jeudi 5 septembre 2019

La mission avant tout !

La revue trimestrielle de nos camarades de l’ANORAA, Azur et Or, a diffusé en juin dernier (n°209) un entretien avec la CRG1 (2S) Patricia Costa, présidente de l’Amicale. En voici un extrait.

« Sa carrière
A peine arrivée à Salon de Provence, Patricia Costa se passionne pour l’aéronautique et le vol. Son concours de commissaire de l’air ne donne pas accès à la spécialité de pilote qui n’est ouverte qu’aux candidats masculins ayant réussi le concours ouvert aux classes préparatoires scientifiques. Cela ne l’empêchera pas de suivre les cours de vol de la SIVEA et d’aller jusqu’au lâcher et à la navigation.


Par la suite, elle effectuera de nombreux vols sur presque tous les aéronefs de l’armée de l’air.
Très tôt, elle a eu à exercer des responsabilités et des commandements d’équipes importantes, elle a connu des rencontres de personnalités exceptionnelles, des situations plutôt hors normes, sur les bases aériennes, en opérations extérieures ou encore en état-major. Une « aventure » qu’elle n’aurait pu vivre dans d’autres fonctions et qui l’a conduite jusqu’au poste de sous-chef d’état-major de l’armée de l’air !
Cette carrière - il faut le reconnaître, exemplaire – s’est faite sans que Patricia Costa abandonne son franc-parler : la contrepartie, dit-elle, c’est le travail, « le travail et l’implication - la mission avant tout - pour porter haut les valeurs militaires air et acquérir une véritable connaissance du milieu aéronautique de l’armée de l’air et de ses missions. Ne pas hésiter à sortir de son rôle et de ses attributions, si nécessaire, ne jamais refuser une mission même si elle est hors champ du commissariat… Être un vrai militaire et défendre l’armée de l’air à chaque occasion… ». C’est simple (!), mais pas toujours facile pour un couple de militaires avec 3 enfants en bas âge.

Pour conclure sur le rôle des femmes dans l’armée, elle espère toutefois que le souci d’augmenter le pourcentage de féminisation, notamment aux grades les plus élevés, ne donnera pas raison à la boutade de la célèbre journaliste, Françoise Giroud : « L’égalité entre les hommes et les femmes, j’y croirai lorsque l’on nommera une femme incompétente à un poste à responsabilité ! ».

Et elle ne militera pas pour la féminisation des titres dans l’armée, considérant que cette revendication risque d’être l’arbre qui cache la forêt des discriminations encore bien actuelles…

Mais, les réservistes ?  Quand et comment, au cours de sa carrière, a-t-elle été amenée à prendre conscience de leur existence ? 

De tous temps, dit-elle, « j’ai toujours eu des commissaires de réserve auprès de moi » et j’ai eu « à m’occuper des réservistes faisant leur période sur les bases aériennes… J’en ai rencontré en opération (souvent des anciens d’active) et, également, des réservistes « anciens appelés » ou « sans passé militaire » au COS. J’ai commandé de nombreux réservistes de toutes spécialités en état-major ou sur des missions ponctuelles ». « Il faut également citer le rôle de la réserve citoyenne « air », le réseau ADER, qui est une excellente initiative porteuse de projets menés grâce aux personnes possédant des compétences intéressantes et qui donnent de leur temps pour les mener ».

Quelle est votre idée, lui demande-t-on, sur l’utilité des réservistes aux côtés de l’active ? « Très utiles quand ils peuvent vraiment prendre le relais en cas d’absence prolongée, par exemple en cas d’OPEX. Seront aussi très utiles pour relayer les femmes militaires en congé de maternité afin que les services ne souffrent pas de leur absence et qu’il n’y ait aucune ambiguïté à leur retour, ce qui n’est pas le cas actuellement quand les postes se trouvent occupés par des militaires d’active. Enfin, ils ont un rôle majeur à jouer pour diffuser l’esprit de défense au sein de la société et, peut-être, susciter des vocations de réserviste ou d’active… Leur réseau est fondamental pour l’armée de l’air. »

On ne recueille pas toujours un point de vue aussi clair, direct et intéressant, preuve d’un caractère affirmé et d’un esprit ouvert, qui se traduit par le franc-parler que nous évoquions plus haut. […]
Par son engagement, sa détermination et l’exemplarité de sa carrière, le commissaire général de 1ère classe (2S) Patricia Costa fait partie des hommes et des femmes qui ont fait progresser les pratiques et les traditions de l’armée de l’air pour ouvrir la voie à de nouvelles générations d’aviatrices.

(voir aussi sur nitre site les articles de commissaires de réserve membres de l’AMICAA : « Réflexions d’un ancien commissaire de l’air de réserve......aux jeunes commissaires des armées de réserve » par le commissaire lieutenant-colonel (H) Pierre Uzan (14 décembre 2018), « Commissaire de l’air de réserve, le parcours original d’un réserviste dans l’Armée de l’air » par le Commissaire colonel de réserve (H) Alain Vienney, ancien président de l’ANORAA (avril 2019), « Conseiller économique des actions civilo-militaires » par le CRC2 de réserve Philippe Lemelletier (août 2019)