lundi 25 mars 2013

20 km de Paris


1979 : la logistique des premiers 20 km de Paris
Par le cre lcl (cr) Jacques Primault (promo 75)

En 1979, l'armée de l'air, et singulièrement le service du commissariat de l'air, sont très impliqués, sous l'impulsion du commissaire général Louet, directeur central, dans le lancement d'une nouvelle course à pied - les 20 km de Paris - destinée à devenir un vecteur de communication de l'armée de l'air vers le monde des sportifs, jeunes et moins jeunes.

L'organisation est complexe et implique la préfecture de police (PP) et la mairie de Paris. L'association sportive de Balard, l'ASCAIR, est bien sûr requise, ainsi que le centre d'instruction militaire d'Evreux, la BA 117 pour disposer d'effectifs suffisants sur le parcours (les jeunes appelés devant porter à cette occasion les tout nouveaux survêtements Air), l'ERCA d'Evreux pour le matériel, la DCCA dans ses composantes matériels et informatique, les motards de la gendarmerie de l'air, le SIRPA et ses camions..

La course est programmée pour le 28 octobre 1979. Les réunions d'organisation vont se succéder durant tout le premier semestre à la DCCA, à la PP et à la mairie de Paris.


Début septembre, le directeur central convoque dans son bureau le commissaire capitaine P* : « P, en accord avec ton sous-directeur, je te confie la préparation du camp de base de la course. Tu as carte blanche dans tes relations avec l'ERCA d'Evreux et la BA 117 ».
« Bien mon général ».

Tout est calé avec l'ERCA d'Evreux : il doit apporter les tentes de campagne - dont la nouvelle tente tubulaire "modèle 55" que le monde entier nous envie, les lits picots, les tables, les premiers wc chimiques - et installer l'ensemble sous la Tour Eiffel, pour l'accueil des coureurs et leur vestiaire.

Comme la zone ne peut être occupée trop longtemps par cette espèce de salon Eurosatory du commissariat, l'installation démarre seulement le jeudi 25 octobre. Le commissaire P. est sur place assez tôt ce matin là. Le temps est gris. Une longue suite de camions apparaît alors, avançant au pas, serpentant entre les véhicules de la PP qui procèdent au "déplacement" des voitures garées derrière la Tour. Les camions ont roulé de bon matin de façon à éviter les embouteillages. Les badauds, notamment les touristes étrangers, s'interrogent sur ce déploiement de force, typique du 14 juillet ou du 11 novembre, mais pas de cet "entre-deux-dates" qui n'apparaît sur aucun calendrier, même à Monaco.

La mécanique s'enclenche, avec la noria des tracteurs, le montage des tentes, certaines sous la Tour pour l'accueil, d'autres dans les contre-allées pour les vestiaires.

P. , qui joue là sa carrière, doit prendre des décisions à tour de bras, puisque c'est la première fois que ce camp est installé. Le plan d'ensemble est, par définition, sommaire. On verra bien !
Finalement, le vendredi en fin d'après-midi, tout est terminé. Aucun accident de montage. Le directeur central est passé et il est satisfait. Les camions peuvent repartir à Evreux. Les premiers des 8000 inscrits vont se présenter dès samedi matin pour retirer leur dossard.

C'est alors aux services informatiques de la DCCA (GTI) de jouer désormais, mais cela est une autre histoire...

* l'intéressé ayant requis l'anonymat, seule l'initiale de son nom est indiquée