samedi 3 décembre 2016

Les commissaires de l'air chez Tanguy et Laverdure

Le hasard des vide-greniers permet souvent de retrouver des livres de jeunesse, par exemple les premiers épisodes des « Aventures de Tanguy et Laverdure », lus avec passion en 1963-1964.
Créée par Jean-Michel Charlier (scénariste) et Albert Uderzo (dessinateur), cette bande dessinée parait dans le journal Pilote en 1959 (« Mâtin, quel journal ! ») puis est publiée ensuite en 23 albums, avec divers dessinateurs depuis 1961.

La série TV 1967
Chaque épisode met aux prises nos héros avec des pays (non nommés) ou des trafiquants désirant soit se saisir d’informations ou de plans soit saboter un nouvel avion que le monde entier nous envie, afin de permettre la vente de leur matériel concurrent.

Michel Tanguy et Ernest Laverdure sont deux amis inséparables avec des personnalités totalement opposées, le premier étant sérieux, honnête et dévoué (le gendre idéal) et le second excentrique, gaffeur et maladroit, mais quand même bon coéquipier dans les situations difficiles.


Et les commissaires de l’air dans ces histoires ? 

Ils ne sont jamais cités mais leur domaine de compétence est parfois évoqué, qu’il s’agisse de l’habillement, de la solde ou encore de la restauration, confiée aux commissaires au milieu des années 70.
Une solide référence aux « planqués de l’administration ou de l’Intendance » apparaît dès le premier volume (L’école des aigles, page 4) alors que nos deux compères quittent l'École de l'air et rejoignent la base aérienne 708 Meknès pour voler sur T-33. Pardonnons à Charlier qui ne sait pas que les anciens intendants de l’air ont laissé la place aux jeunes (et fringants) commissaires de l’air.

© J.M. Charlier et A. Uderzo
Dans le troisième épisode (Danger dans le ciel, page 12), alors que nos deux lieutenants volent cette fois sur Dassault SMB2 à Creil, le service restauration a fort à faire lorsque les pilotes fêtent un succès et ravagent les lieux (voir plus loin la conséquence sur la solde).

© J.M. Charlier et A. Uderzo
Dans le quatrième épisode (L'escadrille des Cigognes, page 7), nos deux héros sont à Dijon et  pilotent le tout nouveau Mirage IIIC. Ils nous font découvrir l’habillement porté dans les années 60 pour les premiers vols stratosphériques effectués avec leur nouvelle monture dotée d’une fusée d’appoint SEPR.


© J.M. Charlier et A. Uderzo

La solde est évoquée dans le cinquième épisode (Mirage sur l’orient, page 29), où il apparaît que les aviateurs – commissaires compris – sont des passionnés et n’entrent pas dans l’armée de l’air pour la solde. Cela va sans dire mais merci à Charlier de le rappeler.
© J.M. Charlier et A. Uderzo
Terminons sur le sixième épisode (Canon bleu ne répond plus, page 3) qui montre que le service de la solde défend vaillamment les intérêts de l’armée de l’air, par exemple en calmant la fougue d’un jeune lieutenant, qui n’a de cesse de tout casser au mess (voir plus haut).
© J.M. Charlier et A. Uderzo

Les longues soirées d’hiver sont propices à la relecture de ces premiers épisodes, typiques d’un esprit « armée de l’air », qui a certainement marqué bon nombre de futurs commissaires de l’air dans les années 60.

Tous nos remerciements à MM. Albert Uderzo et Philippe Charlier - fils de Jean-Michel Charlier - pour leur aimable autorisation, M. Uderzo ajoutant très gentiment « La sympathie que vous apportez à notre travail m'honore autant qu'elle me rassure ».

Jacques Primault (ECA75)