mercredi 19 novembre 2014

Information et communication

1974-2010 : 35 ans de communication du commissariat de l'air : du BICA à Liaison

par Jacques Primault (ECA 75)


Écrire sur la communication institutionnelle du commissariat de l’air de 1974 à 2010 est assurément un pari lorsque l'auteur sait, dès le départ, ne pas disposer de toutes les informations nécessaires.
Mais faut-il attendre d’avoir réuni toutes les données utiles pour commencer à  rédiger ?
L’auteur se plaît à penser, au contraire, que les imprécisions, manques et autres incongruités malencontreusement (et involontairement) exposés dans l’article laborieusement rédigé pour l’édification des jeunes générations vont, justement, inciter certains lecteurs (ceux-là plus anciens) à apporter des compléments sur tel ou tel point particulier.
Mark Twain n’a-t-il pas écrit : « Ils ne savaient pas c’était impossible, alors ils l’ont fait

Dans cette démarche « Wikipédesque », toutes les contributions seront bien sûr diffusées sur le site.

La matière étant riche, l’article est diffusé en trois épisodes, deux sur le BLCA et Liaison et un troisième sur les supports papier et internet plus institutionnels ayant présenté, de 1974 à 2010, le service, le concours ou l'école.
S’agissant du BLCA et de Liaison, l’article se borne à les évoquer sous l'angle information-communication, sans analyser les contenus à ce stade, travail d’historien qu’il restera à entamer dès que possible.





Épisode 1 : 1974 – 1990

Début 1974, le commissaire général Daume, directeur central, créé le bulletin d'information du commissariat de l’air (BICA), qui sera parfois complété par un BICA bis destiné aux seuls commissaires d’active, pour aborder des questions plus corporatives (mutations, avancement, statut).

Le BICA,  diffusé chaque semestre sur 28 pages, comprend des articles de fond et des flashes sur la vie du service du commissariat de l’air et l'administration de l'armée de l'air. La rédaction est coordonnée par la sous-direction organisation-administration générale. Cette publication s’ajoute au bulletin de l'ANCA, plus ancien (en novembre 1974 nous sommes déjà au n° 49) et plus épais (74 pages), dont le contenu est très diversifié, rassemblant aussi bien des articles sur les activités de l'association - l'assemblée générale,  les voyages de ses membres ou la soirée annuelle - que des articles de fond sur tous sujets de société, selon l'humeur et le courage des adhérents rédacteurs.


Si le commissariat de l’air est encore au temps de « l’information » des commissaires d’active et de réserve, sur des supports classiques dans leur présentation et leur reproduction par l’imprimerie du service de fabrication du commissariat de l’air (SFCA),  il va rapidement évoluer vers la «communication », comme nous allons vous le conter.

Fin 1975 ou début 1976, le commissaire général Huguet, nouveau directeur central, créé le BLCA (bulletin de liaison), qui ouvre ses pages aux activités des commissaires de réserve. L’ANCA dispose même, à compter du numéro 4 de février 1978, d’une partie intitulée «Nouvelles de l’ANCA», tout en continuant à éditer sa propre revue selon des périodicités et des formes variables.



A compter du numéro 6 de mars 1979, le nouveau directeur central, le commissaire général Louet, lance une formule de 52 pages, qu’il définit comme « un symbole et une expérience », dans le cadre de sa nouvelle politique d’information. Comme il est de tradition, la SD AG est à la manoeuvre et le commissaire lcl Ducassé explique, dans un article intitulé symboliquement "J'administre donc j'informe", les tenants et aboutissants de cette évolution.

L’éditorial du directeur central met bien en relief les points importants du virage amorcé : «Il ne s’agit pas d’une volonté de changement pour le changement mais il convient de faire de cette publication, comme son nom l’indique, un véritable bulletin « de liaison », c’est-à-dire un instrument qui mette ou remette en contact les commissaires d’active et de réserve dispersés dans l’hexagone (et même au-delà). Pour ce faire, le bulletin doit être lu ; pour être lu, il doit être intéressant dans le fond et attrayant dans la forme. Notre bulletin est l’un des véhicules privilégiés de l’information des commissaires ».

Le contenu est structuré en 6 rubriques (actualités, « que font-ils », documents (autour d’un thème central : le SETAMCA, les ERCA, l’informatique, etc.), informations (sur des textes nouveaux), nécrologie, ANCA). La rubrique « actualités » est d’abord orientée « service du commissariat » mais va peu à peu informer de l’actualité du commissariat sur les bases aériennes, principalement sur le programme de rénovation des mess. Dans les actualités également, un article va relater chaque année désormais un évènement nouvellement créé au sein du service : le « cross du directeur central », qui se tient pour la première fois en septembre 1979 à Bordeaux.

En décembre 1980, avec le numéro 10, le directeur central se félicite des premiers résultats de son action menée depuis 18 mois. Il fait même ajouter une rubrique « Histoire », montrant ainsi la volonté de maintenir un lien entre les générations (déjà !). Mais l’évolution la plus importante réside dans la diffusion même du BLCA, désormais distribué à l’ensemble du personnel du service. De ce seul fait, l’actualité dans les régions prend une plus grande place (21 pages sur 40). Le directeur demande à tous « de développer au sein du service un esprit d’information ».

Avec le temps, le BLCA prend ses aises : le n° 12  de décembre 1981 passe à 64 pages et s’affiche sur papier glacé, ce qui améliore nettement la qualité de reproduction des photos et permet, de temps en temps, quelques reproductions en couleur (les insignes des éléments du service, la couverture rouge du dossier central, etc..).

Au fil du temps, les articles de fond étant mis en valeur et rehaussés par la qualité et la « visibilité » du support, on ne peut que constater un glissement progressif de la pure information vers une communication pro-commissariale, évolution quasi sociétale qui s’inscrit dans l’explosion des medias dans les années 80.

Dans le n° 13 de juin 1982, le commissaire général Bajard, nouveau directeur central, précise que «les axes essentiels de notre action doivent demeurer l’information, la concertation et la participation».

La couleur s’affiche davantage encore avec le n° 22 de janvier 1987 dont la couverture est rendue plus visible - et plus « armée de l’air » - avec une belle photo de la patrouille de France. Le mouvement est renforcé dans le numéro suivant avec une belle reproduction en couleur du marquis d’Arlandes en 2ème de couverture.

Avec le n° 27, nous quittons la PAF en couverture pour voir apparaître des commissaires des guerres dans leurs plus beaux atours en 1ère page, 3è et 4è de couverture, et ce jusqu’au numéro 29. Le commissaire général Stiot, historien de l’armée de l’air et érudit en matière d’uniforme, était sans doute à l’initiative de ce choix.

Dans  le n° 31 de juillet 1990, le nouveau directeur central, le commissaire général Jourdren, signale, dans un avant-propos manuscrit, que « tout lecteur attentif percevra sans difficultés certaines innovations, qui pourraient aller s’accentuant ».

L’idée est que la revue, sans qu’elle doive faire peau neuve, doit être rajeunie. Premier élément visible, madame Rebuffel *, cheville ouvrière de l’ECA, illumine de son sourire la couverture de ce numéro d’été.

Comme d’habitude, la SD AG alimente la réflexion et le responsable du comité de rédaction (« très, très restreint » écrit-il) lance, dans une note aux lecteurs, le traditionnel appel aux contributeurs d’articles, sur des sujets renouvelés tels que l’aéronautique militaire ou l’histoire du commissariat, sans exclure l’humour voire des mots croisés sur le thème du commissariat.
La note se termine par une proposition très marketing : « Si vous répondez nombreux et rapidement à cet appel, le n°32 pourrait créer la surprise ».

(à suivre)

* membre d'honneur de l'AMICAA