Né le 18 septembre 1904 à Maubeuge, Albert Gardeur est reçu 22ème sur 305 à Saint-Cyr en octobre 1924, et commence une brillante carrière militaire.
Le Saint-Cyrien
Bréguet 14 dans le Rif |
Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1926, il est affecté au 12ème bataillon de mitrailleurs, puis au 21ème régiment d'infanterie en Allemagne le 21 octobre 1927. Nommé lieutenant le 1er octobre 1928,, il rejoint le Maroc en 1929 où il restera 7 ans: d'abord au 15ème R.T.A (régiment de marche de tirailleurs algériens) puis au service géographique, et enfin comme observateur au 37ème Régiment d'aviation (de novembre 1931 à juin 1934). Il participe aux opérations de pacification et fait l'objet de 2 citations. Nommé capitaine, revenu en métropole, il est affecté en 1936 au 110ème R.I.
En septembre 1939, il est détaché comme observateur en avion au groupe d'aviation n° 501 à Lille Lesquin, volant sur Mureaux 115, biplace d‘observation et de reconnaissance tactique. Les Mureaux se révèlent vite des proies faciles pour les avions allemands, chasseurs ou non, et les pertes sont élevées. Le 25 mai 1940, le capitaine Gardeur est abattu au-dessus d'Abbeville. Blessé, il fait l'objet d'une citation. Fait prisonnier le 28 mai 1940, il reste en captivité jusqu'au 20 avril 1945. Après un congé de convalescence jusqu’au 11 septembre 1945, il rejoint la 43ème DI le 13 septembre.
Le commissaire de l’air
Le 3 décembre 1945, versé dans l'Armée de l'air, il est nommé tout d'abord lieutenant-colonel dans le cadre sédentaire des officiers de l'air (27 mars 1947), puis commissaire ordonnateur de l'air de 2ème classe (25 août 1947). Il commence alors sa carrière d'administrateur militaire à la 5ème région aérienne en Algérie.
Brazzaville |
Rapatrié d’outre-mer le 4 octobre 1952, il est nommé 1er février 1953 adjoint au directeur du Commissariat de la 2ème R.A puis rejoint la DCCA comme sous-directeur de la 1ère sous-direction Finances le 1er juillet 1953. Il est nommé adjoint au directeur central le 1er février 1954.
Le 13 mars, encore colonel, il est nommé directeur par intérim du Commissariat de la 5ème R.A en Algérie puis directeur le 1er avril 1955, une fois promu commissaire général. A ce poste, il effectue un travail remarquable dans la mise sur pied des unités du maintien de l'ordre et son action ainsi que son courage lui valent une citation à l'ordre de la division aérienne. Après 5 ans de fonction, il quitte l’Algérie le 21 septembre 1959.
Le 18 mai 1960, le commissaire général Gardeur est nommé inspecteur général du Commissariat de l'air, poste qu'il occupe jusqu'au 18 septembre 1962, date à laquelle il atteint la limite d'âge de son grade et est admis dans la 2ème section du cadre des officiers généraux.
Titulaire de 4 citations et d'une blessure de guerre, commandeur de la Légion d'Honneur, décoré des croix de guerre TOE et de la croix de la valeur militaire, le commissaire général Gardeur était également titulaire de la médaille coloniale et des grades d'officier du Ouissam Alaouite et du Nicham El Anouar.
Il totalisait 2 430 heures de vol dont 406 en mission de guerre ou d'opérations.
L’universitaire
Officier aux brillants états de service, le commissaire général Gardeur était également un éminent juriste.
Ayant passé sa licence en droit durant sa captivité, il avait obtenu 2 DES de droit durant son séjour en Algérie, complété d’un brevet de traducteur juridique de l’institut de droit comparé de Strasbourg. (26 juin 1961)
Kaboul 1960 |
De retour en France, il participe à un cycle d'enseignement par correspondance au profit des personnels de l'Armée de l'air se préparant à certains concours. Resté curieux de l'évolution de la condition militaire, il se spécialise particulièrement dans le domaine des statuts, restant ainsi en contact avec l'Armée de l'air.
Le commissaire général Gardeur avait dit à ses proches, qu'en tant que soldat, il souhaitait mourir debout. C'est debout qu'il est mort le 15 mai 1979, emporté par une crise cardiaque.
réf SHD AI 1P 342 81 2 ; BLCA n° 7 page 47