vendredi 16 janvier 2015

Un commissaire à la tête du GAMA

Mission : relancer l'aéro-club
Par le commissaire général (2S) Jean Bouillaud (ECA 55)

Le Groupe Aéronautique du Ministère de l'Air (GAMA)  a été créé en 1936 sur le terrain d'Orly, transféré à St Cyr-L'Ecole puis aux Mureaux après la guerre. Ouvert aux personnels militaires et civils du ministère (de l'air, à l'époque), il a fonctionné depuis cette date comme un aéro-club classique.                                                                                                  
En 1976-77, son président, François Blary, conscient des difficultés de gestion et de développement de cette structure, a pris l'heureuse initiative  d'entrer en  contact avec l'EMAA  afin que le GAMA se replace au sein de l'armée de l'air dont il s'était sensiblement écarté et rejoigne Etampes-Mondésir à 80 kms au sud de Paris (1) .

                                                                                          
C'est  dans ces  conditions que, fin  1977, alors que j’étais chef du bureau législation de l'EMAA, il m'a été demandé, parce que j'étais pilote privé (breveté  à Djibouti  en 1968),  de reprendre à titre bénévole la gestion du GAMA, par le biais de l 'ASCAIR, présidée alors par le commissaire général Louet et, tout particulièrement, par sa section de vol moteur, créée pour la circonstance.

À cette époque, installé  sur un terrain en herbe,  sans tour de contrôle et sans moyen radio,  le GAMA possédait trois ou quatre  avions  vieillissants  dont un Stampe  et abritait une vingtaine d'avions de tourisme monomoteurs mais appartenant à ses membres civils.

Le conseil d'administration a fort bien compris l'intérêt de la manœuvre initiée par son président et c'est sans difficultés que j'ai pris la tête de cet organisme, sous la tutelle très libérale du général Simon, Directeur Central du Matériel de l'Armée de l'air.

Grâce à l'EMAA, j'ai pu faire affecter au GAMA un sous-officier mécanicien pour l'entretien quotidien des avions ainsi qu’un  trésorier, à  temps partiel. De même, avec l’aide du cabinet du ministre  - via le commissaire qui y était affecté - des appelés du contingent récemment formés comme  moniteurs de pilotage ont été affectés.
les moniteurs appelés
Avec l’aide du  commandement  du génie de l'air, j'ai pu faire remettre en état le hangar HM 2 abritant les avions. Enfin, j'ai négocié, sans frais pour le club, l'entretien majeur des cellules, moteurs et hélices ainsi que de l'électronique, dans divers organismes de  l'Armée de l'air et de la Délégation générale de l'armement en région parisienne.

LE GAMA était en ordre de marche en avril 1978.

Rallye
L'activité a immédiatement repris et, dans les deux années suivantes, on a remis en état la flotte, suite à des achats et ventes d'avions décidés en Conseil d'administration.

Dès  1981, le GAMA  possédait une douzaine d'avions, DR 400  essentiellement mais aussi un Stampe, et grâce aux moniteurs, en particulier, 4000 heures de vol furent effectuées (2), chiffre porté à 5000 à la fin 82, ce qui plaçait le GAMA dans le peloton de tête des aéro-clubs.

Stampe
Le 16  septembre 1982,  j'ai organisé un grand meeting aérien avec l'assistance technique de l'armée de l'air, du musée de l'air et avec la participation de  l'Amicale J. B. Salis de la Ferté-Alais pour la présentation en vol de vieux avions.

Le général d'armée aérienne Bernard  Capillon, chef d'état-major de l'armée de l'air, a honoré  de sa présence cette manifestation.

J'ai  remis mon mandat  au  GAMA quelques semaines plus tard, en quittant l'Armée de l'air.

Le GAMA est toujours bien  présent à Etampes.



(1) Aérodrome créé en mars 1910 avec l’école Farman puis l’école Louis Blériot, avant l’installation d’une école d’aviation militaire en 1914. Base aérienne 251 Étampes-Mondésir durant l’entre-deux guerres, avec une école de perfectionnement au pilotage et en 1931 la constitution de la patrouille d’Étampes, ancêtre de la Patrouille de France. En 1940, la Luftwaffe utilise le terrain et y aménage une aire de stationnement bétonnée. En 1946, centre de transmission, démantelé en 1967, devenant ainsi un simple terrain d’aviation pour le tourisme et le vol à voile. En 1988, le site est racheté par Aéroports de Paris, puis en 1989, l’aérodrome, doté d’une tour et d’une piste en dur, récupère l’ensemble du trafic de l’aérodrome de Guyancourt.(cf. Wikipédia et le site aeroclub-gama.org)
(2) Comme indiqué dans un article précédent, des commissaires de la DCCA étaient des membres assidus du GAMA (de la Taille, Menvielle, Lépée, Primault)