mardi 1 septembre 2020

Claude Louis Petiet, commissaire des guerres et ministre de la Guerre

Nous terminons notre série d’articles d’été, souvent à caractère historique, par de nouvelles découvertes de notre camarade Michel Caussin (ECA 74), l’une sur Claude Louis Petiet, l’autre sur un édit du Roy, de 1709, qui accorde la noblesse à des Commissaires ordinaires des Guerres et leur attribue une augmentation de gages.





Claude Louis Petiet

Né à Châtillon-sur-Seine le 9 février 1749 , il a commencé sa carrière comme gendarme dans la Maison militaire du Roi. De 1774 à 1789, il a occupé les fonctions de commissaire des guerres de l’intendance de Bretagne.

Après la Révolution de 1789, il fut commissaire ordonnateur de plusieurs armées entre 1792 et 1795 : celle du Centre, celle des Ardennes, puis celle de Sambre-et-Meuse et enfin celle des côtes de Brest. Il a également participé à la défense de la ville de Nantes. Entre février 1796 et Juillet 1797, il occupa le poste de ministre de la Guerre*. A ce titre, il signa la nomination du général Bonaparte à la tête de L’armée d’Italie.

Rallié dès le 18 brumaire à Napoléon Bonaparte, il est nommé conseiller d’Etat, puis inspecteur général aux revues. Chargé de l’intendance de l’armée du camp de Boulogne qui devait envahir l’Angleterre, il devint le premier intendant général de la Grande Armée, baptisée ainsi par l’Empereur le 29 août 1805. Il participe ainsi aux victoires d’Ulm et d’Austerlitz. L’intendant général Petiet était alors le centre névralgique de l’administration de la Grande Armée. Il gérait les subsistances, les hôpitaux, les équipages militaires, la comptabilité, le personnel et l’habillement. Lors des mouvements de l’armée, il avait la responsabilité de la ligne d’étape, mais aussi la charge d’administrer les territoires étrangers occupés.

Membre de la Légion d’Honneur depuis 1803, l’intendant général Petiet est fait grand officier et sénateur le 19 mai 1806, cinq jours avant de mourir d’épuisement, le 25 mai 1806 à Paris. L’Empereur Napoléon lui offrit des funérailles grandioses avant de le faire inhumer au Panthéon. Le nom de Petiet figure parmi les cinq intendants généraux inscrits sur l’Arc de Triomphe.

*Révoqué le 14 juillet 1797 par le « triumvirat » (Paul Barras, Jean-François Reubell et Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux)

Rédaction : Bureau Triomphe, Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Lu lors du baptême de la promotion E.M.C.T.A.  N° 31   “ Intendant Général PETIET ”   2007 - 2008 , le 3 novembre 2007

Près de cinquante ans après sa mort, le 13 février 1854, Sainte-Beuve écrit dans ses Causeries du lundi :« Au milieu des scandales trop célèbres qui caractérisent l'administration du Directoire, le ministère Petiet fut une honorable exception. Ce ministre, homme de bien et de mérite, s'appliqua à tenir une comptabilité régulière et, après une année d'exercice, il soumit le tableau complet de ses opérations au jugement des Conseils Législatifs et du public. Il le fit sans réticence et avec  sincérité. »

Il fut toujours un modéré et sut garder des liens aussi bien avec des membres de l'Ancien Régime tout en facilitant, semble-t-il, l'avènement de Bonaparte. Une note indique :« Petiet et Truguet tenaient au parti modéré des conseils. Ils avaient contribué à rendre à leur patrie, grand nombre d'émigrés dont la présence portait ombrage

Un passage des souvenirs d'Auguste-Louis Petiet montre que, pendant qu'il était en poste à Rennes durant la Révolution, il fut pendant un de ses déplacements arrêté par les chouans. Lorsqu'il se nomma, ceux-ci le laissèrent aller, ce qui montre l'opinion qu'on avait de lui dans le parti royaliste.

(source Wikipedia)

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Edit du Roy qui accorde la noblesse aux 130 Commissaires ordinaires des Guerres et leur attribue 300 Livres d’augmentation de gages chacun au denier vingt (octobre 1709)