lundi 23 mars 2020

Des référents Mixité au SCA

Le plan Mixité du ministère des armées

Le 9 janvier 2020, l’ensemble des nouveaux référents mixité des armées et services étaient réunis par la ministre des Armées. Le Commissariat des armées, qui affiche un taux de féminisation de 40%, possède désormais 200 référents « mixité-égalité », à raison de 2 par organisme. C’est l’Inspection du Commissariat des armées (ICA) qui est chargée de piloter ce nouveau réseau.

LE PLAN MIXITÉ…
L’émergence des référents mixité est l’un des aboutissements du Plan mixité lancé par Florence Parly le 7 mars 2019. Ce plan est lui-même la déclinaison d’une directive gouvernementale portée par le Premier ministre dans le cadre de la mise en oeuvre de l’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans la fonction publique, signé le 30 novembre 2018.


Alors que l’armée française est l’une des plus féminisée au monde (elle arrive au quatrième rang), elle peine à convaincre nombre de jeunes femmes de passer la porte des CIRFA et autres salons de recrutement. Elle a en outre du mal à fidéliser et à valoriser cette partie de la population.

Le Plan mixité du ministère des armées s’articule autour de trois axes forts : recruter, fidéliser, valoriser.
Recruter pour donner envie aux jeunes femmes de rejoindre les armées, et plus largement le ministère, pour constituer un vivier suffisant et permettre à un plus grand nombre de femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités.

« La mixité, c’est d’abord un équilibre. C’est le reflet de notre société qui compte des femmes, et des hommes. C’est une ambition collective que nous portons aujourd’hui pour renforcer l’efficacité opérationnelle de nos armées. Car la sécurité est l’affaire de tous, et au XXI ème siècle, nous ne pouvons plus nous priver de 50% des talents de la population. (…). Ce plan que nous vous présentons aujourd’hui, ce n’est pas le plan de la féminisation, mais celui d’une plus grande mixité. C’est un plan qui profitera à tous, dont les mesures profiteront à tous, hommes comme femmes, en veillant à ce que chacun trouve sa place au sein des armées. »
(Discours MINARM de lancement du Plan mixité le 07/03/2019)

Fidéliser les femmes militaires pour éviter qu’elles ne quittent la filière opérationnelle ou l’institution, faute de pouvoir concilier leur activité et leur évolution professionnelles avec leur vie personnelle.

Valoriser l’image des femmes, militaires comme civiles, dans les armées et au sein du ministère, afin de lever les appréhensions des candidates potentielles et renforcer la culture de la mixité au sein du ministère.
Ces trois axes d’effort sont déclinés en 22 mesures concrètes, qui doivent être mises en oeuvre par chaque chef d’état-major et directeur de service selon les spécificités propres de chaque entité.

Parmi les 6 mesures phares du plan figure la mise en place des « référents mixité », sur laquelle
il convient de revenir.

... AU COMMISSARIAT DES ARMÉES


Le Service du commissariat des armées fait partie des services les plus féminisés du ministère des armées : il rassemble 40% de femmes (dont 45% de civiles et 34% de militaires), pour un total de 21% pour l’ensemble du ministère (respectivement 38% et 16%).

Employeur à plus de 90% des hommes et des femmes qui servent dans ses rangs (différence notable par rapport aux armées qui sont à la fois gestionnaire et employeur quasi exclusif), le Commissariat des armées s’est doté dès le 17 octobre 2018 d’une politique RH ambitieuse qui concrétise, à travers une centaine d’engagements, la volonté de la ministre concernant la mixité, à travers la mise en place de pratiques managériales adaptées ou de mesures innovantes dans le domaine de la qualité de vie au travail (QVT).
La mise en oeuvre de cette politique n’est évidemment pas suffisante car des progrès peuvent et doivent être confortés au moins dans deux directions : la place des femmes au sein du Service dans les postes à responsabilité (une dizaine de femmes chef d’organisme actuellement pour les 104 organismes que compte le SCA) et l’amélioration du quotidien des femmes au travail dans le cadre notamment de la QVT évoquée plus haut. Ces deux axes sont ceux qui permettront au Service d’être exemplaire comme le demande le directeur central.

Ces deux axes de progrès, portés par l’inspecteur du Commissariat des armées, doivent faire l’objet d’une action déterminée et continue de chaque chef, chaque manager, à chaque niveau, et se traduire concrètement, sur le terrain.
Ils s’inscrivent aussi dans une ambition plus large : permettre au Commissariat des armées de recevoir le label gouvernemental à un horizon de deux ans.

ET LES RÉFÉRENTS MIXITÉ ALORS ?
Laissons tout d’abord la parole à la ministre des Armées lors de la réunion des référents mixité le 9 janvier 2020 à Balard, devant le chef d’état-major des armées, la secrétaire générale pour l’administration et de nombreuses autorités militaires : « J’ai une obsession : que le Plan mixité ne soit pas un plan de papier. Alors, ne le voyez pas comme une liste d’objectifs numérotés, d’indicateurs chiffrés et de compteurs à relever. Non, le Plan mixité, c’est avant tout un état d’esprit. C’est avant tout du savoir-vivre et de l’intelligence de situation. On parle de vie, de quotidien, des relations de tous les jours. (…) Oui, au sein de notre ministère des stéréotypes ou des comportements inappropriés subsistent et doivent être combattus ».

Les référents mixité au sein du Commissariat ont ainsi pour mission de veiller à la mise en oeuvre du deuxième axe évoqué plus haut : l’amélioration du quotidien des femmes au travail au sein du Service. Ils sont appelés à être au quotidien des veilleurs, des vigies, des intermédiaires, des conseillers, que ce soit auprès de leurs collègues ou que ce soit auprès de la hiérarchie.

Ils s’appuieront bien entendu sur les présidents de catégorie, les représentants locaux du personnel civil, le réseau de prévention du Service. Ils bénéficieront d’une écoute attentive des chefs. Ils disposeront d’un accès direct à l’inspecteur du Commissariat s’ils l’estiment nécessaire ainsi que d’un interlocuteur privilégié au sein de l’échelon central en la personne de l’adjoint ressources humaines du directeur central. Ils bénéficieront enfin, à partir du mois de mai 2020, de formations spécifiques dédiées et adaptées au contexte du SCA pour garantir la cohérence et l’efficacité de leur mission.

Laissons la conclusion à la ministre lors de ses deux interventions récentes sur le sujet : « Rome ne s’est pas faite en un jour, il faut 30 ans pour faire un général : ce qui veut dire que toutes ces mesures prendront du temps. Elles doivent aussi s’accompagner d’un changement des mentalités ». (Discours du 7 mars 2019).
« Grâce à vous, nous construirons un ministère des Armées plus juste, plus humain, plus fort ».
(Discours du 9 janvier 2020).


Remerciements à la DCSCA et au comité de rédaction de Soutenir (n° 13 janvier-février 2020)