samedi 28 septembre 2024

C'était Chamalières

 

Le 2 mai 2002, le commissaire général René Rame, alors en 2ème section, écrit au commissaire général Clouzot, directeur central, pour lui faire une proposition dans le cadre de la préparation d’un historique du service du commissariat de l’air.

"Dans la lettre du 8 avril 2002, vous envisagez de faire de l’histoire du service le thème central de la célébration du cinquantenaire de l’école du commissariat de l’air. Peut-être, puis-je en ce domaine apporter une certaine contribution en vous adressant, en communication, l’historique de l’établissement central du commissariat n° 797 de Chamalières.

Au printemps 1971, j’ai été désigné comme directeur de cet établissement et commandant de la base aérienne n° 291 avec mission de liquider cet organisme, c’est-à-dire d’amener progressivement à zéro stocks et personnels.

Dès mon arrivée, comme tous les nouveaux « patrons », j’ai visité les bâtiments des sous-sols au grenier, examiné les archives,  dialogué avec les « anciens »…

Très rapidement, j’ai eu l’impression que les murs, les documents, les personnels me racontaient une belle aventure, et espéraient de ma part plus qu’une écoute attentive… car cet établissement occupait une place particulière dans le commissariat de l’air.

Le bourreau est tombé amoureux du condamné !

Ne pouvant sauver son corps, il a essayé de lui donner une fin la plus digne possible et surtout, de sauver son âme, c’est-à-dire son histoire. Ainsi est né l’historique, diffusé à l’époque assez largement dans le service,  probablement aussi au service historique de l’armée de l’air. C’était il y a 30 ans et, depuis, ce document a été selon toute probabilité, c’est bien normal, classé, archivé, oublié... 

L’établissement de Chamalières a été le premier pas vers un service de l’intendance propre à l’air. Après quelques tâtonnements, tout a commencé à Chamalières, en 1939  pour s’achever 14 ans plus tard avec la création de l’école du commissariat de l’air, ultime étape de l’autonomie.

Malgré un accouchement difficile, la recherche laborieuse d’un berceau pour le bébé, une enfance dans les « années noires », cet établissement a su, pendant 34 ans, être utile et efficace et montrer qu’il méritait indiscutablement sa création.

Cet organisme possédait bien des particularités, voire des curiosités, que j’ai tenté de rassembler. Dans cette note de présentation (sinon de promotion) on ne saurait tout évoquer. Citons seulement :

- côté infrastructures : les vitraux du bâtiment PC ; le ruisseau La Tiretaine, passant sous plusieurs bâtiments et qui devait à l’origine entraîner des roues à aube ;

- Côté utilisation : l’établissement a abrité, un certain temps, le service du personnel de l’armée de l’air, invité à déguerpir en juin 1943 par les Allemands, qui installent dans les locaux un magasin d’habillement pour leur armée de l’air. L’établissement est mêlé à la Résistance et à la libération puis devient, de 1958 à 1960, le principal élément air du Puy-de-Dôme auquel sont rattachées diverses petites unités.

- Côté personnalités : il a reçu l’acteur Noël Noël ; il a inspiré un sketch de Fernand Raynaud (né à Clermont-Ferrand) ; son dernier commissaire directeur (moi-même) a été intronisé en 1971 en présence de monsieur Giscard d’Estaing, maire de Chamalières, et futur président de la république en 1974.

Par sa souplesse et son dynamisme, il a su s’adapter, innover, créer des activités nouvelles, s’imposer même dans le domaine sportif.

Lui donner la place qu’il mérite dans l’histoire du service serait une belle récompense pour tous ceux qui ont avec intelligence, dévouement et enthousiasme travaillé dans ses magasins, ses ateliers, ses bureaux et son laboratoire."

Commissaire général René Rame†

NB : En 2024, ce livre sur l’histoire de l’établissement de Chamalières entre au catalogue de l’AMICAA et est proposé sur le site HelloAsso.

https://www.helloasso.com/associations/amicaa/boutiques/catalogue-de-l-amicaa

Nous remercions les enfants du commissaire Rame pour le dépôt à l'AMICAA des archives professionnelles de leur père, qui ont été déposées au SHD.