jeudi 23 mars 2017

Commissaire en mission spéciale

Avec la PAF aux États-Unis et au Canada

Dans les semaines qui viennent, nous allons suivre le commissaire de 1ère classe Claire B. (ECA 2008) qui va accompagner la Patrouille de France dans son périple aux  États-Unis et au Canada du 17 mars au 6 mai 2017.

Interview

Vous avez été désignée pour être le commissaire dans l’équipe pluridisciplinaire qui va accompagner la PAF en Amérique du nord. Quel est votre poste actuel, quel a été votre parcours jusqu’ici et quelle est votre filière professionnelle ?
Je suis actuellement adjoint au chef du service achats finances (SAF) du Groupement de soutien de la Base de Défense d’Istres-Salon de Provence (GSBdD ISP).


Avant de devenir commissaire des armées j’ai effectué des études de droit à l’Institut Catholique d’Etudes supérieures (ICES) de la Roche sur Yon (Vendée ) puis à l’Université Aix Marseille III. Je suis diplômée d’un Master 2 de Droit Public mention «  carrières administratives ».
J’ai intégré l’école des commissaires de l’Air en 2008, avant la réforme du corps des commissaires des armées et la création de l’Ecole des commissaires des armées.
Après deux années de scolarité j’ai été affectée sur la Base aérienne 367 de Cayenne pendant 2 ans puis au Service spécialisé de la logistique et du transport (SSLT) à Villacoublay pendant 3 ans. J’occupe mon poste actuel au GSBdD d’istres-Salon de Provence depuis août 2015.
Je suis identifiée par le Service du commissariat des armées dans les filières «  achats publics » et « expertise juridique ».

Quel est le calendrier, le parcours et le programme ?

Au travers de cette tournée, la Patrouille de France – et donc la France - rend hommage à l’entrée en guerre des États-Unis dans le premier conflit mondial, il y a tout juste 100 ans. Il y a d’abord 4 étapes pour rejoindre le continent nord-américain (Ecosse – Islande – Groenland – Canada) puis ensuite 30 vols de transit de la côte Est à la côte Ouest,  12 démonstrations en vol lors de commémorations et meetings aériens aux USA et au Canada, 2 rencontres avec les mythiques équipes de présentation américaines les Thunderbirds et les Blue Angels et 9 survols de monuments et lieux symboliques de la relation franco-américaine, notamment la statue de la Liberté à New York.

Nous croisons le 21 avril les Rafale de l’armée de l’air engagés dans l’exercice Trilateral Exercise Initiative (TEI) sur la base aérienne de Langley (Virginie). Nous quittons le continent le 4 mai. Notre retour vers la France s’effectuera une nouvelle fois par un convoyage reprenant le même trajet qu’à l’aller.

Quelle est exactement votre mission ?
Je suis en charge du soutien commun de la totalité de la tournée, que ce soit au profit de la Patrouille de France, des équipages des A 400 M et Falcon 50, du SIRPA Air et des autres soutiens spécialisés  nous accompagnant (SSA, SEA, SIC, etc)
A ce titre,  je m’occupe de la réservation des hôtels, de la location des véhicules et de l’organisation des repas lors de la totalité de la tournée. Je dispose de moyens de paiement adaptés pour pouvoir payer directement certaines dépenses par carte bancaire (carburant des véhicules, forfaits téléphoniques, etc) et par conséquent, je suis responsable du suivi de ces dépenses. J’ai dû également établir un cadre juridique avec chaque base militaire américaine et canadienne.

Y avait-il un commissaire dans la précédente mission de la PAF aux USA en 1986, vous donnant ainsi accès à un RETEX, même ancien ? L’expérience du commissaire A. durant l’exercice Maple Flag au Canada en 2016 peut-elle être reproductible pour votre mission ?

Je me suis appuyée sur l’expérience du commissaire L. qui a organisé la tournée de la PAF en 2009 en Russie, au Canada, en Amérique du nord et en Amérique du Sud.

Cependant, contrairement à mon prédécesseur, la phase de convoyage « aller » en Islande, Groenland et Canada a lieu en hiver. Les conditions climatiques encore très rudes ont complexifié l’organisation des repas, de l’hébergement  au Groenland et au Canada notamment.

De plus,  cette tournée est différente d’un exercice type Maple Flag en raison du nombre important d’escales et de la diversité des besoins exprimés selon les participants à cette tournée. Par exemple, le SIRPA Air souhaitait se positionner en avance sur certains sites d’escales afin d’effectuer des prises de vue  avant l’arrivée des avions et lors de l’arrivée des avions. Cela nécessite de créer un parcours de soutien spécifique et de louer véhicules et chambres selon un planning différent du reste de la tournée. Cette mission est donc un réel exercice d’adaptation des soutenants aux besoins des soutenus.

Avant le départ, y-a-t-il des visites préparatoires incontournables à faire dans les ministères (défense – SCA,DAS,DAF -, affaires étrangères, économie, notamment) ?

Je n’ai eu que 3 mois pour organiser cette mission et il y a encore 2 semaines, je cumulais l’organisation de cette tournée avec mon poste au SAF du GSdD ISP. Je n’ai pas eu le temps de me déplacer physiquement pour rencontrer mes interlocuteurs. Heureusement, par téléphone, visio-conférence et conférence téléphonique,  j’ai pu m’entretenir avec la totalité des services, formations et commandements  en lien avec mes problématiques administratives, juridiques et financières, notamment le CDAOA, le CFA, le CNOA, le SSLT, l’état-major de l’armée de l’air, l’escadron Touraine doté d’A 400M et la Flotille 24 F de la Marine nationale. Les conseils, les expertises et la disponibilité de ces acteurs m’ont été très précieux.

A quelques jours du départ*, que vous reste-t-il à finaliser ? 
Encore beaucoup de chose !!! La seconde partie de la tournée reste à affiner. De plus, en fonction des conditions météorologiques et d’éventuelles pannes d’avion, toute l’organisation de la phase de convoyage aller peut être bouleversée à tout moment, ce qui nécessite de modifier au dernier moment l’hébergement de 90 personnes.

*l’interview a été réalisée le 10 mars

Remerciements à la DCSCA et au commissaire Claire B.