dimanche 18 août 2013

colloque

L’Économat des armées et le développement durable, un exemple d’engagement
Témoignage du Commissaire en chef de 1ère classe (air) Catherine Bournizien - ancienne Directrice de France Restauration à l'Economat des armées - sur la coopération avec l’Union des producteurs agricoles de Mana en Guyane (UPAM) (Ecole Militaire - janvier 2012)

L'Économat des armées devait approvisionner un restaurant éloigné des zones guyanaises traditionnelles de production et d’importation, situé à 300 kilomètres de Cayenne et relié à cette agglomération par une seule route, qui peut être coupée en fonction d’aléas climatiques.
Il fallait trouver des sources d’approvisionnement sécurisées pour les 500 à 600 repas servis quotidiennement.

Nous avons donc adopté une stratégie visant à définir un système d’allotissement qui tienne compte non seulement du besoin des forces mais également de la capacité du tissu local à y répondre. Nous avons développé un accompagnement très fort des fournisseurs guyanais pour leur donner confiance dans leur capacité à répondre à nos appels d’offres. Nous avons organisé des conférences à leur profit avec la chambre de commerce et d’industrie, réalisé une publicité dans la presse régionale quotidienne. Nous avons également travaillé avec les autres administrations comme la DAF, équivalent local de la Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et des forêts ou le Commissaire au développement endogène. 

Une réponse locale très originale nous a été faite, consistant en la création de l’UPAM, Union des producteurs agricoles de Mana, qui est une association à vocation commerciale de deux coopératives, la première regroupant 30 agriculteurs, le Groupement de développement agricole, et la seconde 50, l’association des producteurs de fleurs, de fruits et de légumes guyanais. Cette association a sollicité et obtenu des crédits européens pour construire un hangar et des chambres froides. Elle a ainsi pu répondre et remporter notre appel d’offres, tout en respectant parfaitement les normes de la restauration collective. Ce mouvement a permis à ses producteurs de se structurer en bâtissant une activité plus fiable que la simple agriculture vivrière.  

Nous effectuons des contrôles à chaque étape, de la récolte des légumes jusqu’à leur réception et leur utilisation, avec les mêmes exigences que pour tout producteur traditionnel de l’agroalimentaire.
Cette expérience nous a démontré que nous pouvions, par une démarche locale, satisfaire à la fois producteurs et consommateurs.

Commissaire en chef de 1ère classe (air) Catherine Bournizien