samedi 14 décembre 2024

JO 2024 : le GSBdD Île-de-France, cœur du réacteur du soutien à l’opération

Entretien avec le commissaire général  Olivier Avérous (ECA 94)


Environ 90 % des enjeux opérationnels de la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024
concernaient l’Île-de-France. Une concentration des moyens qui implique une concentration du soutien et une implication importante du Groupement de soutien de base de défense (GSBdD) Île-de-France. Son chef, le commissaire général de 2ème classe Olivier Avérous, nous explique la particularité et l’importance de cette opération de soutien pour l’organisme.

« Trois points méritent d’être soulignés. L’empreinte géographique du soutien dans un premier temps. En miroir du plan de stationnement de la force, au plus près des Jeux, la quasi-totalité des emprises du GSBdD a été mobilisée et impactée, afin de soutenir quotidiennement la force sur près de 15 sites. 

Il en a résulté une empreinte humaine conséquente. Ce sont un peu plus de 1000 personnels du GS, civils et militaires, d’active et de réserve, qui se sont mobilisés, et 200 sont venus en renfort depuis les groupements de soutien de province. 

Enfin, l’empreinte temporelle. Chaque année, le GS Île-de-France appuie pendant deux semaines les 6.000 défilants du 14 juillet. Cet été, avec les Jeux, l’effort de soutien s’est étalé sur trois mois et a concerné en moyenne 10.000 hommes avec un pic à 13.500. »

Soutenir une telle opération demande une planification et une préparation pointilleuse.

« Le GS s’est préparé à cet évènement il y a plus d’un an, en lien très étroit avec l’état-major de zone de défense (EMZD) Île-de-France et l’état-major opérationnel du service du commissariat des armées (EMO-SCA) et en coordination avec l’ensemble des services interarmées et l’économat des armées. Pour répondre aux enjeux du soutien, une équipe de marque sous la coupe de l’adjoint au chef GS a été constituée dès le mois de janvier 2024 pour conduire une analyse capacitaire site par site. 


Au regard du constat dressé, et avec l’appui de l’ensemble du service du commissariat des armées, nous avons mis à niveau chacun de ces sites. C’est ainsi près de 120 nouveaux matériels de restauration qui ont été installés, de nombreux marchés  qui ont fait l’objet d’avenants et des capacités additionnelles en matériels de soutien de l’homme - en régie comme externalisées - qui ont été déployées. 

Enfin, à compter du 1er juin, soit un peu plus d’un mois avant le début officiel des Jeux, un centre opération (CO) a été activé sept jours sur sept. Ce centre opération fut l’interlocuteur unique du commandement interarmées de l’opération et assurait l’interface et la coordination avec les unités de soutien du GS présentes sur chaque site. À l’issue des Jeux olympiques, ce CO s’est attaché à planifier les opérations de désengagement des matériels mis en place, véritable opération dans l’opération. Ce sont ainsi près de 120 containers de matériels Commissariat qui ont été acheminés vers les ELoCA pour être reconditionnés. »

Et lorsqu’on lui demande l’expérience qu’en tire le groupement de soutien de la base de défense Île-de-France, le commissaire général Avérous est formel : « Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 ont été une formidable aventure humaine. Cette mission de soutien hors-norme a été un moment fédérateur pour le GS. Il aura gagné en maturité dans la maîtrise de ses process, en réactivité et en culture opérationnelle. Autant d’atouts qui nous permettront, demain, de continuer à renforcer la résilience opérationnelle des armées face aux enjeux de la région Île-de-France. Je retiens également l’engagement et la réactivité de l’ensemble du service du commissariat des armées qui s’est mobilisé dans toutes ses composantes pour être au rendez-vous de cet évènement aussi unique qu’hors-norme. »

Revue Soutenir (Hors-série 2024) ; photos SCA