samedi 28 octobre 2017

Quand le commissariat de l’air est-il né ?

commissaire général (2S) François Aubry (ECA69)
membre du comité d'histoire de l'AMICAA

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"Remplacer :« La direction de l’intendance » par : « La direction du commissariat ».

C’est en ces termes, et en deux lignes, que le président du Conseil Paul Ramadier et le ministre de l’air André Maroselli mettent fin par décret du 23 juin 1947 (1) à un peu plus de cinq années d’existence de l’intendance de l’air. Cette dernière avait elle-même pris le relais de l’intendance de l’armée de terre dont le soutien à l’aéronautique militaire - puis à l’armée de l’air - avait duré une bonne trentaine d’années.


la loi
Peut-on, pour autant, avancer que le commissariat de l’air est né en 1947 ?On trouve l’indice d’une réponse négative dans le fait que son jubilé a été célébré en 1992. En effet, comme pour l’armée de l’air dont l’origine a été fixée conventionnellement à la loi de 1934, c’est la loi du 17 février 1942 qui a été considérée comme le fait générateur du commissariat de l’air. Cette loi, et surtout son décret d’application daté du même jour, créaient le corps des commissaires ordonnateurs de l’air et leur donnaient un statut détaillé.
le décret

Comme on ne prête qu’aux riches, une troisième date de naissance, en 1934, celle-là même qui a été retenue pour l’armée de l’air, pourrait être également avancée. En effet, un projet de loi complet du gouvernement de l’époque avait proposé au Parlement la création de deux nouveaux corps statutaires, ceux de commissaire de l’air et de commissaire adjoint. Ces corps n’ont pas vu le jour (2) mais ce projet prouve qu’un commissariat de l’air existait dans les esprits, et au niveau le plus élevé.

En fonction du critère choisi, corps, service ou statut, on constate donc d’amples variations pour établir le point de départ du commissariat de l’air.  Le parallélisme des formes étant cher aux juristes, on peut faire les mêmes considérations - mais dans une moindre mesure - sur sa date de disparition (3).

Un généalogiste pourrait donc conclure à des longévités très différentes pour ce commissariat, toutes n’étant ni fausses ni justes.

Il n’y a pas d’intérêt majeur à graver dans le marbre une date plutôt qu’une autre. Bien plus important a été l’esprit « commissariat de l’air ». Il ne s’est pas fait du jour au lendemain et on peut espérer qu’il perdure longtemps.

(1) cf notre courrier des lecteurs du 1er juin 2017
(2) cf notre article du jeudi 7 septembre. « Le faux départ du commissariat de l’air »
(3) à la création du SAGF ou du commissariat des armées ?