samedi 24 janvier 2015

Du SFCA au SELOCA (1)

Les origines : le SFCA
par le commissaire colonel Lamy (BLCA n°7 juin 1979)


Nous allons consacrer plusieurs articles au service réalisateur des matériels du commissariat de l'air, à ses missions et son organisation, à ses implantations successives et aux témoignages de ceux qui y ont servi. Premier volet : le SFCA. 

Ce n'est que depuis la fin de la dernière guerre que la direction du commissariat de l'air est devenue autonome dans le ravitaillement en effets d'habillement et matériels d'équipement. Auparavant l'armée de l'air se ravitaillait auprès des services de l'intendance de l'armée de terre et, pendant un certain temps, auprès des armées alliées.

Chamalières
L'importance des besoins et leur spécificité, le désir du commandement de disposer d'un service de ravitaillement sous sa responsabilité directe amenèrent, dès 1945, la création de services réalisateurs : les Magasins centraux d'habillement n° 798 de Ris-Orangis et n° 797 de Chamalières. Ces deux magasins, transformés en établissements centraux fin 1954, approvisionnaient les mêmes matériels, mais dans des secteurs géographiques différents.

Cette dualité se poursuivit jusqu'en 1960, date à laquelle les services de production de ces deux établissements fusionnèrent et donnèrent naissance au Service des fabrications du commissariat de l'air (SFCA) n° 796, soutenu par la base aérienne n°290.


Le SFCA à Ris-Orangis en 1960

Jusque dans les années 70, ce service détenait pratiquement le monopole des réalisations des matériels de commissariat, c'est-à-dire de tous les articles et effets permettant la satisfaction des besoins individuels et collectifs de l'homme.
L'habillement, le campement, le couchage, l'ameublement, le chauffage, l'éclairage, les gros matériels de cuisine, les matériels de sport, les machines de bureau, l'audiovisuel relevaient de son action.

Avec l'apparition du budget de fonctionnement, du budget d'équipement puis des nouvelles directives en matière d'alimentation, les directions régionales du commissariat de l'air se sont vues confier des attributions importantes pour la satisfaction de besoins directement liés au cadre de vie et pour lesquels une certaine diversité était jugée nécessaire, ainsi en matière d'ameublement, de couchage, de matériels de cuisine et de restauration.

Avec le temps, la réalisation de grandes séries renouvelables et, principalement, de l'habillement (sauf les effets confectionnés par les maîtres-ouvriers sur les bases) a constitué la part prépondérante de l'activité du service réalisateur. A cela, il convient d'ajouter certains marchés pour le compte des autres armées, soit par suite de la compétence air, ainsi pour les effets de vol, soit à la suite d'accords de répartition entre armées, ainsi pour les matelas.


Le transfert à Brétigny en 1976

Le 6 décembre 1973, l'Etat-major de l'armée de l'air décidait le transfert du S.F.C A. de Ris-Orangis à Brétigny. Pourquoi ce transfert et comment s'est-il réalisé.

Courant 1972 et 1973 des études furent menées au niveau du cabinet du ministre des armées, de la Délégation ministérielle pour l'armement, des Etats-majors de l'armée de l'air et de l'armée de terre, afin de définir la destination et l'utilisation des installations que le Centre national des études spatiales (C.N.E.S.) devait abandonner à Brétigny dans le courant des années 1974 et 1975. Trois options furent envisagées : l'implantation à Brétigny de l'armée de terre seule, une implantation mixte Terre-Air, enfin une implantation au seul profit de l'Armée de l'air.

Entrée BA 217
Par décision en date du 21 novembre 1973, le ministre des armées choisissait la troisième option et confiait à l'armée de l'air une étude sur l'utilisation des locaux. Dès le 6 décembre 1973, l'Etat-major décidait le transfert dans la zone CNES de deux unités dépendant de la Direction centrale du commissariat de l'air: le Service des fabrications n°796 de Ris-Orangis et le Centre administratif territorial n°857 de Tours. Par la suite, fin 1974, on renonça au transfert de ce centre.

Dès septembre 1973, le directeur central du commissariat de l'air avait, sur demande du chef d'Etat-major, étudié la possibilité de transférer le SFCA de Ris à Brétigny. Il émettait un avis favorable à cette opération en l'accompagnant toutefois de réserves. Si l'on notait des éléments positifs tels que le modernisme des bâtiments, leur bon état d'entretien, l'emplacement géographique qui n'entraînerait pas de problème de « recasement » pour le personnel civil (distance entre Ris et Brétigny: 12 km), il fallait aussi tenir compte de certains inconvénients, tels que:

- la cohabitation avec d'autres organismes, dont certains à caractère civil, susceptible de poser des problèmes en matière de support et de soutien ;

- l'inadaptation des locaux à la mission du SFCA et partant la nécessité de disposer d'importants crédits pour les travaux d'infrastructure.

L'impact budgétaire sur la mission de stockage

Deux bâtiments : le Gay - Lussac (1) (surface utile : 6400 m2) et le Vaucanson (surface utile : 3200m2) ayant été affectés à l'établissement, une première estimation des dépenses à engager pour leur transformation et leur équipement portait sur une somme de 2 087 000 F.

Durant toute l'année 1975 et une partie de l'année 1976, les négociations se poursuivirent, tant à l'échelon central, qu'à l'échelon local, pour le déblocage des crédits d'infrastructure et la mise en route des travaux. Les dates envisagées pour les transferts furent plusieurs fois reportées.

Devant les difficultés rencontrées, le directeur central du commissariat fut amené en août 1975 à prendre une décision importante : à Brétigny,le SFCA ne stockerait plus les produits semi-finis. Cette mission serait désormais assurée par les établissements régionaux d'Evreux et de Toulouse l'Hers. Ceci entraînait l'abandon du bâtiment Vaucanson et l'installation de tout le Service dans le bâtiment Gay - Lussac. Il s'ensuivait également des aménagements de l'organigramme du Service et des révisions des tableaux d'effectifs civils et militaires.

Dissolution de la BA 290
deg à d : préfet, gal Arrouays, cre gal Huguet, cre col Ciboulet
Il y eut bien quelques retards dans les travaux, mais finalement un calendrier échelonné des départs put être dressé en juillet 1976 et les premiers mouvements commencèrent en août.

(1) Les bâtiments de la zone CNES portent les noms d'illustres physiciens français.

L'Amicale remercie à l'avance les lecteurs en mesure de communiquer des photographies des sites de Chamalières et Ris-Orangis