Ses obsèques auront lieu le jeudi 7 avril à 10h 30 à l’église de Buc.
L’Amicale présente ses sincères condoléances à sa famille ainsi qu'à ses proches.Biographie
Né le 19 mai 1934
19xx–1955 : Sciences Po Paris
1957-1959 : Officier des détails à la 10ème escadre de chasse – Creil
1959-1961 : DCCA Paris - en charge du bureau personnel au sein de la SD Organisation (1)
1961-1963 : CBA d’Alger Maison Blanche (resté affecté après mars 62 dans le cadre des accords d’Evian)Janv-oct 1964 : Mission centrale de liaison pour l’assistance des armées alliées- Paris bd de Latour-Maubourg
1964-1981 : compagnie Air France : siège (chargé du plan d’entreprise de 1964 à 1969, puis de la formation économique des cadres), directeur adjoint du réseau Afrique-Proche-Orient, siège (responsable du plan d’entreprise pour l’investissement), réseau (DG adjoint Méridien gestion SA) ; 1974 promu cre lieutenant-colonel (réserve)
1981-1982 : IHEDN
à dr. |
Activités personnelles : recherches sur l’histoire de l’aviation à Buc, avec le cre général Mulotte (2)
(1) Voir notre interview du 2 mai 2017 sur « l’affaire du statut »
(2) Voir notre article du 25 août 2017 « Commissaires écrivains et historiens »
En souvenir de Jean-Claude Guiriec par son camarade de promotion Guy Burdin (ECA 55) ancien directeur central
Major de la promotion à l'entrée à l'E.C.A., Jean- Claude Guiriec reste pour moi le camarade de promotion discret et réservé, remarquable par sa culture, son allure son flegme et son humour, enfin très "british".
Sa carrière militaire, il l'a commencée, bien sûr, comme nous tous en touchant aux « détails » en escadre, mais, très rapidement, il a su montrer, aux échelons supérieurs, son efficacité en réussissant, en 1960, à faire accélérer le vote du statut des commissaires de l’air. Pour le récompenser, le directeur central lui offrit de participer à la croisière de la promo ECA 59 en Afrique et Madagascar, une véritable épopée pendant laquelle il fut pour moi, alors cadre de l'école, un réel complice. Mais il ne faut pas omettre un exploit marquant : son "enlèvement " en 1962 par le FLN, en compagnie du commissaire T., postérieurement aux accords d'Evian (voir le récit suivant, extrait du Mémorial édité par la promo EA55 à l'occasion de son 50ème anniversaire). Terminant sa carrière d'active comme commissaire commandant, il a su la poursuivre dans la réserve pour terminer commissaire colonel.
Je reste admiratif devant sa carrière civile au sein du groupe Air France pendant laquelle nous nous sommes perdus de vue.
2012 Rocamadour - à g. |
Mais retraités tous les deux, nous nous sommes revus à l'occasion d'une part des sorties avec épouses des membres de la promotion, qui nous ont conduits à travers la France et jusqu'en Allemagne et, d’autre part, assez souvent sur les fairwways de Fourqueux et de Villacoublay à pousser la petite balle blanche. Mais il était, comme dans d’autres domaines d'ailleurs, beaucoup plus fort que moi.
2019 la promo 55 dans le sud-ouest - à g. |
Soixante-sept ans de franche camaraderie, cela ne peut que marquer une vie.
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Les aventures de deux commissaires dans les Aurès après les accords d'Evian par Jean-Claude Guiriec
Nous sommes fin septembre 1962. Les accords d'Evian sont signés et nous permettent, théoriquement, de circuler librement en Algérie, en tenue. Avec Jacques T. de la promo 54, nous obtenons la permission pour visiter Constantine et nous voilà partis en 2CV.
Après Constantine, tentés par la visite de Timgat, nous nous y rendons et de là à Biskra. Tout se passe bien dans la traversée des Aurès où nos uniformes nous valent des saluts militaires. Après la visite de Biskra, les choses se gâtent un peu : la "gendarmerie" FLN nous arrête et nous avons beau évoquer les accords d'Evian nous nous retrouvons au poste, bien inconfortable.
Nous parvenons, tout de même, à obtenir deux matelas mais une bonne partie de la nuit se passe à discuter avec un "geôlier" d'abord pour le persuader d'alerter, dès le lendemain, le consul de France encore en poste à Biskra puis pour lui expliquer que, la paix revenue, l'organisation de leurs pouvoirs publics devait être complètement revue afin que "cedant arma togae". Il buvait nos paroles et paraissait entièrement acquis à cette idée.
Le lendemain matin, nous obtenons une communication téléphonique avec notre consul, un peu surpris, qui nous déclare arriver incontinent pour nous récupérer. Entre-temps, nous demandons à nos "gendarmes" un laissez-passer pour éviter de nous trouver à nouveau dans l'embarras, ce qui est fait en superbes caractères arabes auxquels nous ne comprenons rien, mais qui se révèleront signifier que nous sommes des frères et que nous avons droit à l'aide et l'assistance de la willaya du Sahara.
Dès l'arrivée du consul, nous quittons nos "gendarmes" dans les meilleurs termes et nous prenons la route d'Alger. Le problème est que nous nous trouvons en pleine période de guéguerre entre les différentes willayas et qu'à chaque barrage nous devons nous efforcer de discerner s'il relève de la willaya du Sahara, d'une de ses alliées ou d'une "ennemie " afin de brandir notre laissez-passer à bon escient. Enfin, les choses se passent bien jusqu'au sud d'Alger où nous nous trouvons en pleine pagaille, la willaya du sud se battant avec la zone autonome d'Alger.
Au barrage de la première, dont les canons sont tournés vers le nord, on nous annonce que nous allons à une mort certaine, les affreux de la zone d'Alger nous attendant au tournant dans la traversée de l'Atlas blidéen. Effectivement, au col, nous nous retrouvons face à des canons tournés vers le sud. Mais grâce à la puissance de notre 2CV et à l'assoupissement des djounouds d'Alger, nous passons en trombe (!) sans leur laisser le temps de demander notre laissez-passer.
Entre temps, le consul et l'état-major local de l'ALN avaient, chacun de leur côté, alerté les autorités d'Alger. Entre l’état-major interarmées et celui de l'Armée de l'Air, on se préparait déjà à monter une expédition pour nous libérer, si nous n'y étions pas parvenus tous seuls.
Notre directeur régional, le commissaire-général Le Forestier qui aurait dû être heureux de nous voir rentrer sains et saufs nous a sérieusement sermonnés et gratifiés de quinze "gros" pour ne pas avoir respecté les termes de notre permission. Quel manque de fair-play !
Il faut dire à sa décharge qu'il était passé général le matin même (1er octobre 1962) et que nous avions gâché sa première journée en l'obligeant à des va-et-vient pour expliquer les raisons pour lesquelles deux de ses commissaires étaient dans les Aurès sans avoir rien à y faire.
Cerise sur le gâteau, nos petits camarades au mess d'Alger n’avaient rien trouvé de mieux que de diffuser un tract annonçant que le soir même les commissaires T. et Guiriec prononceraient une conférence sur "Les Aurès après le cessez le feu " au bar du mess !