Les dix premiers lecteurs avisés qui auront identifié ces fausses notes - en écrivant à « amicaa@sfr.fr » - recevront le dernier livre de Roman Songe « La post-vérité » (aux éditions Faits Alternatifs)
Une note du chef du service technique du commissariat de l’armée de l’air (DCAA/ST4) en date du 31 décembre 1953 arrive brutalement, au lendemain du Jour de l’An, sur le bureau des directeurs régionaux :
« La circulaire 2320/DCAA/SD2 du 6 juin 1951 prévoit dans la dotation de paix des militaires non officiers :
-La brosse double à chaussures
-La brosse à habits.
La question de l’unification des types de brosses utilisées pour les armées de terre, de l’air et de mer étant à l’étude, on peut se demander si la collection énumérée ci-dessus correspond bien aux besoins réels du soldat.
La brosse double à chaussures doit-elle être maintenue dans sa forme actuelle ?
Conviendrait-il de prévoir une brosse à reluire (qui figure au paquetage des élèves envoyés à l’instruction aux USA et au Canada) ?
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir procéder dans vos circonscriptions administratives à une enquête sur les véritables besoins en brosserie des militaires non officiers et de me faire part :
1°/ de la dotation qui, selon vous, devrait être réalisée pour le temps de paix,
2°/ des suggestions que vous pourriez recueillir quant aux modifications à apporter aux types actuels de brosses.
J’attacherais du prix à recevoir les éléments de cette enquête pour le 1er février 1954. »
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Une note-express du 3 décembre 1978 est transmise par le délégué régional HST de la 3ème région aérienne à toutes les bases de la région, avec copie aux trois autres régions et à la DCCA :« Un accident s’est produit récemment en 3° Région aérienne dont l’élément matériel est une chaise de bureau tournante à roulettes (7110-14-041- 4065) : un sous-officier, assis sur cette chaise, s'est légèrement penché en avant. La chaise est alors partie en arrière et le sous-officier a chuté violemment au sol se blessant au coude gauche.
La stabilité, principalement sur sol dur (carrelage, bois, Gerflex) des nouvelles chaises tournantes montées sur roulettes semble incertaine. L'accident signalé ci-dessus s’est produit deux jours après leur mise en service sur la Base concernée.
Il est demandé aux destinataires pour action de prévenir leur personnel qui utilise ces chaises. Tout mouvement tendant à soulever deux roulettes doit être évité, car dans ce cas les points d’appui restant au sol ne permettent pas l’équilibre, les roulettes accentuant le basculement vers l'avant ou vers l’arrière ce qui augmente le risque de chute.
Dans les cas présentant des dangers imminents le remplacement des sièges sera entrepris. »
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Une lettre du directeur du commissariat central de l’air du 5 mars 1982 (classée confidentiel) est diffusée à tous les commissaires de l’air :« A l’occasion du centenaire de la loi du 26 mars 1882 sur l’administration de l’armée, la société Bouchard Aîné et Fils pourrait envisager de consentir à MM. Les Intendants et Commissaires des Armées en activité des réductions substantielles sur son tarif intermédiaire indiqué au verso.
Sans préjuger les résultats de la négociation en cours, qui dépendront des quantités commandées, MM. Les Commissaires de l’air intéressés par cette proposition – a priori avantageuse – sont invités à faire connaitre, dès maintenant, leurs desiderata à la Direction du Commissariat central de l’Air, Bureau des appellations, 26 bd Victor 75996 Paris-Armées, qui groupera les commandes au profit des régions et des bases aériennes, et/ou à se mettre directement en rapport avec :
M. Arsène Bouchard
13, place Etienne Pernet
75015 Paris (tél. (1) 842 4994 (après 18h)
plus spécialement chargé des commandes personnelles (bénéficiant éventuellement d’une remise supplémentaire).
Cette offre, qui doit être traitée avec discrétion, serait valable jusqu’au 31 mars 1982. »
(signée par délégation par le chef du Bureau des appellations, le cre cdt Ducellier)
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Une importante circulaire de la Direction du Commissariat de l’Armée de l’air – direction de l’habillement - relative au port du parapluie par les personnels de l’Armée de l’air est diffusée le 12 mai 1991.« Pour tenir compte de l’évolution des mœurs constatés depuis la parution du décret du 20 mai 1903 et afin de donner un aspect réglementaire à une pratique devenue courante, il a été décidé de doter les personnels de l’Armée de l’air d’un parapluie dit « parapluie d’uniforme » (P.U.).
Toutefois, l’usage du P.U. ne sera autorisé en toutes circonstances qu’aux personnels exposés à des risques de retombée dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. La présente circulaire a pour objet de fixer les conditions d’attribution du P.U., d’en fixer la composition et d’en réglementer le maniement.
1- Conditions d’attribution du parapluie d’uniforme
1.1 Sous-officiers
- Etre âgé de moins de 46 ans et 6 mois, âge au-delà duquel le parapluie est inutile,
- Pouvoir être responsable à quelque titre que ce soit.
Toutefois les élèves sous-officiers, même lorsqu'ils exercent des fonctions de responsabilité, n'ont pas droit au port du parapluie, qu'ils n'auraient d'ailleurs pas le temps d'ouvrir. De même, les irresponsables et les ivrognes sont dispensés d'office du port du parapluie.
1.2 Officiers :
- ne pas être élève-officier (1) lieutenant (2) ou capitaine après 9 ans d'ancienneté dans le grade (3) ou lieutenant-colonel après 15 ans d'ancienneté dans le grade (3).
Toutefois les officiers généraux et sous-directeurs, conservent le parapluie qu'ils détiennent à titre personnel.
- être responsable ou risquer d'être responsable ou craindre d'être responsable.
2. Description du parapluie
Quatre modèles de parapluie ont été mis au point.
Ils sont destinés, autant que faire se peut, à faire face à toutes les situations prévisibles.
2.1 Modèle sous-officiers :
Le parapluie modèle sous-officier est de forme triangulaire afin de permettre quelques retombées. Le côté du parapluie a été calculé pour qu'il corresponde aux largeurs d'épaules généralement rencontrées. La toile, non imperméable, est de couleur uniformément noire. Le manche est droit et ne permet pas ainsi une préhension solide en cas de vent important. Il est par ailleurs interdit de modifier le modèle réglementaire pour l'équiper d'un système d'ouverture automatique genre: «CEPAMMOI».
2.2 Modèle officiers :
Ce modèle est destiné aux officiers de type normal. Sa forme ronde résultat d'une étude très poussée sur la manière d'arrondir les angles, doit permettre de faire face aux situations les plus courantes. Son diamètre de 0,95 m permet une protection correcte pour les précipitations moyennes enregistrées en France depuis les dix dernières années. La toile est de couleur noire bordée d'un liseré doré, afin de ne pas être confondu avec les pots de fleurs du perron de l'Elysée pour cette catégorie de militaires. La structure de l'étoffe est en tissu éponge, qui présente l'avantage d'absorber une grosse partie de l'averse en laissant passer cependant quelques gouttes après un gros orage.
La poignée, genre coup de poing américain, permet une bonne préhension de l'outil et est équipée d'un système d'ouverture automatique à retardement type "ILLETAN".
2.3 Modèle colonel proposable :
Ce modèle a été tout particulièrement étudié pour les colonels proposables eu égard à l'activité intense qu'ils déploient pour ne pas se mouiller.
De forme ovoïde, il permet une bonne protection face à une pluie verticale et assure également une étanchéité parfaite sur les côtés grâce à des dimensions en rapport avec le risque,
Sa structure, en polyéthylène expansé transparent, autorise une visibilité sans faille dans toutes les directions, permettant ainsi de voir venir. Parsemée d'étoiles en pointillé la surface supérieure rappelle à chaque instant à l'utilisateur qu'un orage peut avoir de fâcheuses conséquences.
De construction rigide, il présente l'inconvénient d'être encombrant mais aussi l'avantage de ne pas nécessiter de manoeuvre avant l'utilisation. La poignée, spécialement étudiée, est recouverte d'une nouvelle matière adhésive interdisant tout lâcher accidentel.
2.4 Modèle officier général :
Ce modèle présente les mêmes caractéristiques que le modèle "colonel proposable". Cependant la structure est en polyéthylène opaque de couleur bleue armée de l'air et ne permet aucune visibilité sauvegardant ainsi la quiétude de l'utilisateur
La face supérieure est parsemée de 5 étoiles d'or pour les généraux d'armée, symbolisant le but à atteindre. Sûr de ne pas être mouillé et de ne rien voir, l'utilisateur a ainsi l'impression de vivre dans un monde sans nuage.
3- Le maniement du parapluie fera l'objet d'une circulaire particulière.
Les principes suivants peuvent toutefois être retenus en attendant la parution d'un texte plus précis :
a - Pour être efficace le parapluie d'uniforme doit être en permanence à portée de la main.
b - Le parapluie d'uniforme est plus efficace préventivement.
c - Même si le parapluie du chef est plus grand, nul n'est assuré d'être à l'abri en se mettant dessous.
4. - Perception des parapluies d'uniforme
Dès leur réalisation, les parapluies d'uniforme pourront être acquis par les personnels remplissant les conditions auprès du service des matériels du corps d'appartenance. Le chef de service des matériels n'étant, réglementairement, doté que d’un parapluie type officier normal, il conviendra qu'une décharge écrite soit signée lors de la perception.
Par dérogation sur les dispositions ci-dessus, tous les officiers généraux sont autorisés à acquérir un parapluie d'uniforme d'un modèle qui leur est propre.
Il me sera rendu compte, sous référence du présent parapluie, des difficultés rencontrées dans l'exécution de cette circulaire.
(1) Pour les mêmes raisons que les élèves sous-officiers
(2) L'avancement au grade de capitaine étant automatique.
(3) Limites à partir desquelles il n'y a plus rien à espérer.