jeudi 21 mai 2015

jean-michel Golfier

Le commissaire général (2S) Jean-Michel Golfier (ECA 71) est décédé  le 21 mai 2015, à l'âge de 68 ans.

Une cérémonie a rassemblé sa famille et ses amis  à la Collégiale Saint Laurent à Salon-de-Provence.




Né à Allassac en 1946, titulaire d'un diplôme d'études supérieures de gestion des entreprises, jean- Michel Golfier est entré à l'école du commissariat de l'air en septembre 1971.

promo 71 (à droite)













A l'issue des deux années de scolarité, il choisit d'effectuer son stage d'application sur la base aérienne 188 à Djibouti.



De retour en métropole, il est affecté à Ris-Orangis, d'abord au service des fabrications du commissariat de l'air, ensuite comme commissaire de base.

En 1977, il est nommé à la tête du bureau administration générale de la direction centrale du commissariat de l'air. Trois ans plus tard, il devient commissaire de la base aérienne 709 de Cognac.

Adjoint au sous-directeur administration générale à la direction centrale du commissariat de l'air de 1983 à 1986, il est ensuite directeur du commissariat de l'air 795 de Djibouti jusqu'en 1988.

1990 remise de médaille à Mme Rebuffel
Il rejoint alors Salon-de-Provence où il occupe successivement les fonctions de commissaire de base, puis de directeur de l'école du commissariat de l'air.

Sous-directeur organisation-personnel à la direction centrale du commissariat de l'air de 1992 à 1996, il est ensuite affecté à la direction du commissariat en région aérienne Méditerranée à Aix-en-Provence où il est nommé directeur adjoint, puis directeur le 1er juillet 1998, date de sa nomination au grade de commissaire général de brigade aérienne.

Chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'Ordre National du Mérite et médaille d'outre-mer (Tchad), le commissaire général Golfier a fait ses adieux aux armes le 15 décembre 1999.

Les commissaires généraux Golfier et Stum (DCCA)


A Jean-Michel
par Jean-Pierre Theis (ECA 71)(texte lu lors des obsèques)

Qu’elle était joyeuse, cette promotion ECA 71 qui, chaque année se retrouvait à l’été indien !

C’était une idée de toi, une de plus, qui avait germé un matin de fête: se retrouver avec nos épouses dans un endroit, jamais le même mais cher à l’un d’entre nous, pour quelques jours de bonheur.
Ton idée fut un succès : visites complices, traditions retrouvées, étonnement de l’Art, agapes et fous rires.

Lorsqu’à ton tour tu nous as accueillis avec Gisèle, la Farigoulette était fière, toute parée de tes œuvres. Tu nous as offert ton univers, ta Provence et tu as ouvert pour nous les portes de notre belle Ecole de l’air: on y était si bien que tous les visages de la promo ont surgi au bout du couloir.
Tu étais joyeux et, déjà, tu nous donnais d’autres idées pour que l’on reste ensemble le plus longtemps possible.

Mais un jour de janvier, la terrible nouvelle : Tu n’allais pas bien, c’était grave…
Alors, on a tous attendu et espéré que tu nous reviennes, de quelque manière que ce soit …

On gardait précieusement en nous ton image, ta voix, tes yeux bleus, ta bonté, ta soif de tout connaître et de donner : les souvenirs venaient en rafale, surtout ceux de l’Ecole de l’air qui nous avait réunis et soudés, tous corps confondus, dans cette promotion Blanckaert où tu avais trouvé ta place, heureux, tout naturellement.

Un jour, à ton anniversaire, tes enfants t’avaient chanté :
« Peignant sa vie comme une toile
En jaune, en vert, en rouge, en bleu
Devenu Papy formidable
Il rend tout son petit monde heureux »

Puis, nous sommes venus te voir. Pour lutter, tu avais mis ton masque de combat, tu étais pur et tu nous as offert, une dernière fois, ton regard si beau, si bon, tendu vers nous.
Tu nous tenais la main très fort et on t’avait fait la promesse de revenir…
Nous arrivons trop tard et Annick n’est pas là.

Mais, quand on sera triste, sans courage, sans estime pour personne et surtout pour nous-mêmes, quand on sera prêt à lâcher prise, on t’appellera et tu nous diras. Alors, on t’écoutera, sans retenir le sanglot qui ne peut se délivrer en larmes, l’insoluble, l’aride sanglot viril.

Au long de ton voyage, si tu rencontres un camarade de la 71 jamais revenu, dis-lui le mot que tu aimais tant :
« C’est magique » et il sera heureux.

Si Gisèle le veut bien et au nom de tous les camarades et amis qui t’ont connu et qui viennent d’écrire leur peine de t’avoir perdu, nous voulons te dire
MERCI


Un homme de cœur et une âme d’artiste
par Jacques Primault (ECA 75)














Ma route n’a pas croisé celle de Jean-Michel Golfier durant nos périodes d’activité respectives dans le commissariat de l’air. Je le connaissais, bien sûr, mais je n’ai vraiment découvert – et apprécié – l’homme qu’après son départ du service, alors qu’il menait avec brio sa nouvelle « carrière » de Peintre de l’air, avec toute la réussite que l’on sait (agréé en 1987, titulaire en 1999).

En fait, je l’ai surtout côtoyé grâce à la Fédération des Clubs de la Défense (FCD), à laquelle il apportait son appui pour les jurys de peinture et de sculpture.

avec Jean-Marie Zacchi, peintre des armées
Or, de 2000 à 2008, j’ai eu le privilège de présider la commission culturelle de la FCD et, à ce titre, de présider chaque année le jury du Salon national de peinture et sculpture, installé tantôt au château de Vincennes, tantôt dans une salle parisienne privée, voire encore dans les magnifiques salons de mairies d’arrondissement.

Vincennes 2002 (2ème à partir de la droite)
Jean-Michel répondait toujours présent à mes sollicitations pour participer à ces jurys et j’avais grand plaisir à retrouver ce jeune retraité sémillant, à l’œil pétillant et malicieux, à la pensée très affûtée et au jugement toujours fin et sûr, qualité indispensable en matière artistique où la moindre réticence sur une œuvre – même argumentée - équivaut à une déclaration de guerre, y compris entre membres du jury.

Nos goûts proches, nos valeurs communes liées à l’engagement personnel et bénévole, sans doute aussi notre fraternité « commissariat » faisaient que nous nous entendions parfaitement et que je me reposais grandement sur lui lorsque je voyais poindre une querelle de chapelle.

Je le sollicitais également pour présider, cette fois, les jurys régionaux. Là non plus, il n’hésitait pas et prenait son bâton de pèlerin pour rejoindre une garnison éloignée où devait se tenir un salon régional. Je savais qu’il n’y aurait aucun problème et que la sélection serait faite avec expertise et…doigté.

A titre personnel, j’ai toujours apprécié sa manière de peindre, son style, avec ces grands à-plats colorés, jusqu’aux chromatismes proches du fauvisme. Ennemi de la routine, audacieux et toujours en recherche, il testait souvent de nouvelles méthodes ou de nouveaux supports, jusqu’aux rives de la sculpture.


L’ayant visité une année, dans son « atelier » installé dans le jardin sous les pins Salonais, à proximité du cabinet de travail de son épouse Gisèle, architecte, Jean-Michel était en train de réaliser une « frise » sur bois, pour voir…

Je garderai le souvenir d’un homme de cœur, attaché à des valeurs, alliant une intelligence vive à une âme d’artiste, avec cette touche d’humour qui lui permettait de prendre ce recul indispensable par rapport aux réalités de ce bas monde.

Relire ses articles sur notre site :
mars et mai 2013 (peintre de l'air)
janvier 2015 (communication et information)

extrait d'un catalogue


"La patrouille de France sur Notre-Dame de la Garde"
Huile et acrylique sur toile - 80 x 80 cm
Né à Allassac en 1946. Admirateur de Matisse, il privilégie les aplats de couleurs. Les horizons, les aéronefs, la piste omniprésente dans le paysage, hommes et femmes en bleu, en verts, le mouvement et le bruit mais aussi l’immensité de la troisième dimension, une ambiance…

Le mot de Jean-Marie Zacchi peintre des armées
Très touché par le décès de Jean-Michel, je me souviens des moments passés ensemble.  Grâce à Pierre Ducassé, nous avions exposé tous deux au 1er festival des Arts de Mazamet. J’ai pu apprécier l’artiste sincère mais surtout l’homme chaleureux et amical.
Je présente toutes mes condoléances à sa famille.

Merci aussi à Jean-Michel pour la frise offerte à l'Amicale, pour ses supports de communication.