Nous apprenons le décès, le 15 mai 2025, du commissaire général (2S) Claude Arin (ECA 53), à l’âge de 95 ans.
Le bureau de l’amicale présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
Les obsèques ont été célébrées dans l'intimité.
Les condoléances peuvent être transmises à son épouse, madame Michèle Arin, 71 rue Jean Jaurès 92170 Vanves.
Biographie
Né le 17 juin 1929 à Paris.
Licencié en droit, diplômé d’études supérieures de droit privé, il entre à l’école du commissariat de l’air en 1953, avec la première promotion du recrutement direct des commissaires de l’air
En septembre 1955, à la sortie de l’école, il est affecté au commissariat des bases de l’air de Paris, avant de rejoindre en décembre le cabinet du préfet délégué pour l’administration de l’armée de l’air. Il fait ensuite partie de l’état-major particulier du secrétaire d’État aux forces armées « air »
En 1958, il est affecté à la direction du commissariat de l’air de la zone d’outre-mer n°3 à Tananarive, comme adjoint au directeur.
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Croisière africaine Lambaréné. Le Dr Schweizer avec l'ECA |
À son retour en métropole en 1961, il est nommé adjoint au directeur puis directeur de 1962 à 1965 de l’école du commissariat de l’air.
En 1965, il est affecté à Tours comme chef de service du commissariat des bases de l’air et directeur du CATA.
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1968 avec les élèves de l'ECA, en visite (cre lcl Arin à g.) |
Il rejoint en 1969 la DCCA pour y occuper successivement les fonctions d’adjoint au sous-directeur de l’organisation et de l’administration générale puis en 1971 de sous-directeur du budget, de la solde et des transports, enfin sous-directeur des matériels en 1973.
En 1975, il est membre du cabinet militaire du ministre de la Défense.
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1974 visite de l'ECA à Reims |
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1981 Metz |
A compter du 1er janvier 1978, nommé commissaire général, il est directeur du commissariat de la force aérienne tactique et de la première région aérienne, à Metz.
 | 1978 Romilly |
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1981 soirée des maîtres-ouvriers. Cres Monjoin, Louet, Auvieux, Arin, Barbaroux |
Le 1er janvier 1982, il est nommé inspecteur du commissariat et de l’administration de l’armée de l’air.
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85 visite d'inspection |
Admis dans la deuxième section à compter du 1er janvier 1985
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Une sortie de l'ANCA, avec les familles, |
Commissaire capitaine en octobre 58, commissaire commandant en janvier 62, commissaire lieutenant-colonel en janvier 65, commissaire colonel en février 71 commissaire général de brigade aérienne en janvier 78, commissaire général de division aérienne en janvier 82
Chevalier de la Légion d’honneur chevalier de l’ordre national du mérite
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2003 ECA film des 50 ans |
La photo des 50 ans de l'école du commissariat de l'air, avec quelques anciens élèves
Messages
Le commissaire général Arin, un grand ancien à la personnalité contrastée
Austérité, rigueur et bienveillance : c’est ainsi que je définirais, en quelques mots, le général Arin sous les ordres duquel j’ai eu l’honneur de servir à la direction du commissariat de la Fatac-1ère région aérienne à Metz à partir du 1er janvier 1978.
Le général Arin succède à cette date au général Louet. Alors capitaine depuis 15 mois, ayant pris la suite, comme chef de la division matériels, du commissaire lieutenant-colonel Eudes, je suis prié de présenter mes parapheurs exclusivement à l’adjoint du directeur, dans l’attente d’être reçu par le général. Les convocations étant faites selon l’ordre de l’annuaire, je ne suis introduit dans le bureau du général qu’au bout de trois semaines ! Le « bonjour monsieur Barbaux » et le vouvoiement me font entrer dans un monde nouveau, à l’opposé de celui dans lequel j’évoluais depuis près de deux ans et demi sous la direction du général Louet qui m’appelait « Barbaux » et qui m’a toujours tutoyé. Le comportement austère succède alors à l’allure sportive.
Les projets de notes soumises à la signature du général doivent être absolument parfaits, non seulement sur le fond, mais aussi sur la forme et notamment la ponctuation. Le point-virgule, par exemple, retrouve ses lettres de noblesse. Il n’est pas rare que le pool dactylos se remette à la tâche plusieurs fois pour une simple note de quelques lignes. Bref, nous sommes tous à rude école mais, avec le temps, je sais gré au général Arin de m’avoir enseigné la rigueur dans la rédaction des notes, ce dont je me souviendrai pendant toute ma carrière.
Il faut aussi s’adapter à l’humour peu commun du général. Un jour que je demande à le voir, il me reçoit fort courtoisement par un « Bonjour M. Barbaux, au revoir M. Barbaux ». Devant mon étonnement, il me rappelle que j’ai demandé à le voir et que, l’ayant vu, je peux me retirer. Je bredouille que je voudrais aussi lui parler …. Je crois m’être assez bien habitué à cette forme d’humour. J’ai même la tentation, en retour, de m’y adonner mais je dois avouer que je ne m’y suis jamais risqué !
Enfin, je remarque que le général Arin est capable, dans certaines circonstances, de bienveillance et d’empathie. Sa pudeur naturelle semble le retenir de trop manifester ses émotions mais elles sont bien réelles. Le général, devenu inspecteur, manifeste cette bienveillance lors des examens oraux de fin d’année à Salon - je suis alors adjoint au directeur de l’école - quand les élèves sont en difficulté pour restituer leurs connaissances.
Rigueur intellectuelle et morale, intelligence des situations, rapidité et performance dans l’action, bienveillance : voilà quelques-unes des qualités du général Arin.
Quand j’étais moi-même inspecteur, le général Arin acceptait toutes mes invitations, notamment lors de mon départ en 2ème section. Il m’a, un peu plus tard, invité dans un excellent restaurant de la place de l’Odéon, où il m’a fait part de sa passion pour l’opéra et … pour le ski. Il m’a ensuite appelé régulièrement au téléphone pour prendre des nouvelles.
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Des visiteurs à l'ICAAA, avec le cre gal Barbaux |
Mon général, vous êtes une grande figure du commissariat. Je suis heureux et fier de vous avoir servi le mieux que j’ai pu. Je ne vous oublierai pas.
Commissaire général (2S) Michel Barbaux
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Le commissaire de l’air le plus ancien de notre corps vient de nous quitter. Je l’appelais encore récemment pour prendre de ses nouvelles, mais aussi pour lui donner des nouvelles de certains anciens qu’il avait pu connaitre. A chaque fois qu’il apprenait le décès d’un commissaire plus jeune que lui (ce qui était le cas très souvent), il se sentait triste et me disait : « Ce n’est pas normal car il était plus jeune que moi… »
Pour ceux qui ont connu le commissaire général Arin en activité, il était le symbole de la rigueur, en particulier dans l’emploi de la langue française. Quand nous étions élèves à l’ECA, il était inspecteur et venait nous voir souvent, surtout en période d’examens et de restitutions d’études. Nous en avions un peu peur, mais il était à la fois toujours d’une grande élégance et d’une grande rigueur, ce qui ne l’empêchait pas, j’en suis persuadée, d’aimer venir nous voir !
Commissaire général (2S) Patricia Costa