mardi 21 octobre 2014

Nouveau modèle d'armée

Message du ministre de la défense du 15 octobre 2014

La Loi de programmation militaire 2014-2019, adoptée en décembre dernier par le Parlement, fixe un projet et une ambition à nos armées pour leur permettre de répondre aux menaces pesant sur notre pays. Cette loi décline les décisions prises par le Président de la République, chef des armées, dans le cadre du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale présenté en 2013.

Le ministre de la Défense que je suis est le garant de la bonne exécution de la Loi de programmation militaire. Celle-ci est cohérente avec les responsabilités internationales de la France, son engagement actuel sur plusieurs théâtres d’opérations et le maintien de la dissuasion nucléaire. Elle est équilibrée entre la formation des compétences riches et utiles à notre Défense et le renouvellement de nos équipements, plus sophistiqués et coûteux qu’hier. Cette loi prépare l’avenir en permettant un investissement déterminant dans la cyberdéfense, le renseignement ou les forces spéciales pour ne citer que ces exemples. Elle s’inscrit enfin dans un contexte budgétaire contraint.

Mon implication de ministre de la Défense est totale pour permettre la réussite de ce nouveau modèle d’armée.
Le 1er octobre dernier, j’ai présenté devant le Parlement le budget de la mission Défense pour 2015. Celui-ci répond strictement aux engagements pris par le Gouvernement devant la Nation lors du vote de la Loi de programmation militaire. 31,4 milliards d’euros seront investis par la Défense en 2015 ; cet effort constant des Français signale l’ambition singulière de la France lorsque sa sécurité et ses responsabilités sont en jeu.

L’évolution vers le modèle d’armée des années 2020 suppose des réorganisations. Pour cela, je me suis fixé une méthode dès 2012. Pragmatique, je privilégie l’analyse fonctionnelle et capacitaire aux coupes purement arithmétiques. Cela signifie que le choix des régiments, bases aériennes ou structures administratives devant être conservés, transférés ou dissous résulte d’une analyse qui prend en compte des considérations opérationnelles, budgétaires, et liées à l’aménagement du territoire. Concentré sur la priorité opérationnelle, j’assure le respect d’un principe inscrit dans la programmation militaire : les deux tiers des 23 500 suppressions de postes - complémentaires aux 10 175 postes dont la suppression était inscrite dans la précédente loi de programmation - doivent porter sur le soutien, les structures organiques, l’environnement et l’administration du ministère, préservant ainsi les forces opérationnelles. En 2015, 7 500 postes seront supprimés.

Responsable, la Défense prend part aux efforts de la Nation pour redresser sa situation budgétaire.
La souveraineté de notre pays dépend autant de sa Défense que de la maîtrise de ses comptes publics.
[...]
Ainsi, j’ai pris une série de décisions concernant nos armées et services en 2015, portant sur des réorganisations, des mutualisations, des transferts d’unités et des fermetures d’implantations militaires. En voici l’essentiel. [...]
Dans le cadre de son plan « Unis pour faire face », l’armée de l’air préservera les capacités opérationnelles nécessaires aux missions qui lui sont confiées par le Livre blanc. Dans une logique de concentration des moyens, la constitution de pôles d’excellence favorisera les synergies locales.
D’ici 2019, les décisions prises visent un resserrement du dispositif et la densification des bases  aériennes tout en mettant en œuvre la préparation opérationnelle différenciée.

La base aérienne 901 de Drachenbronn (Bas-Rhin) sera transformée en Élément air rattaché (EAR) à la base aérienne 133, dont le site continuera d’accueillir des  moyens de détection et le personnel nécessaire à leur maintenance.

Par ailleurs, le début de la dissolution de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic (Côte-d’Or) est lancé, avec le transfert du Commandement des forces aériennes (CFA) vers la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac (Gironde) et sa fusion avec le Commandement du soutien des forces aériennes (CSFA).

La transformation des soutiens se poursuit pour le service du commissariat des armées, la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information, le service des essences des armées et le service interarmées des munitions mais également pour l’ensemble des directions et services relevant du secrétariat général pour l’administration.

Enfin, l’ensemble des états-majors et directions de service se regrouperont sur le site parisien de Balard. Ce regroupement se traduira notamment par le transfert du personnel de la direction générale de l’armement, actuellement implantée à Bagneux (Hauts-de-Seine), ainsi que d’une partie du personnel de la direction du renseignement militaire implantée actuellement à Creil.

Personnel, élus locaux et nationaux, partenaires de la Défense, chacun doit être parfaitement informé de ces décisions. C’est pourquoi j’ai demandé aux chefs et responsables des armées et services concernés de présenter ces mesures aux agents civils et militaires. J’ai également voulu que l’information publique soit améliorée et livrée de la manière la plus détaillée possible. Un dossier thématique est diffusé aujourd’hui à l’attention du personnel, des élus et des acteurs publics et privés.

Ce document d’information détaille notamment l’implication de mon ministère pour accompagner le personnel et les territoires. Cela représente un engagement financier majeur, élevé à près de 205 millions d’euros pour le personnel en 2015, et à 150 millions d’euros pour l’accompagnement des territoires d’ici 2020.

Pleinement engagé au service de notre Défense, je fais de la réussite de ce projet collectif ma priorité absolue. L’implication de chaque responsable, de chaque chef et de chaque agent de mon ministère est plus que jamais nécessaire pour relever ces défis. Je leur exprime toute ma confiance.

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense