mardi 7 mars 2017

Les premiers commissaires féminins 1977-2017

L’année 2017 est l’occasion de célébrer l’ouverture aux femmes du corps des commissaires de l’air, il y a 40 ans, après Polytechnique en 1972, puis l’EA et l’EMA en 1976.

Durant toute cette année 2017, des articles viendront décliner cet anniversaire, écrits bien sûr par des actrices de cette aventure mais aussi par d’autres protagonistes, aviateurs, autorités du ministère ou interlocuteurs civils du commissariat.
Ces articles seront identifiés par le logo (ci-contre) facilement repérable, pour les lecteurs distraits.


Le présent article de lancement, diffusé bien sûr un 8 mars, journée internationale des droits des femmes, reprend un article de synthèse diffusé par l’ECPAD en 2010.

La féminisation des armées

"La féminisation de la population active, évolution majeure de la société française au vingtième siècle, s’est propagée dans la sphère militaire. [..]

Une clé du succès de la féminisation et de l'intégration des femmes dans les armées françaises a résidé dans leur progressivité.

La place des femmes dans la Défense nationale était traditionnellement limitée, les armées
étant, il y a peu de temps encore, quasiment fermées à tout ce qui était féminin. L’apparition des premières femmes servant sous l’uniforme date de la Première Guerre mondiale, mais c’est à partir du deuxième conflit mondial qu’elles ont pu s’engager sous statut militaire. Le service national, qui fournissait une grande part des effectifs militaires, concernait ainsi essentiellement la moitié masculine d'une génération. La féminisation a progressé lentement, notamment dans les années soixante-dix et quatre-vingt, pour s'accentuer à la fin des années quatre-vingt-dix.

Trois temps forts distinguent la féminisation des armées françaises.

La loi du 13 juillet 1972 portant statut général des militaires a instauré le principe d’égalité entre les hommes et femmes au sein des armées en supprimant les distinctions statutaires entre militaires des deux sexes. Désormais, ils servent sous le même régime avec les mêmes garanties. Ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs, les femmes peuvent accéder à tous les grades de la hiérarchie et ont vocation à occuper les mêmes emplois que leurs camarades masculins.

Puis la loi du 28 octobre 1997, marquant l'engagement de la France dans la professionnalisation totale de ses armées, a permis un renouvellement profond de la population militaire et a entraîné le recrutement d’un nombre important de femmes dans toutes les catégories hiérarchiques et toutes les spécialités, accroissant sensiblement la place des femmes en leur sein.

Enfin, la suppression en 1998 des quotas limitant l’accès des femmes à certains postes (par exemple, pour l’ECA, 15% du recrutement annuel ; décret du 19 août 1976) a donné aux militaires féminins la possibilité de servir dans la quasi-totalité des emplois. Le principe de l’égalité entre hommes et femmes pour l’accès aux différents corps militaires ne connaît d’exceptions que pour certains emplois très spécifiques de par leur nature ou leurs conditions d’exercice.

On notera aussi ce même mouvement avec les volontaires : en 1971, le SNV (Service national volontaire) est ouvert aux jeunes filles conformément à la loi du 9 juin 1970. Cette forme de service est définitivement institutionnalisée en 1983. L'accès au VSL (Volontariat service long) est aussi autorisé aux femmes. Les jeunes filles volontaires sont recrutées avec les mêmes possibilités d'emploi, de formation et d'avancement que leurs camarades masculins, même si elles sont orientées prioritairement vers des emplois administratifs, médicaux ou techniques (430 VMF ou Volontaires militaires féminines sont recrutées en moyenne par an dans l'armée de l’Air).

Désormais, les armées se sont complètement engagées dans la féminisation qui s’affiche, avec ses avancées et ses blocages liés aux mentalités, qui peinent parfois à suivre, ou à des difficultés de gestion. À l’image du reste de la société, l’accession des femmes aux emplois de responsabilité reste problématique, même si en peu de temps les femmes ont pris toute leur place aux armées. »

(remerciements à l’ECPAD)

Dans l’armée de l’air, on notera bien sûr quelques noms emblématiques, déjà inscrits avant 1972 dans l’histoire de l’aviation militaire française :

Elisabeth Boselli (1914-2005) premier brevet de pilote militaire accordé à une femme

Valérie André, médecin, pilote d’hélicoptère, premier général féminin de l’armée de l’Air promue le 1er avril 1976

Maryse Hilsz (1901-1946)

 Geneviève de Galard et les « infirmières, pilotes, parachutistes et secouristes de l'Air » (IPSA) puis convoyeuses de l’air


Sans oublier Joséphine Baker


 (cf. revue historique des armées, Marie-Catherine Villatoux, "Femmes et pilotes militaires dans l’armée de l’Air, Une longue quête")