samedi 30 juillet 2016

Commissaire colonel Paul Lamy

Nous revenons sur la biographie du commissaire colonel (H) Paul Lamy, dont nous avons annoncé le décès le 29 juin dernier.

Né en 1921, licencié en droit en juillet 1943, Paul Lamy refuse de travailler pour l'occupant. Il demeurera réfractaire au STO jusqu'à la libération. En novembre 1944, il s'engage dans l'armée de l'air pour une durée de trois ans.

En juin 1945, il est élève aspirant à l'école des élèves aspirants de réserve de l'armée de l'air à Aix-en-Provence. Il rejoint pour quatre mois l'école des élèves aspirants de l'intendance de Draveil.

Affecté à Lahr (FFA Baden) de novembre 1945 à novembre 1947, il est chargé du contentieux et du budget "Marks" à la direction du commissariat du commandement des services de la F.A.TAC.-1ère R.A.

Aspirant de réserve, il reprend du service dans l'armée de l'air en avril 1949, passe six mois à Nancy puis entre à l'école militaire de l'air (EMA) à  Salon de Provence, d'octobre 1949 à janvier 1951.

Il est ensuite affecté à la station radar 22/901 de Meaux en tant qu'officier des détails, de février 1951 à septembre 1959. Pendant cette affectation, il est successivement promu lieutenant en 1952 et capitaine en 1958.

En octobre 1959, il entre à l'école supérieure de l'intendance (ESI) à Paris, intégrant le corps des commissaires de l'air à l'issue, en juillet 1961. Il suit un stage à l'école nationale supérieure des arts et industries textiles à Roubaix d'octobre 1961 à juin 1962.

Commissaire commandant en juillet 1962, il est affecté au service des fabrications du commissariat de l'air (SFCA) de Ris-Orangis* où il occupe successivement les postes de chef de la section Études, chef de la section Contrôle et chef de la division technique.
Il est promu lieutenant-colonel en septembre 1965, obtient le brevet technique d'études administratives militaires supérieures (BTEAMS) et quitte Ris-Orangis en juin 1970 pour rejoindre Ivato (Madagascar). Nommé colonel en 1971, il occupe alors le poste d'adjoint au directeur régional de la 3ème RA à Bordeaux, avant d'être nommé directeur du service d'études et d'approvisionnement des matériels du commissariat de l'air (SETAMCA) à Brétigny (janvier 1977 à juin 1979).

Il rejoint ensuite le Commandement des transmissions de l'armée de l'air (CTAA) comme commissaire conseiller technique. Il quitte le service actif  le 18 novembre 1981.

Il décède à Luxeuil les Bains le 23 janvier 2016 dans sa 95ème année

Chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'Ordre national du Mérite.





De grandes qualités professionnelles et humaines 
par le commissaire général (2S) Jean Bajard, DCCA 81-85, Président de l’AMICAA

Le commissaire Paul Lamy était un homme doté d’une sagesse que je qualifierais de paysanne, c’est-à-dire pleine de bon sens.  Il était entré dans le corps des commissaires par la voie de l’Ecole Supérieure de l’Intendance en 1959, dans la même promotion que les commissaires Monnet et Becquereau. C’était une des toutes dernières promotions de ce recrutement appelé à disparaître du fait de la création en 1953 du recrutement par l’Ecole du commissariat de l’Air.

Le commissaire Lamy suivit ensuite une formation de spécialiste textile et c’est en 1968 que nous nous sommes rencontrés au Service des Fabrications du Commissariat de l’Air (SFCA)* chargé de la passation des marchés de couchage, campement, ameublement. Il était chef de la Division Technique lorsque je fus affecté comme responsable la Division appelée « Marchés ».

Il avait la responsabilité des clauses techniques des marchés et de la vérification de la conformité des approvisionnements avec ces clauses. J’avais en charge la rédaction des clauses administratives, le cas échéant de leur présentation à la commission des marchés, du suivi de l’exécution des marchés, du contentieux éventuel, jusqu’au règlement final. Cela impliquait une parfaite coordination de nos deux services. Pendant nos trois années de collaboration nous avons vraiment été en parfaite et totale harmonie. J’ai toujours apprécié nos échanges. Ses responsabilités le mettaient, beaucoup plus directement que moi, en contact avec les fournisseurs, mais si j’avais besoin de renseignements, d’appréciations, ses avis se révélaient toujours pertinents.

Sur le plan travail, nous avons parfaitement collaboré. Nos personnalités, nos formations initiales étaient très différentes mais complémentaires. Il était de 10 ans mon aîné. Par la suite, nous nous sommes perdus de vue, d’autant que je n’ai pas d’attache dans la région d’où il était originaire, et où il s’était retiré. L’annonce de sa mort réveille de vieux souvenirs et je tiens à témoigner de ses grandes qualités professionnelles et humaines.
cérémonie de départ du SETAMCA en 1979

*cf. article de janvier 2015