samedi 27 avril 2019

Commissaire de l’air de réserve

Le parcours original d’un réserviste dans l’Armée de l’air
Commissaire colonel de réserve (H) Alain Vienney

Ayant été longtemps très actif dans l'Armée de l'air puis dans les associations « Air » (ANORAA, ANCA, TOMATO), le commissaire colonel de réserve Alain Vienney a rejoint récemment l'AMICAA comme membre associé,  conservant ainsi un ancrage Air au sein du Commissariat des armées. Il nous présente son parcours assez singulier et atypique comme réserviste, montrant ainsi aux plus jeunes que tout est possible au sein de la Réserve, en parallèle à une activité professionnelle civile.

« De la classe 1962, frais émoulu de Sciences Po et nanti d'une préparation militaire air météo, j'intègre l'Armée de l'air à la BA 117 le 1er juillet 1965 pour y faire d'abord mes classes puis pour y exercer diverses fonctions auprès de l'officier-conseil.


Préparant alors le diplôme d'études supérieures de droit public et celui de l'institut d'administration des entreprises, je m'abstiens de rejoindre la préparation des EOR et me contente de suivre un peloton de sous-officiers me permettant de rester parisien.

Ayant été reçu au concours d'entrée des cadres de la Banque de France avant l'accomplissement du service militaire, j'y entame une carrière une fois libéré de mes obligations. Je quitte alors l'institution militaire, satisfait de ce que j'y avais fait mais ne nourrissant aucun projet particulier à son égard, personne n'ayant attiré mon attention sur les potentialités de la Réserve.

Découverte de la Réserve

Dix ans passent et certains amis que j'avais conservés de ma période militaire m'invitent alors à devenir officier de réserve par équivalence de diplôme. Et c'est ainsi que, ayant renoncé parallèlement à « l'affectation professionnelle collective de défense » (1), je me retrouve sous-lieutenant puis lieutenant de réserve en 1979. Le numéro deux de la BA 117, le lieutenant-colonel Grasset Morel, vient alors  me « chercher » pour entrer dans le corps des commissaires de l'air de réserve. Je m'engage en même temps dans les travaux du CAPIR (2) de Paris et suis vite repéré par des membres de l'ANORAA(3) que je rejoins dès 1977.

Après un séjour professionnel aux Etats-Unis en 1979/80, je peux alors poursuivre une carrière de réserviste et prendre des responsabilités à l'ANORAA. Officier de réserve adjoint au commissaire de base, d'abord à Chartres puis à Paris, je deviens trésorier national de l'ANORAA dont le président, lui-même banquier, avait cru bon de recruter un homme de finances.

Choisir parfois entre la profession et les activités de réserviste

C'est alors que se produit un épisode qui restera douloureux pour moi. En effet, en 1986, l'armée de l'air me propose de présenter ma candidature à l'IHEDN mais ma grande joie fut de courte durée. Sur le point de prendre mon premier poste de directeur à la Banque de France, le directeur général des ressources humaines de l'époque m'oblige alors, manifestant une « ouverture d'esprit » courtelinesque dont j'ose espérer qu'elle n'a plus cours, à choisir entre la promotion au poste de directeur ou l'IHEDN. A mon grand dam, je me vois donc contraint de renoncer à cette session.

Mais les choses ensuite s'accélèrent; je poursuis ma carrière de réserviste tout en prenant du galon à l'association dont je deviens vice-président puis premier vice-président.
Il se trouve que bénéficiant ensuite de circonstances favorables, je suis appelé en 1994 au poste d'ORA (4) CEMAA (en l'occurrence le Général Lanata, père) en tant que lieutenant-colonel de réserve. Je conserverai ce poste jusqu'à la limite d'âge de mon grade en 2007 avec le Général Abrial, poste qui fut supprimé par la suite.

Des responsabilités associatives

Peu de temps après, je prends les rênes de l'ANORAA de 1997 à 2004, année où je suis fier de lancer l'opération « pilote un jour » en direction des jeunes et sous la bannière de l'UNAIR (5), dont fit d'ailleurs partie l'ANCA, où nous avions rassemblé de manière informelle une quinzaine d'associations proches de l'armée de l'air. C'était un peu l'esquisse de « l'air force association » dont le CEMAA, le général Lavigne, caresse l'espoir aujourd’hui.

Même entouré d'excellents collaborateurs à l'association, ce fut alors une période marathon pour en conduire à la fois la modernisation et assumer à la Banque de France des responsabilités de plus en plus lourdes d'autant que les crises monétaires se succédèrent avant la création de l'euro. Le pic en fut l'année 2001 avec la préparation de la distribution de l'euro sous sa forme fiduciaire, période harassante mais Ô combien exaltante.

Après la fin de mon mandat de président de l'ANORAA, je m'attachai à entretenir l'action à son profit comme à celui de l'Armée de l'air et créai un conseil consultatif national de l'ANORAA. En phase avec l'actualité défense et en particulier avec celle  de l'Armée de l'air, il analyse et produit des études sur les problématiques Réserve.

Avec ce conseil comme au travers de ma participation à d'autres associations dans la mouvance de l'Armée de l'air, je continue à faire vivre cette belle devise que nous avions décidé ensemble de partager avec l'ANSORAA (6) « S'unir pour servir ». »


Alain Vienney
Commissaire colonel de réserve (H)

(1) Permet à un organisme ou à une entreprise dont le fonctionnement est indispensable pour assurer les besoins du pays – en l’espèce la Banque de France - de conserver ou d’obtenir le personnel destiné à satisfaire les besoins non militaires de la défense
(2) Centres Air de perfectionnement et d’instruction des réserves, remplacés en 2003 par les Centres d'Instruction et d'Information des Réserves de l'Armée de l'Air (CIIRAA)
(3) Association nationale des officiers de réserve de l’Armée de l’ait
(4) Officier de réserve adjoint
(5) Union nationale des associations Air
(6) Association nationale des sous-officiers de réserve