Les étapes majeures du passage en base de défense sont connues des lecteurs.
Quelques anecdotes, issues de deux ans d’adjoint au chef du groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) et d’un an de chef GSBdD, apporteront sans doute quelques éléments moins académiques pour illustrer cette transformation.
Mais qui est mon chef ? Où est mon chef ?
Fin d’une notion, sacrée pour les officiers des armes : " Un chef, une mission, des moyens", qui devient « Des chefs, plusieurs missions, plus beaucoup de moyens » Désormais, le commandant de base ne guérit plus les écrouelles...
Quel chemin parcouru depuis l’École, et les premières affectations de « bébé croque », qui nous ont permis de constater l’autorité incontestée, voire l’omnipotence d’un commandant de base. Plus que jamais, le « savoir être » appris en École est essentiel. Plus que jamais aussi, le professionnalisme, le bien général, les relations interpersonnelles intelligentes, mêlant fermeté, confiance et souplesse sont de rigueur. Elles peuvent assurer la réussite du contrat, côté soutenant et côté soutenu… Ou son échec, car le système demeure fragile.
L’armée de l’air a toujours cultivé une relation de confiance, autrefois de subordination, entre le commandant de base et son commissaire. Il n’en est pas systématiquement de même dans les régiments et formations navales.Un « béret vert », chef de GSBdD, constatait amèrement, lors d’un séminaire COMBdD/chef GSBdD : « On nous prend tout. Ce n’est pas normal, un commissaire chef de corps » Ce à quoi il s’est entendu répondre : «Je ne pilote pas encore votre char. Laissez l’administration à ceux qui savent faire »
Autre signe des temps….Plusieurs photos de "chefs" sont désormais suspendues dans les guérites des Semaine/entrées base : le COMBdD et/ou le commandant de base, l’adjoint forces (ex-« commandant en second »), le chef GSBdD, parfois le général commandant une école... Dans l’esprit des personnels sur site, officiers du corps des armes et des services se côtoient dans leur commandement, même si cette acception a peiné à se mettre en place… Une petite révolution en soi...
Mais... le chef est une femme!?
Il y eut quelques ajustements protocolaires : le chef du GSBdD est accompagné de son époux. Non, il n’est pas gay. Doit-on le placer près de l’épouse du préfet. De quoi vont-ils parler ? Le commandant de base est « célibataire géographique ». Les épouses sont en nombre impair…
Mais où sont les textes?
Entre 2010 et 2014, l'assise réglementaire et infra réglementaire des BdD a été extrêmement fragile.
L'instruction 398 régissant les BdD a longtemps été le seul texte de référence du nouveau monde des
BdD, cohabitant, en BdD «Air », dans un équilibre précaire, avec les textes historiques, tels l'instruction 1257, l'instruction 2404 .... l'instruction 398 avait le mérite d'exister, mais le défaut d'imposer des normes dans un système non stabilisé et extrêmement hétérogène dans son armement, RH notamment.
Par exemple, le chef GSBdD, chef d'établissement, responsable au pénal, ne disposait pas toujours d'un chargé de prévention, historiquement placé au sein des Bureaux maîtrise des risques (BMR) des
bases aériennes. D'où un adossement au BMR de la base aérienne, selon le bon vouloir du COM BA
ou les priorités du BMR ... Tous deux respectivement bienveillants et collaboratifs sur la BA 721 !
Mais la DRHAA a dit ...
Il a, par ailleurs, été difficile de réorganiser les ex-DRH (service d'administration du personnel/SAP) du fait de leur autonomie relative et des consignes reçues par eux des DRH d'armées .. ,
Mais ... le chef est « un civil» ?
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| Passage de témoin d'un officier féminin à un civil défense |
En l'absence de candidat pour prendre la suite, ce poste a été ouvert à d'autres grades et statuts civils: ingénieurs d'études et de fabrication et attachés principaux d'administration. La transition et l'aguerrissement du nouvel arrivant ont été assurés, pendant un an, par un commissaire, disposant de deux ans d'ancienneté en tant qu'adjoint.
Fin d’une belle aventure humaine et militaire…
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