mardi 27 janvier 2015

Première affectation sur la BA 118

Comprendre l'armée de l'air et participer à son activité
par le CR2 Léonard Mury (ECA 11)

Après un baccalauréat ES et une hypokhâgne, j’ai intégré l’Institut d’études politiques de Grenoble en 2007 avec pour objectif de passer les concours de la fonction publique et de servir l’Etat. Grâce aux enseignements reçus, aux rencontres et aux stages effectués, j’ai décidé de devenir commissaire de l’Armée de l’air. C’est ainsi que j’ai pu sauter en parachute, « paxer » sur Alpha Jet, et recevoir une instruction planeur dès ma première année à l’école. En deuxième année, les stages et les exercices se succédèrent pour nous préparer à nos futures responsabilités.

Suite à la réforme des commissariats des armées, à la création du Service du commissariat des armées (SCA) et à la fusion des corps des commissaires (à compter du 1er janvier 2013), nous sommes désormais commissaires des armées « d’ancrage air », si l’appellation change, la volonté de servir reste la même. Juin 2013, la scolarité s’achève et le classement tombe, chacun doit alors choisir sa base d’affectation pour deux ans. La présence du Centre d’expériences aériennes militaires, du Normandie-Niemen avec ses Rafale et du mythique Mirage F1 ne me laissait pas de doute quant à ma volonté de servir sur la BA 118 de Mont-de-Marsan.



Comprendre les métiers de la base aérienne

Affecté comme chef de la section "pilotage" en ouverture de poste au sein des Services gestion synthèse, je suis chargé des finances « spécifiques air » et du contrôle interne. L’accueil qui m’est réservé par chaque personnel de l’unité, et en particulier par le commandant d’unité, me place dans les meilleures conditions.

La tâche qui m’attend est d’ampleur. Si les connaissances accumulées en école sont précieuses, rien ne remplace l’expérience de terrain. Le premier défi est de gagner la confiance de ses subordonnés, pairs et supérieurs ; le respect de leur expérience et la compréhension de leurs parcours sont essentiels pour cela. Cependant, les échéances n’attendent pas. Après quinze jours sur base, je devais présenter le système de déploiement du contrôle interne sur la BA 118 à tous les commandants d’unité. L’aide de mon adjoint à la Cellule "pilotage de la performance et contrôle interne", véritable expert du domaine, s’avéra déterminante. La disponibilité et les conseils du commissaire, chef du GSBdD de Mont-de-Marsan, furent aussi de précieux alliés.

Si le déploiement du contrôle interne et la fluidité des circuits financiers restent un combat de tous les jours, j’ai pu constater le professionnalisme des commandants d’unité qui s’impliquent avec la plus grande diligence pour mettre en œuvre des directives souvent complexes et parfois bien éloignées de leur spécialité. Pour obtenir leur confiance, il est indispensable de comprendre et de s’intéresser aux métiers de la base aérienne, des liaisons de données tactiques à la formation des fusiliers-commandos sans oublier les fameuses traditions des mécaniciens.

Les tâches qui me sont confiées ne se résument pas aux finances et au contrôle interne. En effet, s’offrent à moi des missions aussi variées que trésorier de la célébration du retrait de service du Mirage F1, conseil juridique au commandant de base ou encore porte-drapeau de la base.




Plonger dans l'activité opérationnelle

Un an après mon arrivée, les missions étant formalisées et leur mise en œuvre suivie de près, il était temps de découvrir les exercices et les opérations extérieures.

Avec l’accord et les encouragements de mon commandant d’unité, je me portais volontaire pour être commissaire de l’exercice MACE XVI en Slovaquie avec l’Escadron de chasse et d’expérimentation, ainsi que l’Escadron de programmation et d’instruction de guerre électronique. Le commissaire d’exercice est en charge de la préparation du budget, de toute la partie soutien de l’homme et de la logistique non opérationnelle indispensable à la réalisation de la mission.

Aux côtés des Mig29 slovaques, des F18 américains, des Typhoon espagnols et des Gripen suédois, les chasseurs français furent confrontés à différents systèmes de défense sol-air. Ce fut l’occasion de rencontrer et de travailler quotidiennement avec bon nombre de spécialistes tels que navigateurs, logisticiens, mécaniciens armement, informaticiens… Cette plongée dans l’activité opérationnelle m’a permis de mesurer combien la compréhension des missions, au-delà du périmètre de ma spécialité, est indispensable pour les soutenir au mieux. Au retour, un vol en Alphajet avec l’escadron m’attendait comme la plus belle des récompenses.

Cette affectation se terminera avec une mission de 4 mois en tant que chef "marchés et achats locaux" au sein du Groupement de soutien des Forces françaises au Gabon.

Ma formation de conseiller juridique opérationnel devrait également m’offrir la possibilité de départs en «opex» en étant pleinement intégré aux entités de planification et de conduite des opérations. Cette formation se fit en trois étapes, un stage à la Nato School d’Oberammergau en Allemagne, un autre à l’Institut international du droit humanitaire de San Remo en Italie et une troisième formation au château de Vincennes avec l’EMA/DAJ sanctionnée par un examen final.

Pour conclure, si je devais retenir une chose de cette affectation, c’est que le quotidien sur la BA 118 a parfaitement répondu à mon idéal du «service de l’Etat ».