mercredi 29 novembre 2023

La Direction du Commissariat de la FATAC-1ère RA à Dijon (1965-1972)

Par le commissaire général (2S) Gérard Peyronnet

Décembre 1968, arrivée à Dijon sous la neige. Quel choc après une année passée sous les tropiques ! Mais une affectation en FATAC-1ère RA ne pouvait, à l’époque, être considérée que comme une opportunité à saisir. Travailler pour un grand commandement opérationnel (celui de la Force aérienne tactique) et une région aérienne (la 1ère) réunis semblait de bon aloi.

La direction à Dijon

La découverte d’une situation bien particulière fut ma première surprise. En effet, à Dijon point de FATAC mais seulement la 1ère RA. Car le grand commandement avait abandonné la capitale bourguignonne en 1965  pour s’installer en Lorraine sur la base de Metz-Frescaty. A Dijon résidait donc le commandement territorial et ses divers services rattachés : directions du commissariat, technique et santé, Bureau régional des personnels civils, Centre mobilisateur de l’air, etc…

Place Wilson
Deuxième surprise, la localisation : commandement territorial et direction du commissariat se situaient en centre-ville dans un bel immeuble bourgeois, place Wilson. 

Caserne Krien

Les autres services étaient installés, à près de deux kilomètres de là au nord-est de la ville, dans la caserne Krien (base aérienne 205, 2 avenue Aristide Briand) qui accueillait également le Centre administratif et territorial de l’air (CATA) 850 et le Commissariat des bases de l’air (CBA) 750. L’établissement régional annexe de Dôle (ERACA 2/781) était rattaché à cette base.

Cres Louze, Leroux, Colombe, de Brunier
Place Wilson régnait une ambiance… urbaine, dans tous les sens du terme. Cinq commissaires et cinq officiers des bases composaient le staff de la direction dont les locaux se répartissaient  entre le rez-de-chaussée, les 1er et 2ème étages du bâtiment principal (direction, bureaux finances, organisation et contentieux) et un bâtiment annexe (pool dactylo, bureau matériel), l’ensemble réuni par une cour intérieure au milieu de laquelle trônait un magnifique cerisier qui, à la saison, régalait le personnel.

Achern
Enfin troisième surprise, la DCA FATAC-1ère RA possédait, depuis le 1er octobre 1967, une « annexe » en Allemagne, la sous- direction du Commissariat de l’Air (SDCA) implantée à Fribourg puis ensuite à Achern (juillet 1970) dont la compétence s’étendait à toutes les unités aériennes en RFA et à Berlin. 

Les mess étant implantés sur la BA 205, un bus militaire effectuait tous les jours le trajet Wilson-Krien permettant à tout le personnel de se restaurer.

Sur le plan administratif, la présence des services auprès du général commandant territorial facilitait la tâche ingrate des signatures : pas besoin de se déplacer quotidiennement à Metz. Cependant, une fois par mois ou à la demande, les autorités dijonnaises se rendaient à Metz en avion (peu souvent) ou en voiture(s)…longue expédition de plus de deux cents kilomètres sur la RN 74 au milieu d’un flot ininterrompu de camions…l’autoroute A31 n’étant pas encore réalisée.

De Dijon à Metz

Tout ceci jusqu’en 1972, année où fut acté le transfert du « territorial » auprès du commandement opérationnel à Metz. Sur la BA 128, un bâtiment neuf attendait les directions précitées. C’est alors que le directeur régional du commissariat de l’air de l’époque (le général Ferlicot) décida que les services du commissariat seraient les premiers à rejoindre Metz, espérant ainsi que les personnels mutés en Lorraine pourraient obtenir des logements militaires en priorité. C’est ainsi qu’en avril et mai 1972, dans une noria de camions, une grande partie du matériel de bureau prit la direction de Metz. Un déménagement remarquable et remarqué ! 

Seules deux personnes restèrent à Dijon durant le mois de juin, le directeur et moi-même, tous deux mutés à Paris. Durant la même période, le CATA 850 était dissout et regroupé avec le CATA 851 à Montigny-lès-Metz (caserne Reymond). Le CBA 750 disparaissait également, mais comme tous les autres CBA, en raison de la mise en place des commissaires de l’air sur les bases aériennes.

La mort de la BA 205 était inéluctable. Aujourd’hui, le site est le siège de l’Ecole nationale des Greffes. L’immeuble de l’ancienne direction du commissariat de l’air semble avoir été vendu et est en cours de « désamiantage » !!

Ancienne entrée de la caserne Krien - BA 205

Ainsi se terminait une réorganisation. Bien d’autres suivirent…emportant même dans la tourmente la fameuse FATAC-1ère RA … !!

PS : autre volet de cette histoire Dijonnaise, le commandant territorial résidait dans une villa sur le cours du général de Gaulle menant au Parc de la Colombière. Cet immeuble devint pendant quelque temps une annexe du mess des officiers de la BA 102 de Dijon-Longvic. Qu’est-il devenu depuis la disparition de cette base ? Un dijonnais pourrait-il nous le dire ?