lundi 4 janvier 2016

Commissaire colonel Jacki Watrin

L’amicale est attachée à ce que l’on n’oublie pas les camarades disparus et diffuse périodiquement les textes transmis par ceux ou celles qui souhaitent évoquer un camarade de promotion. 

Le commissaire colonel Jacki Watrin est né le 6 janvier 1935 à Givet (Ardennes). Licencié en droit, il est admis à l'école du commissariat de l'air en 1957.
En juillet 1958, il est affecté aux moyens administratifs du groupe de bombardement 01.091 "Gascogne" à Bône en Algérie.
De retour en métropole en septembre 1961, il est affecté au CBA 775 de Salon de Provence. Nommé au grade de commissaire capitaine le 1er janvier 1963, il est muté comme cadre à l'ECA cette même année.


Promu au grade de commissaire commandant le 1er août 1966, il quitte l'armée de l'air le 1er novembre 1967.
Gardant une activité soutenue dans la réserve, il est promu au grade de lieutenant-colonel le 1er octobre 1973 puis au grade de colonel le 1er octobre 1990. Il écrit fréquemment dans la revue de l'AEA "Le Piège".

A partir de 1968, il fait du conseil aux entreprises,  exerçant à la fois comme conseil juridique et commissaire aux comptes jusqu’à la fin des années 1980  puis ensuite exclusivement comme commissaire aux comptes, jusqu’en 1995.

Le commissaire colonel (R) Jacki Watrin est décédé le 29 mai 1995 à Eguilles(13).

- chevalier de l'ordre national du mérite
- médaille commémorative des opérations "maintien de l'ordre" avec agrafe "Algérie" .



Voici son dernier article diffusé dans le BLCA :

« CIRCUIT DEPART
Depuis plus de dix ans (comme le temps passe), je me suis amusé, souvent, j'ai réfléchi, parfois, en écrivant quelques petites choses dans ces colonnes.

Le processus "créatif" se répétait : une dose d'insomnie, reporter le résultat impérativement le lendemain matin sur une feuille vierge, dès le café avalé, laisser reposer quelques jours et fignoler.
"Le Piège" marchand d'espace, ne me l'a jamais mesuré .... La modestie m'incline à penser qu'il s'agissait moins de mes talents littéraires que de pallier à la paresse écrivassière du piégeard moyen.
J'en ai tiré quelques satisfactions : des anciens, étoilés, me firent part de leur intérêt, des compagnons d'armes - ou, hélas, leurs veuves - reprirent contact; des copains de promo ou de phalanges adjacentes m'encouragèrent.

Tout a une fin. Aujourd'hui, je dois rendre mon tablier et tout mon paquetage que je ne puis plus porter, cocher la case "piège" sur une feuille de circuit...

"Quand un soldat revient de guerre, il a, dans sa musette .... " peu de choses, il est vrai.
Si, justement, gravé, là, de façon indélébile, notre fière devise, qui à Salon, claque dans le Mistral.

Dans les périodes sombres, pour qui n'a - comme moi - pas la foi bien établie, sa conjugaison au quotidien s'impose; "Faire face", seul, à tout prix .... et si la route est longue ...
Je guette, immobilisé sur une terrasse, le gazouillis des Tucano pour ce premier printemps sans Fouga.

A l'heure où la PAF, tout un symbole, se souvient que les anciens font des parrains valant bien le showbiz, je prends congé, espérant avoir passé le relais.

Longue finale en zone de turbulences, train sorti non verrouillé pour un atterrissage de colonel.
Fin d'émission, je passe sur Off avant qu'il ne soit trop tard. »

Le 12 avril 1995
J. WATRIN