lundi 26 septembre 2022

Le commissaire général Bajard, à grands traits

Voici trois textes illustrant la personnalité du commissaire général Bajard, où perce une approche Exupérienne des rapports humains, tournée vers la transmission au profit des plus jeunes, le souci de rendre l'administration toujours plus satisfaisante, plus efficace et plus humaine, et enfin un engagement personnel dans la société (notamment le scoutisme, les activités culturelles au SFCA puis à Balard avec l’ASCAIR, dans l'association Notre-Dame des Ailes ou à la tête de l’AMICAA, qu'il a créée).
N'hésitez pas à nous transmettre vos témoignages : amicaa.air@gmail.com

1981 : Discours de prise de fonction comme DCCA

« PARIS, le 1er décembre 1981.

Appelé aux fonctions de directeur central du Commissariat de l'air, je rejoins mon poste avec confiance.

Je sais que les Commissaires, officiers avant tout, sont désireux de rendre à l'armée de l'air' les services qu'elle attend d'eux. Je sais aussi que les officiers, sous-officiers et le personnel civil mettent en œuvre tout leur savoir et leur dévouement pour que le service du Commissariat atteigne les objectifs fixés. Ce service est, comme une entreprise, un ensemble très structuré au sein duquel chacun remplit sa tâche en recherchant l'efficacité et la simplification des procédures ainsi que l'économie des moyens. 

J'hérite donc d'une bonne situation forgée par mes prédécesseurs et notamment par le dernier directeur central le commissaire général Louet. En effet, il a imprimé sa marque personnelle dans tous les domaines. Je tiens à lui exprimer la reconnaissance déférente du service et la mienne pour le dynamisme qu'il a su donner et pour le niveau et la qualité des résultats qu'il a obtenus. 

Pour l'avenir, il nous faut continuer à développer cette voie. Les axes essentiels de notre action doivent demeurer l'information, la concertation et la participation. Dans ce contexte, nos objectifs consisteront à exécuter au mieux notre mission, au profit de l'armée de l'air et de son personnel, en cherchant à résoudre les problèmes administratifs et en veillant à la satisfaction rapide des besoins de tous ordres. 

Il nous faut donc connaître ces besoins, demeurer attentifs et imaginatifs et avoir le souci de bien faire. 

Il va de soi que la connaissance des problèmes suppose une large compétence professionnelle ce qui implique un effort constant de recherche, d'approfondissement, de curiosité et de remise en cause. 

Les commissaires et tout le personnel militaire et civil du service doivent donc demeurer à l'écoute de l'Armée de l'air, des personnes qui la composent et rechercher les réponses aptes à résoudre les problèmes posés. C'est d'ailleurs parce qu'ils partagent la vie du personnel qu'il doit leur être plus facile d'imaginer des solutions pour rendre l'administration toujours plus satisfaisante, plus efficace et plus humaine. 

Dans cette approche, cette étude permanente, chacun doit conserver un jugement sûr et sain. 

Pour cela il lui faut parfaire ses connaissances sur le monde, notre pays, notre culture, notre histoire et les valeurs essentielles qui sont les nôtres. Il lui faut aussi connaître les techniques modernes de gestion et leur philosophie d'emploi. Seul cet acquis permet une action réfléchie, sereine et concrète. 

Et puis, il faut également faire preuve de bon sens. La nouveauté n'est pas meilleure parce qu'elle est nouveauté, et le passé n'est pas absurde parce qu'il est le passé. 

Seule est raisonnable la recherche opiniâtre, sage mais audacieuse, d'une meilleure adaptation de l'administration militaire aux nécessités du moment. 

En agissant ainsi nous tendrons vers la «société de services» que le commissaire général Louet appelait de ses vœux dès sa prise de fonctions. 

La tâche que nous assumons dans l'Armée de l'air est parfois obscure, souvent difficile mais toujours noble. Récemment, en rendant hommage à mon prédécesseur, le chef d'Etat-major de l'armée de l'air a indiqué que nous suivions une bonne voie. 

J'ai toutefois conscience que rien n'est jamais fini et c'est pourquoi je compte sur chacun d'entre vous pour contribuer à la pleine réussite de notre mission au sein de l'Armée de l'air. » _____________________________________________________

2013 :« Le Commissariat de l’air est mort, vive le Commissariat et l’Armée de l’air ! » 

On en parlait depuis bien longtemps déjà ! Cela a commencé par des interrogations à la suite de certains symptômes dont l’un des principaux fut l’apparition, dans les années 1950, d’un nouveau sigle, barbare comme le sont tous les sigles : la C.P.I.C. (la commission permanente des intendance et commissariats). Cette commission fit mentir le mot que l’on prête à Clemenceau : "Une commission est une réunion de gens qui, pris isolément, ne peuvent rien faire, mais qui, réunis en commission, peuvent décider que rien ne peut être fait". Son rôle était de rapprocher dans divers domaines les services de l’Intendance (appelée à devenir le commissariat de l’Armée de terre) et des commissariats (de la Marine et de l’Armée de l’air).

Salon, 1984
Un travail important fut accompli, travail d’harmonisation des règlementations administratives, d’harmonisation des matériels approvisionnés, de coordination et de centralisation des marchés pour les matériels communs aux trois armées… Certains se demandaient jusqu’où irait ce rapprochement qui s’opérait entre les services. Les responsabilités administratives et logistiques du commandement dans chacune des trois armées exigeaient cependant que chaque armée puisse disposer d’un service propre pour assumer ces responsabilités.

Il est certain que l’évolution des structures de commandement, avec les nouvelles responsabilités du chef d’état-major des armées, devait nécessairement conduire à un changement radical dans l’organisation des trois services concernés. Leur disparition au profit du service du commissariat des armées s’imposait.

2016, avec le général Lanata, CEMAA

L’avenir reste à écrire, certes. Mais il s’enracine dans un passé riche de valeurs, à la transmission desquelles l’AMICAA se propose de participer. En effet il y aura - il y a déjà, notamment avec les anciens commissaires de l’air en activité -  des commissaires des armées spécialement formés pour servir, à certaines étapes de leur carrière, auprès des divers échelons du commandement de l’Armée de l’air, comme il y en aura pour servir auprès du commandement de l’Armée de terre ou de la Marine. Grâce à cet « ancrage », les commissaires des armées "Air" auront, pendant leur formation, le privilège de vivre dans la proximité, on ne peut plus immédiate, de l’école de l’air. Leur vocation d’officier ne peut qu’en être affermie. Leur connaissance de l’Armée de l’air ne peut qu’en être plus complète. Ils apprendront comment cette armée vit la devise de Guynemer : « Faire face».

________________________________________________

Décembre 2014 : Lettre aux membres de l’amicale 

2013
« Comment ne pas être frappé par la diversité des membres de notre Amicale ? Vouloir entretenir entre nous tous une relation de confiance, un lien solide, en dépit de ce qui nous rend différents les uns des autres, est notre ambition. Pour ce faire, nous devons nous servir au mieux de ce que certains pourraient considérer comme notre faiblesse, mais qui en réalité est notre force : notre extrême diversité. C’est une force si nous savons nous parler et nous écouter. 

Les anciens ont un passé riche en enseignements et il leur incombe de le mettre à la disposition des plus jeunes. Pour cela, ils peuvent compter sur l’Amicale. Mais il leur revient aussi de vivre proches des plus jeunes en s’intéressant à leurs activités, à leurs difficultés, à leurs expériences. Les réunions en région peuvent très bien avoir cet objectif.

2016
De leur côté, les jeunes qui sont ancrés dans l’armée de l’air, comme ceux ancrés dans les autres armées d’ailleurs, sont des éclaireurs qui contribuent à préparer un avenir encore incertain. Il leur incombe de s’intéresser aux expériences passées de ceux qui ont travaillé dans leur milieu d’ancrage, non pas pour les répéter, mais pour essayer d’en tirer des leçons pouvant leur permettre d’éviter des erreurs, ou de trouver des solutions propres à résoudre leurs difficultés. Pour cela, ils doivent pouvoir se tourner vers les anciens.

Pour que l’Amicale soit une réelle réussite, sachons donc nous écouter, sachons nous poser des questions les uns aux autres, refusons les jugements rapides, n’enfermons pas chaque groupe dans des catégories qui sont de pures inventions, de pures constructions gratuites qui nous dispenseraient de réfléchir et nous priveraient de moyens.

L’Amicale s’est donné les moyens de faire connaitre les questions que se posent ses membres et, à l’inverse, de permettre à ceux qui ont des éléments de réponse de les apporter soit à la communauté, soit en nouant une relation directe avec les auteurs de ces questions. C’est ainsi que les liens personnels entre nous prendront réellement corps. »

2016 réunion du bureau