 Droit public Participants : 38 Notes attribuées : 2 à 17. Moyenne des participants 9,02/20
Il est important de rappeler que l’exposé est d’une durée de dix minutes. Or, tous les candidats ne consomment pas ce temps imparti, tout en précisant que le hors-sujet n’est pas la solution à ce défaut. Cet exposé doit être clair et assorti de références adaptées et actualisées au sujet traité, éventuellement éclairé par des références historiques. Les connaissances doivent être organisées avec un plan. La discussion part du sujet mais déborde sur des questions du droit public par-delà le sujet préparé. La prestation doit permettre au candidat de s’exprimer clairement devant l’examinateur de droit public, mais aussi devant tous les membres du jury, qui ne sont pas nécessairement spécialistes en la matière. A noter que de trop nombreux candidats, pourtant détenteur d'un niveau master, ne connaissent même pas les principes généraux du droit et méconnaissent grandement la jurisprudence.
2.3 Droit privé Participants : 13 Notes attribuées : 4à 17. Moyenne des participants : 10,69/20
Les sujets portaient sur le programme de droit des obligations, des contrats spéciaux, de droit des personnes et de la famille, matières enseignées dans les première à troisième années de licence dans les facultés de droit. Il s’agissait de sujets classiques, souvent à connotation d’actualité, tels que « le mariage », « le corps humain », « le droit à l’image », « la procréation médicalement assistée » ou encore « le dol ». Le jury attendait des candidats un exposé clair, précis et bien structuré. Les meilleurs candidats ont su présenter clairement leur plan, et ont couvert leurs sujets de manière exhaustive, tout en faisant preuve d’une bonne culture générale et juridique. Le jury a apprécié les références à des sujets d’actualité, tels que les récentes (et peut-être futures) réformes du droit de la filiation ou encore la réforme du droit des obligations datant de 2016, ce qui valorise d'autant les candidats y ayant recouru. Il était également important d’illustrer les propos par des exemples concrets, tels que, pour le droit à l’image, l’affaire du préfet Eyrignac, ou bien, s’agissant de la preuve de la filiation, l’affaire Yves Montand. Les très bons candidats ont, en outre, su faire preuve d’une réflexion critique sur leurs sujets, en s’interrogeant sur l’opportunité de telle ou telle règle, et sur les considérations de politique juridique qui sous-tendent les solutions législatives comme jurisprudentielles. Les notes faibles s’expliquent par des développements non structurés, trop courts (3 à 4 minutes seulement), par d’importantes lacunes sur le droit positif, et par une absence totale de recul critique.
2.4 Sciences économiques Participants : 5 Notes attribuées : 1 à 14. Moyenne des participants : 7,8/20
Comme à l’écrit, on attend du candidat qu’il : développe un raisonnement « économique » cohérent sur le sujet proposé ; démontre un minimum de connaissance sur les théories des auteurs modernes ou anciens qui ont traité du sujet sans négliger les débats qu’il suscite ; démontre un esprit critique, en sachant qu’il sera évalué en fonction de la force de son argumentation, non sur les opinions ou jugements de valeur censés plaire aux examinateurs ou sur la rectitude scientifique ou politique ambiante du moment ; développe le sens de la répartie et reste sincère dans ses propos. Sur le fond, certains candidats choisissent manifestement cette épreuve sans la travailler, d’autres la choisissent par erreur. Le hors sujet est très risqué (la note est normalement de zéro). Cette défaillance est liée aux impasses des candidats qui ne travaillent pas sérieusement la matière.
2.5 Sciences de gestion Participants : 1 Notes attribuées : 15/20 Moyenne des participants : 15/20
S’agissant des oraux, il restait seulement un candidat sélectionné. Sa prestation s’est révélée de niveau correct. Il a présenté la problématique et traité celle-ci à travers un plan simple, mais adapté. Tout comme pour l’écrit, il est important que les termes du sujet soient définis, une problématique dégagée, et que soit fait un exposé permettant de mettre en relief la culture du candidat.
2.6 Epreuve d’anglais Participants : 57 Notes attribuées : de 3 à 18/20 Moyenne des participants : 9,45/20
L’épreuve orale de langue anglaise revêt une importance qui peut s’avérer stratégique et doit faire l’objet d’une préparation soigneuse et méthodique par les candidats. Les candidats disposent de 15 minutes pour préparer l’analyse d’un texte contemporain issu de la presse anglophone. Vingt minutes sont ensuite consacrées à la présentation orale et à l’entretien avec le jury, le tout en langue anglaise. Au-delà de la compréhension du texte, le candidat doit savoir problématiser le document. Il doit être en mesure de rendre compte et d’expliciter son contenu autour d’une problématique et aboutir à une réflexion plus large. Il est judicieux de replacer la problématique dans un contexte historique, politique, économique ou culturel. Le jury apprécie la capacité du candidat à prendre position, à donner un point de vue et le défendre justement, en faisant référence au texte et à ses connaissances. Il est toujours bienvenu d’avoir un esprit critique. On évitera les réponses trop péremptoires autant que les discours confus et les banalités. La capacité à réfléchir de manière originale et pertinente, à présenter sa problématique de manière convaincante et personnelle a été récompensée. Il est indispensable d’articuler sa présentation autour d’un plan. Les parties doivent être logiquement connectées, suivre une progression structurée qui fasse émerger clairement l’organisation de la pensée du candidat et la problématique choisie. Les candidats doivent veiller à la qualité de la communication. Ils s’assureront de parler de manière claire audible et posée (en parlant trop vite on risque de n’être plus très compréhensible). Alors que le poids relatif de l’oral d’anglais augmente et que le niveau s’homogénéise, il devient plus important que jamais de travailler spécifiquement cette épreuve, par une lecture fréquente de la presse anglophone assortie d’un travail sur le vocabulaire et, dans la mesure du possible, d’une pratique régulière de l’anglais oral. La préparation au concours doit inclure un entraînement régulier et actif, par exemple : écoute des informations à la BBC et entraînement, éventuellement enregistré, Il est important de rappeler que la maîtrise de l’anglais demeure indispensable, que l’on envisage à court terme la réussite du concours, ou qu’il s’agisse de l’objectif à long terme d’enrichissement du parcours professionnel et d’accès à des postes à responsabilité en opération extérieure ou en poste permanent à l’étranger.
2.7 Epreuves sportives Participants : 57 Notes attribuées : 2,5 à 15,9/20. Moyenne des participants : 11,02/20
Le commissaire des armées étant un militaire et un officier, des épreuves sportives sont organisées afin d’évaluer les capacités physique des candidats à assumer pleinement leur statut et leur aptitude au commandement. Il est en effet attendu de la part de futurs militaires une condition physique minimum, mais aussi un état d’esprit sportif propre à l’engagement, au dépassement de soi et à la cohésion. De plus, derrière l’évaluation des capacités physiques des candidats (et de leur préparation) transparaît souvent un profil, avec la mise en évidence de qualités toujours appréciables chez un futur officier, telles que la pugnacité, l’exemplarité, le respect des consignes, l’esprit de groupe…ou a contrario des défauts rédhibitoires comme l'individualisme, l'absence du goût de l'effort ou la mauvaise volonté. Au-delà des enjeux immédiats du concours, la préparation physique ne doit pas être négligée au vu du niveau attendu lors de la scolarité des élèves commissaires et de leurs premières affectations en sortie d’école. En effet, le rythme de projection s’intensifie et les missions opérationnelles sont de plus en plus exigeantes et nécessitent une préparation physique adaptée. Au cours des épreuves sportives, de grandes différences de niveau et de motivation transparaissent selon les candidats. Cependant, la préparation physique reste très souvent insuffisante et il est inadmissible de constater que des candidats puissent être réfractaires à certains types d’épreuve (natation et tractions). Les épreuves de demi-fond et de natation révèlent les plus gros écarts de préparation et il est décevant de constater que très peu de candidats se soient entraînés simultanément dans les deux disciplines. Les épreuves de tractions et d’abdominaux révèlent également les différences d’entraînement et de mental. L’épreuve d’abdominaux permet aux candidats suffisamment préparés de se démarquer en rapportant facilement des points supplémentaires. Du fait des coefficients attribués, les épreuves de course de demi-fond et de natation doivent faire l’objet d’un entraînement assidu tout au long de l’année préparatoire au concours. Les candidats doivent se préparer suffisamment en avance et ne pas attendre les dernières semaines pour commencer à s’entraîner aux épreuves. Des méthodes et tutoriels d’entraînement aux épreuves sont également disponibles sur internet (planning course fractionnée, progression aux tractions, natation, etc.).
2.8 Langues optionnelles (espagnol, allemand, italien)
Il est nécessaire de rappeler aux candidats que l’épreuve orale, bien que optionnelle, requiert un niveau identique à celui d’une épreuve de première langue obligatoire et que le niveau minimum demandé est celui du baccalauréat. Par conséquent, il est conseillé aux candidats n’ayant pas suivi de cours de langue depuis la terminale, de suivre quelques séances de remise à niveau de connaissances endormies afin d’obtenir une note supérieure à 10. Dans un premier temps, le candidat doit exposer le contenu de l’article dans un compte rendu ordonné : on attend une langue de communication courante et phonétiquement juste. La capacité à ordonner et problématiser est hautement appréciée ainsi que la connaissance générale du pays. Dans un second temps, le candidat doit montrer qu’il sait interagir avec l’examinateur.