jeudi 11 mai 2017

Du commissariat à la gendarmerie

Par Richard Pelatan (ECA99)

La réorientation d’une carrière de commissaire peut aussi se faire au sein du ministère de la défense, par changement de corps. C’est le cas de Richard Pelatan (ECA 99), qui est maintenant officier de gendarmerie.

Interview

Vous avez mené 2 carrières successives : commissaire de l'air durant 8 années et officier de gendarmerie depuis 9 années. Quels ont été vos différents postes dans le Commissariat de l’air ?


A ma sortie de l’ECA en 2001, j’ai rejoint le CFBS, centre de formation de la DGA à Bourges, pour suivre le stage INFO 1 pendant 9 mois. Au terme de celui-ci, j’ai reçu le brevet d’informaticien du premier degré et j’ai rejoint le SICA, Service Informatique du Commissariat de l’Air, sur la BA 217 de Brétigny-sur-Orge, en tant qu’adjoint au chef de la division études et conduite de projets.

En 2004, j’ai été commissaire de l’exercice Maple Flag au Canada. En 2005, j’ai rejoint le BSI, Bureau des Systèmes d’Information, à Balard au sein de la DCCA. Au même moment, j’ai décidé de réorienter ma carrière vers la gendarmerie.


Dans quelles circonstances avez-vous été amené à réorienter votre carrière ?

Pour être honnête, j’ai rapidement constaté que la filière informatique ne me convenait pas. Les projets sur lesquels je travaillais n’avançaient pas comme je l’aurais souhaité et mes perspectives d’évolution de carrière sur le plan fonctionnel ne me satisfaisaient pas. Par ailleurs, juriste de formation, j’ai toujours été attiré par le droit pénal et les carrières judiciaires. Encouragé par des proches, dont des gendarmes, j’ai donc passé le concours ouvert par la gendarmerie aux officiers des armes du grade de capitaine, alors également ouvert aux commissaires, et l’ai réussi en 2007.

Quelles fonctions avez-vous exercées dans ce nouvel environnement ?
Après un an de formation à l’EOGN, l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale à Melun, j’ai pris le commandement de l’escadron de gendarmerie mobile de Bourg-Saint-Andéol (07), puis celui de la compagnie de gendarmerie départementale de Cherbourg (50) en 2012. Je suis actuellement officier stagiaire à l’École de Guerre.

Que vous ont apporté votre formation à l'ECA et votre expérience dans le Commissariat de l’air  pour l'exercice de vos nouvelles fonctions ?

Tout d’abord, c’est à Salon de Provence que j’ai reçu l’essentiel de ma formation militaire. Celle-ci m’a été très utile par la suite, notamment quand j’ai rejoint la gendarmerie pour y prendre le commandement de grosses unités à vocation opérationnelle. Par ailleurs, les connaissances acquises dans les domaines des finances, de la logistique ou même de l’informatique, m’ont beaucoup servi dans le cadre de certaines des missions qui m’ont été confiées par la gendarmerie. Ces domaines constituent en effet pour un chef militaire des contraintes et des impératifs incontournables dans le commandement et la prise de décisions opérationnelles.

A l'inverse, que vous a apporté « de plus » ou de « différent » cette seconde expérience professionnelle ?

Tout en renouant avec mes aspirations initiales de juriste pénaliste, j’ai eu l’opportunité de commander de grosses unités et de remplir une grande variété de missions dans l’opérationnel. J’ai également trouvé de meilleures perspectives d’évolution et de mobilité, tant géographique que fonctionnelle, que dans le commissariat où mon horizon se limitait à moyen terme à des postes dans le domaine de l’informatique, la rareté de ma spécialité constituant à mon sens un handicap. En effet, la gendarmerie offre un grand nombre de métiers différents et chacun peut y trouver sa voie tout en occupant des postes à responsabilités.

Quels conseils donneriez-vous à un commissaire des armées de milieu air qui souhaiterait réorienter sa carrière professionnelle ?

Je pense que les commissaires des armées, quel que soit leur ancrage, disposent de toutes les qualités requises pour réorienter leur carrière lorsqu’ils en ressentent le besoin. Leur formation solide, tant militaire que professionnelle, constitue un atout face à des recruteurs potentiels, publics comme privés. Il leur appartient cependant de valoriser leur parcours autant que possible, en évitant l’écueil de l’enfermement dans une spécialité de « niche » ou à l’inverse les parcours de carrière trop généralistes. D’après mon expérience, si le besoin de mobilité se fait sentir, il convient de ne pas tarder à redéfinir précisément ses priorités et ses aspirations, et à en tirer les conséquences, tant en terme de formation que de développement d’un réseau professionnel dense et utile.