samedi 9 mars 2019

Un soutien de proximité ?

Nos lecteurs ont la parole

Le commissaire général (2S) Jean-Louis Barbaroux nous écrit suite à notre article du 7 mars relatif à l'audition du DCSCA par la commission de la défense nationale et des forces armées de l’assemblée nationale.

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt le compte-rendu de l’exposé du commissaire général Piat devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l’assemblée nationale le 6 février dernier, et tout particulièrement le paragraphe consacré à l’éloignement (sic) créé par les réformes de 2010 entre le monde du Soutien et celui des Forces.
Comme la plupart des anciens curieux de voir comment allait se concrétiser l’indispensable évolution de notre cher Commissariat de l’air pour se fondre dans le monde interarmées - et resserré ! - de nos armées, j’ai essayé, au fil du temps, de ne pas trop me perdre dans les nouvelles structures mises en place, bien entravé néanmoins par un langage ésotérique, technocratique et souvent d’inspiration anglo-saxonne qu’il convient d’adopter de nos jours si l’on veut être dans le vent…

J’avais cru comprendre que le soutien se matérialisait désormais localement dans les GSBdD (sigle particulièrement rébarbatif et donc mal choisi !), et quand je dis « localement », c’est par euphémisme, car la proximité semble devoir se compter parfois en dizaines, voire une centaine, de kilomètres !

Mais qu’a-t-on fait de la remarquable disponibilité des « moyens », administratifs, généraux et techniques implantés « à la botte » des commandants de base aérienne, innovation essentielle de l’organisation type IM 1257 dans les années 60 ? Les plus anciens d’entre nous, qui avaient connu l’ancienne structure type bataillon ou compagnie de l’Air, (une sorte de GSBDD avant l’heure, mais implanté sur la base aérienne) avaient alors apprécié le changement.

C’est pourquoi je ne peux que me réjouir du projet de créer des « Pôles Commissariat »  liés aux grandes unités opérationnelles (à une réserve près : « dirigés par des officiers ou équivalents » : non, à mon sens, seuls les officiers sont compatibles…les équivalents peuvent être envisagés mais seulement dans les organismes internes du SCA). Il faudra évidemment régler le problème de la double subordination, au commandement local et au SCA, mais on sait faire depuis longtemps.

Ce poste de chef de pôle Commissariat ne serait-il pas à réserver en priorité aux lieutenants sortant de l’ECA, résurgence des jeunes commissaires « officiers des détails* » des années 50 ?

Je suis persuadé que la plupart des membres de l’AMICAA, alléchés par ces nouvelles perspectives, seraient très demandeurs d’être mieux informés, par exemple grâce à un reportage sur les expérimentations déjà en cours, pôles Commissariat et Espaces ATLAS : Comment ça marche ? Où ? Avec qui ? Qu’y trouve-t-on ?

Un volontaire d’active pour nous l’expliquer ?

*voir nos articles de novembre 2012 "1958 : officiers des détails au GB 2/91 Guyenne" par le
commissaire général Jean-Louis Barbaroux, et de mai 2018 "Un commissaire de l'air à Air France" par Michel Villiers [NDLR]