vendredi 4 octobre 2013

Du commissariat à l’UGAP

Interview du commissaire colonel (cr) Marc Brunet (ECA 75)

Vous avez mené 2 carrières successives, chacune de 13 ans, commissaire de l'air puis cadre à l’UGAP. Dans quelles circonstances avez-vous été amené à réorienter votre carrière vers le privé ?

Marc Brunet : J’ai effectivement mené une carrière militaire de 26 années avec des  périodes successives de détachement à l’union des groupements d’achats public (UGAP) pendant à peu près 13 ans soit donc la moitié de mon activité.
L’UGAP, qui est un établissement industriel et commercial (EPIC) et donc pas strictement le « privé »,  avait proposé en 1988 au commissariat de l’air un poste de directeur d’une de ses agences. Cette même année, j’étais pressenti pour  être affecté commissaire de base à Bordeaux après avoir occupé le poste de commissaire de la base d’Orange (pendant 4 ans) ; je ne souhaitais pas prolonger cette expérience et le détachement possible pendant 5 ans à l’UGAP m’a semblé une triple bonne opportunité : professionnelle, financière et géographique.


Q: Quelles fonctions avez-vous exercées dans cet établissement ?
MB :  A l’UGAP, j’ai été successivement directeur  régional Auvergne Limousin ; puis Rhône-Alpes et interrégional Sud Est avant de terminer comme chargé de mission au siège, auprès du Président.

Q: Que vous ont apporté votre formation à l'ECA et votre expérience dans vos différents postes de commissaire pour l'exercice de vos fonctions dans le privé ?
MB : Je dirais particulièrement la rigueur et l’organisation qui sont deux qualités développées à l’ECA  ainsi qu’une culture générale permettant de se sentir à l’aise dans le cadre des relations avec les autorités civiles (préfets, directeurs de CHU, recteurs, directeurs des conseils régionaux et généraux). Techniquement, notons aussi la connaissance du code des marchés publics.
Après l’ECA, mes fonctions m’avaient permis d’exercer le commandement d’équipes avec des effectifs très variés.

Q: A l'inverse, que vous a apporté  votre expérience dans le privé ?

MB : En tant que directeur à l’UGAP, un objectif chiffré annuel de CA était « négocié » et permettait d’apprécier objectivement les résultats de l’année, même s’il s’y ajoutait un aspect qualitatif. Les relations avec les autorités civiles et la nécessité de les convaincre de recourir à l’UGAP - avec un appui terrain de commerciaux - étaient exaltantes.


Q: Dans vos 2 activités, laquelle a été, d'une façon générale, la plus difficile, physiquement ou psychologiquement pour vous ? Pour vos proches ?

MB : Incontestablement l’armée de l’air. L’UGAP, par une plus grande stabilité géographique,  est un « plus » pour la scolarité des enfants même si la disponibilité quotidienne au travail est aussi exigeante que dans l’armée. Cette relative stabilité est particulièrement essentielle au moment de l’adolescence des enfants pour les résultats scolaires mais aussi pour leur équilibre psychologique (continuité amicale et sociale). La carrière de l’épouse s’en trouve aussi renforcée car malgré les grandes déclarations sur l’assistance à la mobilité, le ministère de l’intérieur a très rarement pris en compte ma situation géographique pour un rapprochement de conjoint.

Conclusion ? Je me suis épanoui aussi bien  dans les fonctions militaires et civiles et je ne regrette rien des orientations que le hasard - en grande partie - a permis. Postérieurement à ma retraite,  j’ai assuré un ESR de 365 jours ouvrables sur 5 ans qui a conclu mon activité professionnelle par un « retour aux sources » Je suis conscient qu’il s’agit là d’un déroulé de carrière plutôt atypique.