vendredi 8 septembre 2023

Sport pour un, sport pour tous (1ère partie)

Aux lendemains de la guerre, après une période où le sport n’est pas une préoccupation  des commissaires de l’air, pris dans leur ensemble,  et où l’on parle encore davantage de « gymnastique » que de « sport », 1953 peut être considéré  comme une année charnière, au moment où les premiers commissaires de l’air de recrutement direct vont pratiquer régulièrement à Salon-de-Provence des activités sportives en parallèle à leur formation militaire.

Mais après cette « mise en jambe » à Salon, le maintien d’une bonne condition physique par la pratique du sport n’est toujours pas  un objectif affiché par le service du commissariat de l’air, qui laisse l’initiative aux chefs de service et, surtout, aux intéressés. 

En 1971-72, les premiers commissaires de l’air sont affectés sur les bases aériennes et retrouvent de ce fait cette atmosphère « sportive » qu’ils avaient connue durant leur scolarité à Salon. Car, sur une base aérienne, le maintien d’une bonne condition physique est institutionnel, essentiel à la mission et, chaque jeudi matin, tout le personnel courre, nage, souffre en salle de sport ou pratique un sport d’équipe (sauf ceux en poste, notamment le personnel des mess, qui pratique durant l’après-midi).

Le vent du sport commence donc à souffler sur les commissaires de l’air puis forcit fin 1978 lorsque le commissaire général  Louet prend la direction du service. Le commissaire général Louet est connu dans le service comme étant un passionné de sport, et notamment de football. Non seulement, il pratique mais, dans toutes ses affectations, il incite ses personnels à faire de même (SFCA Ris Orangis, DCA FATAC-1ère RA Metz). Pour certaines disciplines, il créé des clubs afin que certains pratiquants puissent participer à des challenges entre formations. A cet égard, il est parfaitement dans la « ligne » de l’Armée de l’air, s’agissant de condition physique et, par là même, de "militarité".

1975-77 Les sportifs de la DCA Fatac-1ère RA Metz

Avec le nouveau directeur central, le signal est clair. Ainsi, il profite d’une première visite à la DRCA de la 4ème RA à Aix en janvier 1979 pour gravir la Sainte Victoire, à l’invitation du général commandant la région aérienne.  Le reporter du BLCA  décrit les difficultés rencontrées par les randonneurs : « Le brouillard aidant, on frôle l’abîme sans en apercevoir les profondeurs. Le passage en corniche, réputé délicat, est vaincu sans trop d’émotion. Puis, voilà le fameux éboulis : on serre les dents, on s’accroche ». Tout est bien qui finit bien, la Sainte Victoire est vaincue.

En ce début d’année 1979, le directeur décide de créer  le « cross du directeur central », programmé à Bordeaux en septembre,  invitant (!) les directeurs régionaux ainsi que les directeurs de service et chefs d’établissement à organiser  les sélections. Les régions seront  chargées d’organiser la course à tour de rôle. La machine se met en route, obligeant de nombreux commissaires  à se doter d’une tenue de sport, au moins pour la photo. Bien sûr, les commissaires les plus jeunes, formés à Salon, embrayent sans difficulté. 

Le BLCA se fait l’écho de cette première course dans son numéro 8 de décembre 1979.

Cre gal Arin (506), de Beaufort (502), cre gal Louet (500), Auvieux (501) L'Huillier (503) Thomas (511)

« Ils sont venus des quatre coins de l'hexagone pour participer au cross du Directeur central du commissariat. Certains se sont perdus dans le hall de la gare de Bordeaux. Funeste présage : s'être entraîné durant plusieurs mois et être lâché avant même le départ de la course. 

Mais, le 20 septembre, à 8 h 30 tous les compétiteurs étaient sur le parcours de cross de Gujan-Mestras, ceux de la D.C.C.A., des quatre D.R.C.A. et de Brétigny. 

Ils trottaient allègrement, la reconnaissance du parcours prenait l'allure d'une promenade romantique; le charme du paysage, la souplesse du sol, les genêts en fleurs incitaient à l'euphorie. 

Soudain la butte apparut : une montée rude, pour bien vous essoufler ; une descente accusée pour vous couper les jambes, et pour vous achever, un raidillon abrupt. Il fallait passer par là à chaque boucle du circuit et,  avant d'arriver, faire encore un tour de piste sur le stade. 

Chacun comprit que le cross du Directeur ne serait pas une promenade, mais qu'il faudrait batailler ferme pour y jouer honorablement un rôle. Et les favoris, habitués aux sévères compétitions, prenaient la mesure de la fameuse butte, en calculant déjà la manière dont iIs allaient l'attaquer. Les décisions se feraient là. Ceux qui nourrissaient des prétentions plus modestes étaient inquiets : « Comment escalader cette maudite colline défaillance ? Fallait-il aller vite sur le plat pour prendre de l'avance ou, au contraire, se réserver pour accélérer dans la montée? » 

Et le public ne s'y trompa pas, qui prit position sur ledit monticule pour encourager ses favoris à l'endroit le plus difficile.[…]

La DCCA l'emporta avec deux victoires d'équipe (seniors et vétérans) et 3 médailles individuelles ; la 3ème R.A. enleva 2 victoires d'équipe ( vieilles pointes et féminines) et cinq médailles individuelles. La FAT AC (une médaille) ; suivent  la 4ème R.A., la 2ème R.A. ( une médaille) et le SETAMCA. […]

Souhaitons que ce cross du directeur devienne une «classique». Le succès de cette première édition, grandement facilité par la parfaite organisation déployée par le CATA 853, ne peut que l'encourager. 

Rendez-vous en FATAC le 12 juin 1980. »